C’est peut-être le plus bel endroit du monde, au cœur d’une nature sauvage et luxuriante. Un site exceptionnel certes, mais dangereux et réservé aux amateurs de sensations fortes, aux casse-cous et autres fadas du casque. Il faut en effet avoir les nerfs solides pour se hisser au sommet des Chutes Victoria, en Afrique australe, et oser faire trempette dans la « piscine du diable ». A vrai dire, le bassin en question n’a rien de diabolique, il est simplement situé à plus de 100 mètres de hauteur, entre le Zimbabwe et la Zambie, et surplombe les plus célèbres et les plus grandes chutes du continent africain.
Déclaré patrimoine mondial de l’UNESCO, ce site spectaculaire séduit de plus en plus de touristes passionnés de treks et d’expériences originales. Il faut dire que le spectacle vaut le détour. Si vous rêvez de vous baigner au bord d’un précipice, au cœur d’une contrée sauvage, la « piscine du diable » est pour vous. Dans le cas contraire, passez votre chemin et restez abonnés aux bassins municipaux ! Pas question cependant de débarquer à l’improviste. On ne peut d’abord s’immerger au-dessus des Chutes Victoria qu’entre les mois de septembre et décembre, c’est-à-dire pendant la saison sèche. C’est seulement à ce moment là que le niveau d’eau baisse. Les touristes peuvent alors, sous la surveillance d’un guide, plonger dans le bassin en basalte de la « piscine du diable » et se livrer à quelques brasses. Evidemment, la piscine des Chutes Victoria n’a rien d’un bassin olympique de 50 mètres. Ici, pas de lignes d’eau, pas de plots de départ et encore moins de chlore. Tout est naturel, préservé et surveillé !
Les plus téméraires peuvent, si le cœur leur en dit, s’avancer prudemment au bord du gouffre pour appréhender l’ensemble du site ou prendre une photo souvenir qui devrait laisser vos amis pantois d’admiration. Mais prudence car le courant, même à la saison sèche, reste fort. Surtout, le site séduit et attire. Plusieurs associations locales mettent en garde les autorités des risques que font courir au site une ouverture excessive aux touristes. Car si le jeu en vaut la chandelle, la « piscine du diable » demeure fragile. Le bassin en basalte s’est formé à l’issue d’une érosion de plusieurs siècles. Et les exemples en Afrique et dans le reste du monde de sites définitivement détériorés ne manquent pas.
A. C.