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Après deux années d’adaptation, Mélanie Henique est en passe de réussir son pari et de s’imposer au sommet de la hiérarchie du sprint féminin. A Marseille, pour la première journée du FFN Golden Tour-Camille Muffat, l’élève de Romain Barnier s’est adjugé la médaille d’argent du 50 m papillon (26’’12) dans le sillage de la Japonaise Rikako Ikee (26’’09).                                                                                

Frustrante cette deuxième place ?

Le temps est bon, mais c’est vrai je suis déçue de me faire battre par la Japonaise, surtout que ça s’est joué dans les derniers mètres. Il y avait une respiration en trop, mais je manque de fraîcheur. Ces dernières semaines, j’ai enchaîné de gros entraînements. Je sens que ça manque un peu de fluidité dans l’eau, mais c’est encourageant pour la suite.

On a le sentiment que depuis quelques mois tu as changé de statut, gagnant en confiance autant qu’en puissance. Comment l’expliques-tu ?

Il m’a fallu deux ans pour m’adapter à Marseille et à la manière de travailler au sein du club. Ça n’a pas été facile, mais je sens que je progresse de jour en jour. Je suis plus forte en musculation et techniquement, c’est de mieux en mieux. J’arrive à trouver ma nage. Quand on allie les trois, ça promet de belles performances. Même si c’est dur, je sais que je suis sur la bonne voie.

D’autant qu’il ne s’agit pas simplement de faire de la musculation pour prendre de la puissance. Il faut également retranscrire cette énergie dans l’eau.

La difficulté se situe à ce niveau-là ! Il faut du temps pour retrouver des repères, des habitudes. C’est dur physiquement, mais c’est surtout un exercice d’abnégation. Mais je m’entends bien avec Romain (Barnier). On s’est bien trouvé. C’est encourageant !

Au point d’ouvrir des perspectives auxquelles tu n’avais pas songé ?

Ma venue à Marseille a été un soulagement. A l’époque, soit je trouvais un club où rebondir, soit j’arrêtais de nager. Je remercie Romain. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à lui. Désormais, c’est vrai, j’ai plein de rêves en tête, pour cette année, mais surtout pour les Jeux de Tokyo. Alors oui, j’ai de l’ambition. Je veux revoir les Jeux et viser une médaille olympique. C’est pour ça que je me lève tous les matins.

Et que réponds-tu à celles et ceux qui considèrent que la natation française vient d’entamer une traversée du désert ?

Il y a dix ans, c’était pareil. On était en train de construite une équipe. Maintenant, les grands sont partis. C’est à nous de faire le boulot, de montrer qu’on est là. Moi, je crois dans cette nouvelle génération. Nous sommes dynamiques, motivés, volontaires et          ambitieux. Ça va prendre du temps, mais à force de travail et de persévérance, je suis certaine que l’on peut signer de beaux résultats.

Compte-tenu de ton vécu et de ton palmarès, vas-tu jouer un rôle de leader au sein du collectif national ?

Je ne sais pas (sourire)… A vrai dire, je ne sais même pas s’il doit y avoir un leader. Mais si de petits jeunes ont des questions à me poser, je leur répondrais volontiers.

Recueilli à Marseille par A. C.

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