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Cet homme-là est fait d’un bois rare, unique en son genre, un bois qui résiste à tous les coups du sort, qui plie mais ne rompt pas. Six ans après ses derniers championnats d’Europe, Camille Lacourt a signé son retour en s’adjugeant le titre du 100 m dos, l’épreuve de tous ses exploits, alors que personne ne l’attendait à pareille fête. Point de triomphalisme pourtant chez le Marseillais qui savoure en restant concentré sur les Jeux de Rio. Entretien.

Camille, tu as rarement manifesté autant de joie après une victoire. Pourquoi une telle démonstration ?

Parce que c’était très compliqué (sourire)… Je n’étais pas donné gagnant, mais à l’arrivée, je touche devant !

En termes de sensations, comment as-tu vécu cette finale ?

J’étais bien dans l’eau. Je savais que j’avais travaillé entre les championnats de France et les Euro de Londres, mais en dépit de mon manque de fraîcheur, je suis vraiment content d’avoir sorti cette course…

Qu’est-ce qui te satisfait le plus dans cette finale ?

Ma manière d’aborder la course. J’avais les crocs et même si je finis debout, je n’ai rien lâché !

A croire que tu te révèles dans l’adversité ?

Oui, c’est exactement ça ! Sur le papier, il y avait quatre mecs plus forts que moi, mais à l’arrivée, c’est moi qui l’emporte Après, pendant la course, j’ai vu les drapeaux tricolores tournoyer dans tous les sens et ça m’a donné encore plus envie de gagner !

Quelle place occupe ce titre dans l’ensemble de ta carrière ?

C’est simplement un bon point de passage avant les Jeux, du bonus, mais pas question de s’en satisfaire. Je vais continuer à bosser, même si je ne pensais pas être aussi marqué par les dernières semaines de travail. C’est rude, mais je pense que le travail que l’on fournit avec Julien (Jacquier, son entraîneur au CN Marseille) va dans le bon sens. Je suis optimiste pour les Jeux !

Est-ce que ça compte d’avoir un bon souvenir sportif dans ce bassin (Camille avait terminé quatrième du 100 m dos lors des Jeux Olympiques de Londres de 2012, ndlr) ?

Je ne suis ni revanchard ni superstitieux. J’avais simplement envie de gagner les championnats d’Europe et de faire une belle course, le reste m’importe peu.

Camille tu arbores un nouveau tatouage. Que représente-t-il ?

Un phénix ! Je trouve que cela me définit bien vu le nombre de fois où je me suis relevé.

Il est vrai que tu avais dû déclarer forfait pour les Euro de Berlin en 2014.

Il s’est passé énormément de chose depuis mes derniers championnats d’Europe à Budapest en 2010 ! C’était plus facile il y a six ans. J’avais tout survolé, mais c’est le passé. Désormais je suis concentré sur les Jeux. C’est cet été qu’il faudra briller !

Recueilli à Londres par A. C.

 

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