Lancée le 17 juillet par le ministère des Sports et placée sous l’égide de la Fédération Française de Natation, l’opération « J’apprends à nager » doit permettre aux enfants de 6 à 12 ans de savoir nager pour leur entrée en classe de sixième. Fort de son succès estival, et à la demande des acteurs locaux, l’opération a été étendue aux vacances scolaires, aux temps périscolaires et aux week-ends.
Forcément, la présence d’un membre du gouvernement ne passe pas inaperçue. Barrage de police, gyrophares et sirènes hurlantes, invités triés sur le volet, garde du corps et service d’ordre, nul doute que Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, a contribué à éclairer le lancement de l’opération « J’apprends à nager » le 17 juillet à Châteauroux (Indre). A ses côtés, on note la présence de Francis Luyce, Président de la Fédération Française de Natation, Jacques Favre, Directeur technique national de la discipline, et Bernard Tanchoux, l'initiateur de l'opération et Président du Comité de natation de l’Indre. Et puis il y a les enfants castelroussins, les « stars » du jour, une flopée de gamins surexcités et impatients de se jeter à l’eau.
« C’est un véritable plaisir de voir tous ces enfants apprendre à nager », commente le secrétaire d’Etat aux Sports, sourire aux lèvres. Thierry Braillard est sincèrement satisfait et il a toutes les raisons de l’être. Satisfait de voir l’opération « J’apprends à nager » rencontrer un franc succès à travers tout le pays. Satisfait de contribuer à un projet sociétal qui perdure depuis maintenant huit années. « Nous nous sommes rendus compte que dans les quartiers de la politique de la ville (QPV) ainsi que dans les zones de revitalisation rurale (ZRR), un enfant sur deux ne savait pas nager en entrant en classe de sixième », livre le secrétaire d’Etat. « Suite aux attentats de Charlie Hebdo survenus en janvier 2015 et après différents arbitrages réalisés dans le cadre du plan « Egalité et citoyenneté », nous avons inauguré l’opération « Citoyen du sport » pour que tous les enfants entrant en sixième sachent lire, écrire, compter et nager ! Dans cette perspective, nous avons sollicité le savoir-faire de la Fédération Française de Natation et des collectivités locales afin qu’elles s’associent pour mettre en œuvre l’opération « J’apprends à nager ». »
Dans le bassin castelroussin, monté pour l’occasion, la dizaine d’enfants bat des pieds en cadence. Les animateurs multiplient les consignes, ils corrigent et affinent les gestes des « apprentis » nageurs. A Châteauroux, on a l’habitude d’encadrer de jeunes enfants. Il faut dire que chaque été depuis 2008, l’opération, destinée aux enfants de 6 à 12 ans, a permis à environ 7 000 enfants d’apprendre à nager. Avec ce dispositif, les enfants travaillent les fondamentaux aquatiques que sont l’immersion, l’équilibre et les déplacements. « Au départ, les enfants se tiennent au bord, ils barbotent, mais ne sautent pas dans l’eau », rapporte Francis Luyce, le Président de la FFN. « Mais à la fin du stage, les progrès sont tangibles, parfois impressionnants ! Ainsi, certains enfants n’hésitent plus à plonger. C’est, sans conteste, l’un des meilleurs moyens pour susciter des vocations. Rien de tel que le plaisir pour apprendre et se former aux rudiments aquatiques. » Et pourquoi pas rejoindre un club de la Fédération française dans quelques années, puis participer à des championnats nationaux avant d’intégrer les équipes de France jeunes… Mais attention, n’allons pas trop vite en besogne. Il n’est point question ici de performance, mais bel et bien d’apprentissage !
A ce petit jeu-là, les chiffres sont éloquents. Disons qu’ils parlent d’eux-mêmes. Depuis 2008 l’opération « Savoir nager », rebaptisée « J’apprends à nager » cet été, a permis à plus de 32 000 enfants d’apprendre à nager. Un succès qui conforte la volonté ministérielle et fédérale d'accueillir le plus grand nombre d’enfants. Avec la rentrée 2015-2016, l’opération « J’apprends à nager » a ainsi été élargie aux vacances scolaires, aux temps périscolaires et aux week-ends. « Les acteurs de terrain, celles et ceux qui supervisent les stages dans toute la France, nous ont demandé d’étendre l’opération », abonde Vincent Hamelin, responsable du service développement à la Fédération Française de Natation. « Par ailleurs, nous avons constaté que le déficit du savoir-nager ne s’est pas résorbé au cours de ces huit dernières années. Il a donc fallu trouver de nouveaux temps pour enrayer ce déficit ainsi que le phénomène des noyades. »
L’opération va donc accroître son audience. Mais qui dit nouveau temps, dit également nouveau public. « Certaines collectivités nous ont sollicités pour savoir s’il était possible de proposer cette opération en dehors de la période estivale afin d'attirer un autre public », confirme Vincent Hamelin. « A partir de là, nous avons commencé à envisager cette extension. La communication ministérielle qui a été réalisée cet été pour promouvoir l’opération « J’apprends à nager » n’a fait que confirmer cette volonté. Nous savons désormais que la population est informée et, bien souvent, demandeuse. » Difficile, en effet, de ne pas souligner l’investissement des enfants, mais aussi le plaisir des parents à voir leur progéniture barboter avec assurance et entrain. « Mon fils de 9 ans ne savait pas nager jusqu’à cet été », témoigne Nadia. « C’était toujours une source d’inquiétudes pendant les vacances, mais maintenant qu’il se débrouille dans l’eau, nous allons pouvoir partir en toute tranquillité. »
A. C.
Cible : enfants âgés de 6 à 12 ans ne sachant pas nager résidant, prioritairement, au sein des quartiers de la politique de la ville (QPV) et des zones de revitalisation rurale (ZRR).
Stage d’apprentissage : au moins 10 heures avec des séances de 30 minutes à 1 heure selon le niveau et l’âge des enfants.
Périodes : vacances scolaires, temps d’activités périscolaires et week-ends.
Groupe : composé de 15 enfants maximum.
Encadrement : les séances de natation sont dispensées par du personnel qualifié (qualifications prévues par le code du Sport).
Coût de participation : les stages sont gratuits pour les enfants. Une participation symbolique peut être demandée pour couvrir les frais d’assurance.
Evaluation : à l’issue du stage d’apprentissage, les pratiquants sont invités à se présenter au passage du test Sauv’nage de l’Ecole de Natation Française (ENF) afin de valider leurs compétences du savoir-nager.