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Après sa participation aux championnats du monde de Kazan, l’été dernier, au sein du relais 4x200 m nage libre, le Grenoblois Jordan Pothain est en passe de confirmer son statut de nageur international. A Marseille, pour la troisième et dernière étape du FFN Golden Tour Camille-Muffat (4-6 mars), l’élève de Guy La Rocca s’est illustré en décrochant la quatrième place du 200 m nage libre (1'48''22) dans le sillage de Jérémy Stravius, du champion du monde britannique James Guy et de l'Allemand Paul Biedermann, recordman du monde en titre (Rome 2009). Rencontre avec l’entraîneur du phénomène grenoblois.

Guy, quel regard portes-tu sur la performance marseillaise de Jordan ?

Elle est à l’image de ce qu’il réalise depuis la saison dernière.

C’est-à-dire ?

Jordan est un nageur qui commence à apparaître sur la scène français. Cela peut peut-être en surprendre, mais lui et moi savons que nous récoltons les fruits d’un travail mené en amont. Pour nous, ce n’est donc pas exceptionnel car on sentait que cela allait arriver.

Malgré tout, sa progression est impressionnante.

Jordan avance les yeux grands ouverts, s’inspirant de tout ce qu’il voit, de tous les nageurs qu’il rencontre. Il est gourmand, il a faim et puis surtout, il n’est pas usé par le haut niveau. A Montpellier, par exemple, il participera à ses quatrièmes championnats de France. Il est tout neuf et il a très envie d’apprendre !

Comment votre duo s’accommode-t-il de son nouveau statut ?

Je le répète, nous ne sommes pas surpris car le travail est réalisé. Jordan travaille énormément et je souhaite à beaucoup d’entraîneurs de rencontrer un nageur de sa trempe. Nous sommes dans un consensus de travail. Je ne suis pas là pour lui dicter les choses, mais bien pour l’aider à progresser et à atteindre son meilleur niveau.

Jordan semble particulièrement mâture. Est-ce le cas ?

Je me suis adapté à son autonomie. Cela s’est tout de suite bien passé entre nous car il a compris que je souhaitais le rendre autonome. Nous travaillons en collaboration et ça, c’est vraiment très intéressant. Nous avons une relation entraîneur-entraîné, pas davantage, mais lorsque nous nous retrouvons à l’entraînement, nous avons les mêmes exigences.

Qu’est-ce que Jordan doit encore travailler ?

Tout… Jordan est un jeune nageur en termes d’expérience et de vécu, mais il a tellement envie, il est tellement sérieux, concentré et déterminé que, pour l’instant, rien ne s’oppose à sa progression.

As-tu l’impression que vous êtes de plus en plus observé et suivi ?

Oui, je commence à remarquer certains changements, mais c’est le jeu du haut niveau. Reste que Jordan n’en demeure pas moins humble car il sait que, pour l’instant, il n’a rien accompli. Mais je constate que les nageurs et entraîneurs français ont pris l’habitude de suivre ses performances.

Dans trois semaines, il s’alignera aux championnats de France de Montpellier (29 mars-3 avril), ndlr). Que représenterait une qualification olympique ?

Pour lui, il le dit sincèrement, ce serait un rêve ! Pour moi, ce serait un accomplissement, le signe que nous avons bien travaillé. Je trouve que le Jordan est un bon exemple pour beaucoup de nageurs car il a beau ne pas savoir ce qu’est un titre de champion de France cadet ou une qualification aux championnats d’Europe junior, il poursuit sa progression sans se poser de questions.

Recueilli à Marseille par A. C.

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