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Il y a de quoi rager, s’énerver, s’agacer. Il y a de quoi s’arracher les cheveux aussi, car pour la seconde fois en moins d’un an le duo mixte de l’équipe de France de natation synchronisée (composé cette année de Chloé Kautzmann et Benoît Beaufils, ndlr) s’est classé quatrième des championnats d’Europe de Londres. En août 2015, à Kazan, Virginie Dedieu et Benoît Beaufils avaient également échoué au pied du podium, de quoi – donc - rager, s’énerver, s’agacer ou s’arracher les cheveux.

(Lorsque nous débutons cette interview en zone mixte, Benoît et Chloé ne connaissant pas encore leur place finale, ndlr) Comment analysez-vous votre performance ?

Benoît : On voulait donner notre meilleur et si possible décrocher une petite médaille. Je pense que l’on a exactement réalisé ça aujourd’hui !

Chloé : On a nagé avec notre cœur. On a vraiment tout donné. Maintenant les juges sont libres d’interpréter notre prestation.

Etiez-vous tendus avant de disputer cette finale ?

Benoît : Enormément ! J’ai très peu d’expérience sur la scène internationale, c’est ma seconde compétition depuis les championnats du monde de Kazan l’année dernière, donc pour moi cela demande une préparation mentale très intense. J’ai dix mille choses à penser alors j’essaie de rester très focus… De son côté, Chloé est capable de se faire les ongles cinq minutes avant de passer (sourire)

Chloé : J’étais très stressée, mais je le ressens différemment. Ce qui est sûr, c’est que pour moi tout est nouveau parce qu’avant j’abordais les compétitions internationales avec l’équipe. Avant de nager, ce soir, je n’avais pas l’impression d’être prête comme d’habitude, mais avec Benoît on s’est dit qu’il fallait tout donner pour ne rien avoir à regretter !

Quelle aventure ! On imagine l’émotion que vous devez éprouver.

Chloé : Oui, quelle aventure ! Je crois sincèrement qu’il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce que nous avons vécu cette année…

Et qu’avez-vous ressenti en achevant votre chorégraphie ?

Benoît : Ma première pensée ça a été : « Respire, c’est fini » !

C’est aussi difficile que ça ?

Benoît : Disons que lorsque l’on en termine, on voit des étoiles (sourire)… Les cinq premières secondes, c’est vraiment difficile reprendre son souffle en gardant le sourire pour les juges et le public ! Mais à la fin je me suis dit que je pouvais être fier de ma prestation et qu’on avait donné tout ce dont nous étions capables.

Voilà un an maintenant que le duo mixte est installé dans le paysage de la natation synchronisée. L’accueil est-il toujours aussi favorable ?

Chloé : C’est la première fois que je nage le duo mixte, mais je suis très agréablement surpris par l’accueil qui nous a été réservé. Nous vivons tous les deux à Las Vegas, mais cela n’a pas empêché nos familles de venir nous soutenir à Londres. Ça fait vraiment chaud au cœur…

Soudain, la nouvelle tombe : le duo mixte français est quatrième derrière la Russie, l’Italie et l’Espagne… Benoît et Chloé se prennent dans les bras, déçus, tandis que leurs entraîneurs, Julie Fabre et Virginie Dedieu s’approchent à pas mesurés. Le clan tricolore échange un petit moment et puis, finalement, Julie Fabre, dans un sourire qui en dit long sur l’étendue de sa déception, demande à ce que l’on reporte la suite de l’entretien. Un dernier sourire, un geste en direction de leurs supporters et le duo mixte s’éloigne pour finir de débriefer avec leurs coaches.

Recueilli à Londres par A. C.

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