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Avec un chrono de 27''27 inédit pour elle sur la finale du 50 m dos des championnats d'Europe, la nageuse de Cayenne décroche record de France et surtout titre européen. De quoi se présenter devant les micros avec un franc sourire.

Analia, quelle réaction provoque cette médaille d'or ?

(Elle sourit) Je fais le record de France, je fais mon meilleur temps... Je suis trop bien (elle rit) ! Vraiment trop bien et trop contente. C'était une belle course.

Hier (samedi 13), tu évoquais ton manque de sensations...

(Elle coupe) Aucune !

Comment était-ce, aujourd'hui ?

Je me suis sentie super bien à l'entraînement. J'étais très haute sur l'eau, tout allait bien. Je me suis dit « pourquoi pas pour la course ? » (Elle rit)

Au point de te dire que c'est facile ?

Ce n'est pas si facile que ça, finalement (elle rit) ! Ça n'endort pas, ça donne plus de motivation, d'envie. C'est ce qui s'est passé pendant la course. C'était très rapide, tout s'est passé à une vitesse folle. Je voyais un peu mon adversaire à côté, je me suis dit « il ne faut pas que je lâche ». Toucher avant, c'est quelque chose de bien. Avec ce record de France, en plus !

Que représente ce titre ?

Mon premier (elle rit) ! Premiers championnats d'Europe, premier titre, c'est quelque chose de bien. J'espère pouvoir continuer comme ça. Ça me motive pour la suite.

Demain (lundi), tu bascules sur le 100 m. Comment l'appréhendes-tu ?

Beaucoup mieux qu'à Budapest. On s'est bien entraîné pour. On sera quatre (à passer), avec les deux meilleures automatiquement qualifiées. Je vais tout faire pour être dans les deux meilleures.

Que s'est-il passé dans l'intervalle des six semaines depuis Budapest ?

Mon épaule s'est “réparée” (elle rit). Du coup, j'ai pu refaire du fond, travailler l'endurance. Je pense que je peux mieux tenir un 100 m. À Budapest, ce n'était vraiment pas le cas. À la base, je ne voulais pas faire le 100 m car je savais que cela allait être compliqué. Je l'ai fait mais ç'a été dur. Ça m'a permis de me reconcentrer sur mes entraînements et sur mon aérobie. Le 100 m raté de Budapest est une bonne expérience pour les entraînements suivants. J'apprends beaucoup de mes échecs, moins de mes victoires. Quand tu gagnes, tu as l'impression que tout est acquis alors que pas du tout. Rien n'est acquis, très clairement ! On peut perdre tout, absolument tout, en une blessure. Mais je préfère échouer une fois et me relever dix fois que l'inverse. Budapest m'a permis d'avoir un bon mental et de reprendre de la forme physiquement. Cela dit, on est en fin d'année et la fatigue commence à se faire sentir.

À Rome, David Lortholary

Photo KMSP/Stéphane Kempinaire

 

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