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Cinquième de la finale du tremplin à 1 mètre (390,15 points), Matthieu Rosset, quadruple champion d’Europe, entend désormais se concentrer sur l’épreuve du 3 mètres qu’il disputera jeudi (le 12 mai, ndlr) avec l’objectif de se hisser sur le podium en « prenant des risques ».

Matthieu, quel bilan tires-tu de ta finale du tremplin à 1 mètre ?

Ça me met dedans pour le 3 mètres ! J’avais de très bons départs, mais les entrées dans l’eau étaient moins bonnes. On va dire que la forme physique était au rendez-vous, peut-être même un peu trop, mais que je manquais de repères.

Pourquoi ?

Parce que le 1 mètre, en année olympique, on le prépare moins spécifiquement. J’ai choisi mes plongeons deux mois à l’avance. Voilà pourquoi je ne suis pas déçu par le résultat, mais davantage par mon niveau. Je n’ai pas réussi à me montrer et c’est vrai que c’est un peu dommage. Malgré tout, c’est de bon augure pour le 3 mètres, notamment sur le plan technique.

Etais-tu sous pression avant cette finale ?

J’avais la pression du fait de mon statut sur la scène européenne (il est quadruple champion d’Europe, ndlr), même si le tremplin à 1 mètre est un peu secondaire en année olympique. D’ailleurs, j’étais heureux de retrouver mes adversaires que je connais depuis longtemps. Avant la finale, on s’est tous dit qu’on allait se faire plaisir, ce qui a rendu ce rendez-vous vraiment agréable.

Compte-tenu des enseignements de cette finale, vas-tu opéré des modifications dans l’optique du 3 mètres ?

Non, au contraire, je vais profiter de l’énergie accumulée pour aborder le 3 mètres en confiance. De toute façon, ma série pour le tremplin à 3 mètres est calée depuis longtemps.

Quelle place occupent les championnats d’Europe de Londres dans la perspective des Jeux Olympiques de Rio ?

La série que je vais présenter à Londres sera celle des Jeux, alors on peut dire que les Euro de Londres sont une étape importante. Jeudi, je vais jouer la gagne et prendre des risques afin d’être totalement prêt pour l’échéance olympique.

On devrait donc voir du grand Matthieu Rosset en finale du 3 mètres.

(Il sourit)… J’espère bien !

Une fois le rendez-vous londonien passé, comment va s’organiser ta préparation olympique ?

Il restera des championnats des France à disputer, un Grand Prix FINA et un stage avec l’équipe de France. Nous allons rentrer crescendo dans le rendez-vous olympique. A vrai dire, on va surtout se concentrer sur des détails, mais qui à l’arrivée peuvent faire de grosses différences.

Peut-on dire que les Jeux de Rio constituent l’échéance de ta carrière ?

Bien sûr, on peut le dire ! J’arrive sur mes 26 ans, l’âge idéal pour les plongeurs, voilà pourquoi je prends tous les risques à Londres. Et puis je sens aussi que c’est plus dur physiquement. Ce n’est pas du physique direct, mais davantage les séquelles d’années de pratique au plus haut niveau. Mes échauffements sont plus longs et de temps en temps, je sens que ça tire (il sourit)

Et mentalement, parviens-tu à être toujours à 100 % ?

Disons que c’est plus difficile à certains moments… Mais de manière générale, les athlètes de haut niveau se mettent dans une bulle lorsqu’ils arrivent sur une compétition. Une fois dans ma routine, je sais ce que j’ai à faire et je ne me pose plus de questions.

Partages-tu ton expérience avec les jeunes plongeurs de l’équipe de France ?

On s’entraîne tous à l’Insep alors on se côtoie tous les jours. Mais il faut savoir que le plongeon est une discipline très visuelle. On partage beaucoup en se regardant ou en observant. Je pense que je joue un rôle, mais il se fait naturellement.

Recueilli à Londres par A. C.

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