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Voilà, c’est fait ! L’équipe de France de natation a décroché sa première médaille aux championnats du monde de Gwangju. Une breloque de bronze raflé par le polyvalent David Aubry sur 800 m nage libre qui réalise un carton plein puisqu’il s’était déjà qualifié en eau libre pour le 10 km des Jeux de Tokyo mardi dernier (16 juillet). Au-delà de la place, on retiendra surtout l’incroyable bond chronométrique réalisé par le nageur de Philippe Lucas qui retranche plus de quatre secondes à son record de France établi il y a trois mois aux championnats nationaux organisés à Rennes (7’46’’30 en Bretagne contre 7’42’’08). De quoi aborder l’année olympique avec de sérieuses ambitions.

Comment te sens-tu ?

C’est incroyable ! Je n’y crois toujours pas. C’était une course fabuleuse. Je me suis amusé de A à Z. J’étais vraiment bien. Je ne pensais pas nager aussi vite.

Tu améliores, en effet, ton record de France de plus de quatre secondes.

Je ne m’y attendais pas du tout ! C’est un chrono qui commence à parler. Ça rentre dans les dix meilleures performances de l’histoire. C’est incroyable. J’ai encore du mal à réaliser.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

D’autant qu’il s’agit de tes premiers championnats du monde et de ta première finale mondiale.

C’est quelque chose d’incroyable ! Il y a deux ans, je regardais les Mondiaux à la télévision. Pour moi, les mecs qui nageaient avec moi ce soir (mercredi 24 juillet) étaient supers forts. Je ne pensais pas arriver un jour à cette hauteur.

C’est un carton plein pour toi en Corée. Il y a une semaine tu as décroché ta qualification pour le 10 km des Jeux de Tokyo. Ce ticket olympique t’a-t-il permis d’aborder le 800 m nage libre plus sereinement ?

J’étais détendu, mais j’avais envie de faire quelque chose sur ces championnats en bassin. J’avais quand même une petite revanche à prendre parce que si je me qualifie pour les Jeux en eau libre, je ne finis « que » dixième. J’étais un peu déçu de mon résultat alors aujourd’hui, je ne pouvais pas imaginer mieux.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Comment as-tu géré cette finale ?

Ça s’est passé comme je le voulais. L’Italien Paltrinieri est parti plus vite que je ne le pensais. J’attendais le dernier 100 mètres pour tout lâcher. Je savais que j’avais un gros finish, mais je voyais les autres accélérer. Paltrinieri, je n’ai pas voulu le suivre parce que je savais que j’allais me cramer et que j’allais craquer. J’ai su faire la course du mieux que je pouvais.

Ton sprint final avait tout d’une arrivée d’eau libre ?

J’ai fait un sprint de malade comme je le fais d’habitude. Je sais que je suis fort là-dessus. Avec Philippe (Lucas), on a beaucoup travaillé ça. Il croyait beaucoup en moi donc je savais que je pouvais faire quelque chose de fou aujourd’hui. De là à nager 7’42 avec une troisième place, je ne m’y attendais pas !

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

A quoi as-tu pensé à l’arrivée ?

Toute la pression est redescendue d’un coup. Quand je touche le mur et que je vois que je suis troisième, ça éclate ! C’est un soulagement de dingue. C’est quand même une première médaille mondiale, donc ce n’est pas n’importe quoi, surtout un an avant les Jeux. C’est plutôt prometteur. Je vais encore bien bosser l’année prochaine pour atteindre la première marche, j’en suis convaincu.

Qu’est-ce que t’a dit Philippe avant la finale ?

Il m’a dit de faire comme je sais faire. Il m’a dit que tout était possible dans une finale et que rien n’était joué d’avance. Il m’a dit que pour lui, j’étais le meilleur. Je m’entraîne plus dur que les autres et j’ai des capacités énormes. Il croit beaucoup en moi. Je le remercie de croire en moi tous les jours.

Cette médaille te donne-t-elle des idées pour le 1 500 m nage libre (samedi 27 juillet) ?

Il va falloir récupérer, mais l’idée, ce sera de rentrer en finale et de garder un peu de jus pour tout donner en finale.

Recueilli à Gwangju par A. C.

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