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À 30 ans, Ugo Crousillat est un cadre de l’équipe de France de water-polo qui a pris la sixième place du Tournoi de Qualification Olympique qui s’est tenu à Rotterdam (Pays-Bas) du 14 au 21 février. Si les Bleus n’ont pas réussi à décrocher leur billet pour Tokyo, le niveau affiché durant cette semaine permet de nourrir de grands espoirs pour l’avenir, et notamment pour Paris 2024. 

Avec quelques jours de recul, comment as-tu vécu ce Tournoi de Qualification Olympique ?

Nous avons pris énormément de plaisir à jouer ensemble. Sur un plan personnel, j’étais très heureux de disputer ce tournoi qui procure toujours beaucoup d’émotion et permet de vivre des moments forts. Lorsque l’on se retourne sur notre semaine, on peut retenir beaucoup de points positifs. Nous avons été très proches de battre les Grecs et forcément ça nous laisse des regrets et un petit gout amer, mais si on m’avait dit il y a deux mois qu’on évoluerait à ce niveau, je n’y aurais pas vraiment cru. 

Justement, que retiens-tu de ce match contre la Grèce ? 

Ce match a permis de prouvé que nos prestations précédentes n’étaient pas le fruit du hasard. Cette rencontre a permis de confirmé la qualité de notre tournoi. Nous avons été sérieux tout au long de la semaine. L’équipe a affiché une régularité que j’ai rarement vu en équipe de France. La Grèce est une équipe très solide et qui a de sérieuses références. Nous les avons accrochés et même un peu plus. Dans les trois ou quatre dernières minutes, les petits détails et l’expérience ont fait la différence, et ensuite les pénaltys, c’est toujours la loterie. 

Photo: InsideFoto

Le TQO est un tournoi particulier avec un match par jour. Comment avez-vous géré ce calendrier ? 

Ceux qui, comme moi, ont déjà participé à ce tournoi savait que c’était particulier. Mais j’ai trouvé que c’était encore plus dur qu’en 2016. À l’époque, il n’y avait pas la COVID et nous pouvions aller marcher un peu entre les matches. À Rotterdam, nous faisions hôtel-piscine et on mangeait même chacun dans nos chambres. Mais je trouve que l’équipe a bien géré cette pression et ce climat particulier. D’autant qu’au sein de l’équipe il y avait une excellente ambiance. 

Nous avons vu une équipe de France particulièrement rajeunie à Rotterdam. Comment cela s’est passé entre les cadres et les jeunes joueurs ? 

On s’était préparé à ce renouvellement générationnel. Depuis 2016, de nombreux joueurs ont arrêté et on savait qu’il faudrait compter sur de nouveaux joueurs. Ça s’est très bien passé parce que les jeunes sont investis, ont un bon état d’esprit et beaucoup de respect. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble. Je pense que ce groupe peut réussir de grandes choses avec un immense objectif comme Paris 2024 en ligne de mire. 

D’autant qu’ils vous ont vu vous qualifier pour les JO de Rio il y a quatre ans et demi. Y-a-t-il un héritage de ces Jeux brésiliens à leur transmettre ? 

Ils ont regardé tous nos matches, ils ont suivi notre aventure notamment grâce à l’épisode d’Intérieur Sport. Mais je pense qu’il est important de trouver le juste milieu. Ils doivent certes s’en inspirer, mais nous devons éviter en tant qu’anciens de vouloir reproduire la âme chose. On veut créer une nouvelle histoire parce que les joueurs sont différents, les caractères aussi. Une chose est sûre, il y aura très peu de changements en principe d’ici Paris 2024 et nous allons pouvoir travailler très dur pendant trois ans. On ne veut pas aller à Paris pour prendre des photos dans le village. On a la chance d’avoir les Jeux qui nous sont offerts à la maison et on doit redoubler d’efforts et honorer cela en travaillant comme des fous. 

Recueilli par J. C. 

 

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