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Et de quatre ! En prenant la troisième place du 100 m nage libre (53’’35) avant de décrocher le titre avec le relais 4x100 m nage libre mixte, Charlotte Bonnet a ajouté deux nouvelles breloques à sa collection. Des championnats d’Europe exceptionnels pour la chef de file de la natation tricolore qui est bien consciente d’avoir un nouveau statut a assumé après cette magnifique semaine.

Commençons par ton 100 m en individuel. As-tu souffert durant cette course ?

Ça a été une course difficile. J’en avais encore sous le pied par rapport aux demi-finales mais pas énormément non plus. Je savais que je n’avais pas mon niveau des championnats de France sur le 100 m. Après Saint-Raphaël, on a rebasculé sur un travail de 200 pour performer ici sur cette distance. J’accroche une médaille aujourd’hui, je suis troisième aux championnats d’Europe et je suis vraiment contente. C’était simplement compliqué de basculer sur une nage du 100 m pendant la course. La preuve, j’ai l’impression de partir vite alors que je suis moins rapide qu’aux France. Je craque vers la fin avec la fatigue de la semaine.

As-tu des regrets en voyant le chrono de Sarah Sjöström (52’’93)

Je savais que je n’étais pas capable d’évoluer à ce niveau ce soir, de quelque manière que ce soit. Mais j’ai réalisé un 200 m de folie et je fais malgré tout un bon 100 m. Je ne peux pas battre à chaque fois mes temps. Aujourd’hui je me contente de ça et je suis très contente.

Comment as-tu réussi à te remobiliser quelques minutes après pour le relais ?

J’avais juste envie de gagner pour l’équipe. Jérémy (Stravius) n’a pas eu de médaille en individuel et Mehdy et Marie vivent des championnats difficiles. J’ai nagé pour l’équipe. Je savais qu’on avait un gros potentiel et je suis ravie de gagner cette nouvelle médaille. C’est mon troisième titre de ces championnats, je ne peux pas être déçue de ce que j’ai fait sur 100 m et je suis ravie.

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Vous avez tous évolué à votre meilleur niveau durant ce relais. Comment l’expliques-tu ?

Nous étions ultra-motivés. Mehdy n’a eu qu’un quart d’heure pour récupérer après son 100 m papillon et c’est la rage qui lui a permis de sortir une telle performance. Forcément on a envie de crever dans les dix derniers mètres mais on y va et on a été chercher ce titre.

Tu as longtemps refusé le costume de leader. Es-tu malgré tout consciente que ton statut a changé désormais ?

Oui. Quand j’ai vu des articles sur moi dans Closer, je n’ai pas d’autres choix que d’assumer ce nouveau statut (rires). Ça fait forcément bizarre parce que mon statut change mais ça va avec les résultats. Je ne peux pas continuer à progresser et monter sur des podiums en restant dans l’ombre. Je pense qu’il va falloir que j’apprenne à gérer ça. Je suis prête à m’en accommoder.

Comment peux-tu qualifier ces championnats d’Europe ?

J’ai réussi des championnats d’Europe incroyables. J’ai quasiment battu tous mes meilleurs temps, en m’alignant sur de nombreuses épreuves. Je ne pouvais pas faire mieux en termes de médailles et d’investissement. Je suis fière pour l’équipe.

Longtemps, tu as été présentée comme l’héritière de nageuses de grand talent. Es-tu d’accord avec ça ?

Je ne suis pas d’accord parce que nous avons chacun eu des parcours différents. Laure a été championne olympique à 17 ans, Camille a eu une maturité tardive, moi j’ai 23 ans et je commence vraiment à réaliser des choses intéressantes. Nos parcours de vie ont été différents et je n’ai pas envie de me dire que je m’inscris dans un héritage. Le meilleur reste à venir pour moi et je vais tout faire pour continuer à performer.

Recueilli à Glasgow par J. C. 

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