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Internationaux de France 2018 : le directeur du water-polo, Florian Bruzzo dresse le bilan de la compétition

Quelques heures après que le rideau soit tombé sur les « nouveaux » Internationaux de France, êtes-vous satisfait du résultat d’ensemble ?

Oui, parce que le water-polo français dispose à nouveau d’un événement de haut niveau sur son territoire. Et ce n’était plus le cas depuis 2006. Au plan de l’organisation, il y a eu - mais j’aurais tendance à dire que c’est normal pour une nouvelle équipe qui se lance dans la création d’un événement – quelques petits problèmes à droite et à gauche et nous devons évidemment tout mettre en œuvre pour qu’il n’y en ait plus l’année prochaine, mais les retours que nous avons eu des délégations étrangères ont été bons.

On peut regretter, par exemple, qu’il n’y ait pas eu beaucoup de monde dans les gradins de Canet-en-Roussillon durant ce week-end malgré la qualité du plateau proposé…

Absence de water-polo de haut niveau depuis de longues années à Canet, premier week-end des vacances scolaires, concurrence de la coupe du monde de foot et de la finale du championnat de France U15, grosse chaleur… ont été autant de facteurs qui ont empêché le public de répondre présent, c’est sûr ! Mais nous avons d’ores et déjà engagé une réflexion pour que ces Internationaux deviennent très vite un événement qui rassemble le water-polo français autour de ses équipes nationales et autour du haut-niveau. Pourquoi pas en connectant cette compétition avec un autre événement poloïstique du calendrier fédéral. On ne s’interdit rien !

Léa Bachelier face à l'Espagne. (Photo: Philippe Fretault).

Sur le plan sportif cette fois, quel bilan peut-on faire sur le parcours des équipes de France ?

Trois défaites pour les filles comme pour les garçons : les résultats ne sont pas bons. En tout cas en valeur absolue. C’est vrai que le bilan aurait pu être meilleur si on avait invité des équipes plus faibles, plus à la portée de nos équipes de France, mais on a fait le choix d’une opposition de top niveau mondial, parce qu’on vise ce top niveau ! En ce sens, les Internationaux nous ont permis de rester éveillés sur la réalité, de nous faire voir ce qui nous sépare de ce qui se fait de mieux au monde.

Il y a eu malgré tout quelques bonnes choses…

Les filles ont été capables par séquences de quatre-cinq minutes de développer des choses intéressantes, en effet. Maintenant, il faut faire en sorte que ces périodes deviennent des matches entiers. Quant au collectif garçons, il a lui aussi montré par moments qu’il pouvait rivaliser avec les plus grandes nations européennes. C’est un groupe largement renouvelé depuis les championnats du monde de 2017, un groupe qui prend encore ses marques avec un entraîneur (Nenad Vukanic) qui n’est aux commandes que depuis quelques mois. Mais on a pu déjà voir pendant ces trois jours l’idée directrice, la trame de ce que Nenad veut mettre en place. Les bases ont été posées et j’ai en particulier apprécié la dynamique et l’attitude de ce groupe. On peut dire, pour les filles comme pour les garçons, qu’on a pu voir lors de ces Internationaux que des graines avaient été plantées, mais elles ne sont pas encore devenues de grands arbres.

Ugo Crousillat face à la Croatie. (Photo: Philippe Fretault).

Filles, garçons, les deux groupes sont jeunes. C’est porteur d’espoirs pour l’avenir, non ?

Le jeunisme, c‘est bien, mais attention ce n’est pas une fin en soi. On a pu se rendre compte par le passé que certains jeunes ont eu trop rapidement tendance à se sentir installés. Il ne faut surtout pas qu’ils croient être arrivés en intégrant l’équipe de France seniors ! Ce qui m’intéresse, c’est de savoir quelle sera leur capacité d’investissement ? Quelle sera leur volonté de franchir les barrières ? Si je prends l’exemple de l’équipe féminine, elle est aujourd’hui à deux vitesses. Avec un groupe de sept filles qui ont globalement le niveau international et les autres qui sont des joueuses en devenir. Parviendra-t-on à homogénéiser tout ça ? On bosse en tout cas pour et on va s’accrocher pour y parvenir !

A Canet, Jean-Pierre Chafes

 

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