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Ces deux-là se connaissent depuis des années. Elles ont vécu tant d’aventures et de compétitions au sein de l’équipe de France. Tant de souvenirs les rassemblent. Pas étonnant, dès lors, que l’ultime apparition d’Iphinoé Davvetas au sein de l’équipe technique ait autant bouleversée sa partenaire et amie Marie Annequin. Pour autant, les deux nageuses n’en oublient pas leur objectif : une qualification pour les Jeux Olympiques, envisageable depuis le récent passage de huit à dix équipes. Si la première a décidé de tourner la page natation artistique après sept années au sein du collectif national, la seconde entend bien voir Tokyo avec ses jeunes coéquipières dont le talent et l’allant ne font désormais plus aucun doute. Séquence émotion.

Que retenez-vous de votre ballet ?

Marie Annequin : Les premiers retours semblent indiquer que nous avons réalisé une prestation à notre niveau. On pouvait difficilement faire mieux. Nous avons tout donné, comme à chacune de nos apparitions. On peut sortir la tête haute de ces championnats d’Europe. L’équipe avance, c’est de bon augure pour la suite.

De l’extérieur, on a le sentiment qu’il se passe quelque chose au sein de cette équipe de France. Le ressentez-vous également de l’intérieur ?

Iphinoé Davvetas : Les notes sont bonnes et le classement commence à évoluer. Cela signifie que les juges ont remarqué nos progrès. Il nous faudra encore un peu de temps pour aller plus haut, mais nous n’en sommes plus très loin. Je suis persuadée que ça passera.

(Deepbluemedia)

Dans quelle mesure l’enchaînement des World Series au printemps dernier vous aide aujourd’hui ?

M. A. : On arrive mieux à gérer la compétition. Des routines se sont mises en place depuis l’Open de Montreuil au mois de mars. C’est la première année où l’on réalise autant de compétitions. Ça permet de donner du rythme à notre saison et d’emmagasiner de la confiance pour l’échéance estivale.

I. D. : Les années passées, quand on arrivait en compétition, nous étions perturbées par plein de petits détails alors que cette année, nous sommes dans notre bulle, imperturbables !

Cela doit aussi contribuer à marquer l’esprit des juges.

M. A. : Complètement ! A présent, nous sommes une équipe qui fait parler d’elle. On commence à faire un tout petit peu peur. Il faut s’accrocher, mais nous progressons dans la bonne direction.

(Deepbluemedia)

Du fait de votre ancienneté et de votre vécu sur la scène mondiale, quel rôle jouez-vous au sein d’un groupe particulièrement rajeuni depuis les Jeux de Rio en 2016 ?

M. A. : Notre équipe est, en effet, très jeune. Beaucoup de filles sont encore juniors, mais l’échange et le partage sont permanents. Les jeunes nous apportent de la fraîcheur et de l’envie. Elles ont des qualités que nous n’avions pas à leur âge. De notre côté, nous apportons de la sérénité en compétition. Parfois, la pression monte et nous sommes là pour temporiser un peu (sourire)

Le passage de huit à dix équipes qualifiées pour les Jeux Olympiques vous a-t-il incité à prolonger votre bail au sein de l’équipe de France ?

M. A. : Je n’ai pas hésité longtemps ! J’arrive sur la fin de ma carrière, donc c’était maintenant ou jamais. Il faut y croire !

I. D. : J’y crois aussi, surtout quand je vois le talent de nos jeunes nageuses (elle s’interrompt)… Mais je vais passer à autre chose. J’ai beaucoup donné. Ça fait sept ans que je suis en équipe de France. Il est temps pour moi de tourner la page et de m’engager dans une voie plus personnelle.

(Deepbluemedia)

On te sent émue.

I. D. : Forcément, car l’équipe de France c’est une grande partie de ma vie, mais je ne veux pas continuer pour les mauvaises raisons… Si je ne suis pas à 100%, ça ne sert à rien ! Les Jeux, c’est un magnifique challenge, mais je ne veux pas pénaliser l’équipe ou ne pas être dans la même dynamique !

Comment vis-tu ce départ, Marie ?

M. A. : C’est dur ! Je suis la dernière de ma génération, mais je crois beaucoup dans l’équipe actuelle. Je sais pourquoi je continue et pourquoi je veux prolonger ma carrière jusqu’aux Jeux. Il n’y aura pas de deuxième Iphinoé, c’est certain, mais il y aura d’autres coéquipières tout aussi douées et agréables à vivre (elle sourit et enserre sa coéquipière et amie)

Recueilli à Glasgow par A. C.

 

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