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C’est ce qui s’appelle porter l’estocade, marquer le coup ou rafler la cerise sur le gâteau. Peu importe au fond. Ce qu’il faut retenir, c’est la nouvelle démonstration de force de David Aubry, l’une des grosses cotes de ce printemps 2019. Car après avoir pris la deuxième place du 10 km de la coupe d’Europe à Eilat (dans le sillage de Marc-Antoine Olivier), et décroché par la même son ticket pour les championnats du monde de Yeosu, cet été, le nageur de Philippe Lucas (à Montpellier) a raflé trois titres nationaux aux championnats de France de Rennes en grand bassin sur 400, 800 et 1 500 m nage libre avant de s’adjuger la coupe d’Europe et le championnat de France du 10 km à Brive. Une véritable razzia pour un nageur qui navigue allègrement et sans difficultés apparentes entre le milieu naturel et les bassins chlorés. Des obstacles, il y en a pourtant. A commencer par son épaule douloureuse, problème en passe d’être résolu, et un enchaînement d’épreuves avec lequel il va devoir apprendre à composer.

Décidément, c’est l’année David Aubry.

Oui, c’est vrai que tout se passe bien jusqu’à présent (sourire)

Raconte-nous ta course.

J’ai dominé l’épreuve de A à Z. J’ai été quasiment tout le temps aux avant-postes. Mais ça n’a pas été facile parce qu’après les dernières semaines d’entraînement qu’on a passé avec Philippe (Lucas), j’étais un peu dans le dur physiquement. Du coup, ça n’a pas été simple de nager tout seul en tête. J’ai essayé de laisser passer les autres nageurs, mais ils n’avançaient pas et ne voulaient pas prendre de relais. Cela m’a contraint à imposer un rythme et à le tenir quasiment jusqu’à la fin.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Ça reste tout de même une sacrée performance.

Oui, je suis très content de ce résultat, notamment de ma fin de course…

Pourquoi ?

Parce que j’ai réussi à me relancer, et heureusement d’ailleurs parce que dans le cas contraire, je ne sais pas comment j’aurais fini… Dans le dernier tour, je me suis senti de plus en plus à l’aise ! Ce n’était pas terrible jusque-là parce qu’il n’y avait aucun rythme et que je n’arrivais pas à trouver ma nage, mais les choses se sont progressivement mises en place. Dans le dernier tour, j’ai pu accélérer et finir en imposant mon tempo.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Plusieurs nageurs, dont Marc-Antoine Olivier (également qualifié pour le 10 km des championnats du monde de Yeosu, ndlr), ont souffert d’hypothermie. L’eau du lac de Causse, où se déroulait la course, n’était-elle pas trop froide ?

(Il paraît surpris) Non, franchement, cela ne m’a pas du tout gêné ! Il y a eu beaucoup d’abandons ?

Une vingtaine.

Ah, je ne savais pas !

Qu’en est-il également de ton épaule (David s’est blessé à l’épaule fin mars, quelques jours avant de prendre part à l’étape de coupe d’Europe d’Eilat, où se jouait la qualification pour les Mondiaux sud-coréens, ndlr).

Je n’ai ressenti aucune douleur pendant le 10 km. Depuis quelques semaines, je fais des soins et ça porte ses fruits. En tout cas, je souffre moins que lors des championnats de France de Rennes (16-21 avril), où ça n’avait pas été simple à gérer. A présent, j’ai réussi à mettre en place un petit staff médical autour de moi et ça m’aide à récupérer. Cela m’a notamment permis de reprendre la musculation et le travail avec des plaquettes. En fait, je commence à retrouver pas mal de force. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’aujourd’hui, sans être au top de ma forme, je parviens à faire la différence dans le dernier tour.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

C’est quand même sidérant de te voir enchaîner autant de bons résultats entre la coupe d’Europe à Eilat (fin mars), les championnats de France de Rennes (mi-avril) et aujourd’hui, à Brive, le 10 km de la coupe d’Europe et des championnats de France. Comment l’expliques-tu ?

C’est le résultat de tout le travail réalisé avec Philippe Lucas à l’entraînement. Chaque matin, chaque après-midi, on nage à fond. Il n’y a que de cette manière que l’on peut défier les meilleurs nageurs d’eau libre et engranger des résultats. Faut pas se mentir, c’est la bonne méthode. En tout cas, c’est celle qui me convient (sourire)

Recueilli à Brive par A. C.

 

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