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Il y a des soirs, comme ça, où le destin souffle le chaud et le froid. A Glasgow, pour la première journée des championnats d’Europe de natation, Marie Wattel, la plus britannique des nageuses tricolores (elle s’entraîne depuis deux saisons en Grande-Bretagne, ndlr) sera passée par toutes les émotions. Eliminée du 100 m papillon, son épreuve fétiche, à l’issue d’une course mal maîtrisée, l’ancienne élève de Fabrice Pellerin a ensuite connu la joie d’un titre européen avec le relais 4x100 m nage libre.

Comment as-tu vécu cette soirée ?

Je pense que j’ai mal appréhendé l’enchaînement de mes deux courses. J’aurais dû nager le 100 m papillon sans me poser de questions alors que j’ai voulu gérer. Or, un 100 m papillon ça ne se gère pas, ça se nage à fond. Donc oui, j’ai beaucoup de regrets car je sais que je vaux mieux que ça, mais il me reste des épreuves pour me rattraper.

Ta frustration est-elle compensée par la victoire du relais 4x100 m nage libre ?

Sans aucun doute. Toute l’équipe a gagné. On s’impose ensemble. On peut être fière de nous (sourire)… Après mon 100 m papillon, il m’a fallu cinq minutes pour me remettre de mes émotions, mais après, ça allait, j’avais envie de tout donner pour les filles. Bon, sur le plot, au moment de prendre mon relais, j’avais quand même les jambes qui tremblaient…

A cause de quoi ?

La fatigue, le stress et la pression… Il va falloir apprendre de cette expérience parce que ce sera pareil aux championnats du monde et aux Jeux Olympiques.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Peut-on parler d’un « Girl Power made in France » ?

Deux finales et deux titres pour les filles, oui, je pense qu’on peut dire ça (sourire)… Je suis vraiment fière de cette équipe de France ! Fantine, c’est énorme ce qu’elle a fait, et nous, on peut désormais se permettre de penser à de belles choses d’ici un ou deux ans.

C’est un signal fort envoyé à la concurrence.

C’était important de battre les Pays-Bas, qui sont vraiment une grande nation du sprint. Donc oui, c’est un signal fort, mais cela ne doit pas nous empêcher de travailler pour continuer à progresser.

Est-ce aussi une manière de faire taire les critiques qui accompagnaient depuis quelques temps les prestations de l’équipe de France féminine de natation ?

Quand les garçons galèrent, on en entend pas trop parler, mais quand c’est nous, on en prend plein la g….. ! J’espère qu’avec ce titre, on va nous mettre en avant pour nos qualités. Et puis, on reprend un peu le flambeau du 4x100 m nage libre masculin. Pourquoi ne pas faire comme eux. En tout cas, on en a vraiment le potentiel. J’y crois !

Recueilli à Glasgow par A. C.

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