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Il aura manqué 50 mètres à Axel Reymond pour décrocher un troisième titre mondial consécutif. Rendez-vous compte. 50 mètres sur 25 km. 30 petites secondes de course après 5h d’un effort acharné dans les eaux bouillantes du Lupa Lake de Budapest. Après avoir pris la tête à mi-course le Français s’est fait déposé dans le sprint final par l’Italien Dario Verani qui a touché une seconde et vingt centième devant. Et si la déception l’emportait à la sortie de l’eau, l’exploit n’en reste pas moins majuscule. À 28 ans, Reymond, en prenant la deuxième place du 25 km, a remporté sa troisième breloque mondiale consécutive. Sa huitième Euro et Mondiaux confondus. L’un des plus beaux palmarès de la natation tricolore.

Raconte-nous comme tu as vécu cette course.

À mi-course ça commençait à devenir difficile avec le soleil qui tapait très fort et la température de l’eau qui augmentait. Je bouillonnais de l’intérieur et j’avais des difficultés à gérer mon effort, les autres et la chaleur. Les conditions étaient beaucoup plus chaudes qu’en 2017. J’ai essayé de mettre en place mon plan et de les épuiser comme j’en ai l’habitude. Ça a tenu presque jusqu’au bout mais Dario (Verani) a été vraiment monstrueux.

Quelle était ta stratégie ?

J’ai essayé de prendre les devants à mi-course pour imposer mon rythme parce que je trouvais que ça n’allait pas très vite et en continuant comme ça, avec la chaleur, j’allais me faire avoir par tout le monde au sprint. J’ai pris la décision de partir mais le Hongrois m’a beaucoup gêné. Il y avait aussi un Australien qui était constamment dans mes pieds. J’ai lancé une accélération et il m’a rattrapé. Il ne termine pas avec nous mais il a permis à tout le groupe de remonter.

Axel Reymond n'a rien pu faire pour empêcher l'Italien Dario Verani de remporter le 25 km des championnats du monde (KMSP/Stéphane Kempinaire)

C’est difficile d’être Axel Reymond sur un 25 km.

C’est très difficile parce que je suis constamment la cible. J’ai pu le constater sur cette course. J’avais tout le temps quelqu’un dans ma hanche et dans mes pieds.

Sens-tu que Dario Verani revient petit à petit sur toi à la fin ?

Je le sens revenir. Je vois les filles qui ne sont pas si loin et je me dis que je dois passer avant elle à la dernière bouée pour ne pas être gêné. 100 mètres avant la bouée j’accélère et quand je passe en dessous je sens les mains d’un nageur sur mes pieds. J’ai alors compris qu’on m’avait suivi. J’ai regardé derrière moi, j’ai vu que c’était Dario et je me suis dit que ce serait difficile d’aller chercher le titre. Je l’ai vu à l’entrainement, Marco (Marc-Antoine Olivier, qui s’entraîne avec les nageurs italiens) m’a prévenu. Il est vraiment monstrueux.

Malgré tout, tu remportes ta troisième médaille mondiale consécutive.

Ce n’est pas celle que j’espérais mais ça reste une nouvelle médaille pour la France et je suis content de la ramener.

Recueilli à Budapest par J. C.

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