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A l’occasion des championnats de France de Gravelines (2-4 juin), nous avons demandé à Aurélie Muller, championne du monde en titre du 10 km, de nous présenter les étapes clés d’une course d’eau libre. Immersion dans les méandres d’une discipline riche en considérations tactiques.

LE DEPART

Aurélie Muller : « L’enjeu au départ, c’est surtout de ne pas se faire mal parce qu’on est une cinquantaine de nageuses à s’élancer. Le but, c’est aussi de sortir rapidement du peloton. Je préfère me positionner en tête de course pour surveiller le déroulement de l’épreuve et éviter qu’une fille s’échappe. »

Départ du 10 km masculin des championnats de France 2017 de Gravelines (KMSP/Stéphane Kempinaire).

LE PELOTON

Aurélie Muller : « Nager dans le peloton demande de vraies capacités d’adaptation. Il faut accepter de ne pas maîtriser les choses. Il y a des nageuses devant, derrière, sur les côtés, et puis l’allure n’est pas la tienne. Il faut s’adapter au groupe en évitant de prendre des coups et en essayant de s’économiser. En général, je préfère être en tête de peloton pour surveiller mes rivales. »

LES PASSAGES DE BOUEE

Aurélie Muller : « C’est un moment stratégique parce que toutes les nageuses passent au même endroit. Ma préférence, c’est de passer seule, si j’y parviens, évidemment. Quand ce n’est pas possible, il faut réagir le plus vite possible pour se positionner idéalement. Mais, là aussi, le risque, c’est de prendre des coups. Sans parler des attaques. Certaines filles profitent des passages de bouées pour creuser l’écart. C’est donc un moment où il faut rester très vigilant. »

LES RAVITAILLEMENTS

Aurélie Muller : « Le nombre de ravitaillements dépend de la stratégie de course établie au départ. En revanche, c’est un moment de la course compliqué à gérer parce que toutes les nageuses se croisent pour atteindre leur perche. Il faut donc faire attention aux athlètes, garder un œil sur son ravitailleur et anticiper d’éventuelles attaques. Parfois, le peloton s’éloigne volontairement du ponton de ravitaillement. Il faut alors revoir sa stratégie de course et savoir s’adapter. De toute façon, rien n’est jamais écrit à l’avance en eau libre. »

Ravitaillement du 10 km des championnats de France 2017 à Gravelines (KMSP/Stéphane Kempinaire).

L’ARRIVEE

Aurélie Muller : « On sait que les 500 derniers mètres se nagent à fond. Il faut savoir où se placer, connaître ses adversaires, savoir de quel côté ils respirent et puis, c’est incontournable aujourd’hui, disposer d’une très bonne vitesse de base. Presque toutes les arrivées d’un 10 km se jouent au sprint. Et puis, il y a aussi un apprentissage sur la touche de la plaque à l’arrivée. C’est au fil des compétitions et des sprints que je me suis améliorée, mais au début, je n’arrivais pas à évaluer la distance. »

Aurélie Muller à l'arrivéed du 10 km des championnats du monde de Kazan en 2015 (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Recueilli à Gravelines par A. C.

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