Pour les sportifs de haut niveau, elles sont aussi évidentes, sinon plus, que le bonnet à l’effigie d’un club ou d’une nation. Pourquoi ? Qu’apportent-elles de plus ? Sont-elles obligatoires ? Lesquelles choisir ?
Le constat est simple : tout le monde n’en porte pas ! Deux raisons principales à cela : le chlore et la vision sous l’eau. Myriam et Marine (18 ans) sont « incapables de nager sans lunettes, le chlore pique les yeux ». Porter des lunettes évite l’irritation et de sortir avec les pupilles d’une souris de laboratoire. Voir sous l’eau est aussi un argument essentiel. « Je préfère, question vitesse dans l’eau si j’ouvre les yeux c’est horrible, et j’aime bien me repérer dans le bassin », témoigne Pierre-Etienne (23 ans).
Ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans la foule de produits, le mieux étant de les essayer et de mettre en avant ses goûts : « Cela fait dix ans que je nage et j’ai toujours acheté mes lunettes sur des coups de cœur, pour leur look ou pour leur prix, » explique Yann (30 ans). Pas de recette miracle : il faut tester ! Le geste indispensable : appliquer les lunettes sur les yeux sans mettre l'élastique. Si ça fait ventouse et que ça tient tout seul pendant au moins 5 secondes, c'est dans la poche.
Les verres translucides permettent de très bien voir sous l’eau. Un avantage appréciable dans les bassins surpeuplés. En revanche, dans les piscines extérieures ou en milieu naturel, le soleil risque de vous éblouir. Dans ce cas-là, privilégiez les verres teintés ! La couleur orange aurait des effets apaisants, ainsi que le bleu. Les verres fumés, noirs ou bleu marine sont d’un confort non négligeable en cas de forte lumière.
En tout cas, ce n’est pas interdit. Il n’y a pas si longtemps, certains nageurs préféraient s’en passer en compétition. D’abord parce que les lunettes n’étaient pas d’une aussi bonne qualité qu’aujourd’hui. Ensuite, parce que c’était le meilleur moyen de ne pas perturber sa performance en se retrouvant, notamment, les lunettes sous le menton après le plongeon ! « Je ne mets pas de lunettes », confie Marianne, la trentaine triomphante. « J'ai fait de la natation synchronisée pendant dix ans lorsque j’étais jeune et dans ce sport on n’en porte pas pour une question d'esthétique. Bon c'est vrai que je finis par voir de jolis arcs-en-ciel autour des lumières et que j'ai mes yeux légèrement rouges en sortant, mais je ne supporte pas les lunettes. »
Petit rappel pour celles et ceux qui l’auraient oublié : outre le confort les lunettes doivent avant tout permettre au nageur de se repérer sous l’eau. Mais en définitive, est-ce vraiment nécessaire ? Les nageurs en eau libre vous répondront que non, puisque le fond, pour eux, importe peu. Ce qui les intéresse, c’est d’être en mesure d’observer leurs concurrents directs. Les adeptes des bassins vous diront, eux, qu’ils ont besoin de prendre des repères visuels pour ajuster leur fréquence ou l’intensité de leur nage. Cependant, la natation reste et restera un sport de sensation, que l’on peut pratiquer les yeux fermés.