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Villa M et Groupe Pasteur Mutualité ont annoncé, jeudi 13 avril lors d'une conférence de presse, la création d'un "Team Sport Santé 2024" avec six sportifs de haut niveau, également professionnels de santé. Parmi ce groupe de champions sélectionnés figure Maxime Grousset, kiné en formation. Le vice-champion du monde du 100 m nage libre était présent dans le bâtiment du 15e arrondissement de Paris pour témoigner de son engagement dans ce projet, avant de s'envoler pour le meeting de Stockholm.

 

Le visage rougi, presque comme un enfant timide qui souffle ses bougies à un anniversaire, Maxime Grousset, micro en main, ne cache pas sa joie à l'idée de rejoindre ce "Team Sport Santé 2024". Modestement présenté comme un multiple médaillé aux championnats du monde et d'Europe, le Néo-calédonien y répond : "J’ai quelques médailles mondiales et européennes qui commencent à arriver et c’est cool. Je me prépare tranquillement pour les Jeux et je vais tout faire pour y gagner." Comme si l'ambition de gagner faisait sourire, en tout cas, l'audience se prend d'une forme de stupéfaction. C'est qu'ils découvrent que l'homme est ambitieux. Mais il l'est désormais aussi pour ce nouveau projet, aux côtés des athlètes Yann Schrub et Margot Chevrier, du judoka Axel Clerget, d'Anaïs Mai Desjardin, athlète en kitefoil et d'Anne-Sophie Centis, paracycliste en tandem. Leur point commun à tous : ils sont professionnels de santé. Leur objectif commun : briller à Paris 2024, mais aussi maintenant de promouvoir l'activité physique et de faire prendre conscience du danger de la sédentarité.

Maxime Grousset, polo XL estampillé "Team Sport Santé 2024" qui recouvre ses épaules, laisse paraître une forme de fierté à avoir été sélectionné parmi ces champions porte-étendards : "Cela me fait vraiment plaisir de représenter le sport-santé", entame-t-il. "On a un double projet qui est dur à mener, je le sais, je suis le premier concerné (rires). C'est compliqué les études avec la natation. iI y a peut-être d'autres sports dans lesquels c'est beaucoup plus simple, mais c'est très, très prenant." N'esquivant pas la rudesse de ce double projet, parfois même mis de côté, le sprinteur du CS Clichy 92 veut garder ce cap et ce message à transmettre. "Je suis content d'essayer de faire bouger les choses à mon échelle avec le sport-santé. Je vois beaucoup de gens autour de moi qui sont vraiment sédentaires, qui ne bougent pas et on voit que cela nuit vraiment à la santé. Je suis le premier à leur dire de bouger, se lever, aller se promener, même faire des trucs tout simple."

Photo : Louis Delvinquière / FFN

 

Parce que la sédentarité tue, ce regroupement de sportifs a pour but de prévenir contre ses risques, avancés par le professeur François Carré : "Il faut qu’on fasse bouger les Français." Et de reprendre : "La sédentarité est devenue la première cause de mort en France. On recense maintenant plus de 2% par an de jeunes de moins de 18 ans qui font un diabète de type 2. Ce qui est une maladie de vieux. La première cause d'arrêt cardiaque est l'infarctus du myocarde qui arrive maintenant à 30 ans. Enfin, on aura entre 750 000 et 1 million de malades en plus d’ici 5 ans en France d’après l’OMS." Les chiffres, graves, détonnent dans la salle et laissent pantois les sièges remplis. Le problème est grave et il faut le prendre à bras-le-corps, pour le Dr Bertrand Mas-Fraissinet : "Il faut qu’on se réveille et qu’il y ait une volonté, que tout le monde comprenne. Nous voulons donner l’impulsion avec cette équipe à 500 jours des Jeux."

Pour cela, ces six athlètes vont, chacun de leur côté, ou communément, mettre en place certaines actions pour transmettre le message à un jeune public. "On va réfléchir à des projets à faire avec la team", se projette Maxime Grousset. "Avec Axel (Clerget), on s'est dit qu'on allait se voir à l'INSEP pour faire une petite vidéo et parler de cela sur nos réseaux sociaux. Peut-être parler de nos routines, de ce que l'on fait après des compétitions, etc. Pouvoir montrer aux jeunes comment bien manger, comment bien bouger, parce que c'est un vrai problème." Margot Chevrier, meilleure perchiste française et en cinquième année de médecine, utilise l'expression de super-héros, pour peut-être mieux passer le message : "Les enfants nous voient parfois comme des super-héros. Alors peut-être pourra-t-on leur dire que c'est un truc de super-héros d’aller à l’école en marchant et pas en voiture. Ça peut peut-être les inspirer et leur donner cette volonté de bouger." Et Yann Schrub, médaillé de bronze sur 10 000 m aux derniers championnats d'Europe de Munich et en 7e année de médecine, d'ajouter : "Le sport de haut niveau, c’est quelque chose, mais l’activité physique, elle, est plus importante."

Au-delà du message, aussi nécessaire soit-il à transmettre, les athlètes ont aussi un soutien de la part de Villa M et de l'Institut Pasteur. C'est gagnant-gagnant, pour Maxime Grousset. "Il y a aussi une aide financière qui me permet de séréniser mon parcours. Cela permet aussi de montrer que je suis un kinésithérapeute... en devenir (sourire), parce que je ne le suis pas encore. Je trouve ça bien, c'est un double point positif."

 

À Paris, Louis Delvinquière

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