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Dix ans ! C’est le nombre d’années qu’il aura fallu à Damien Joly pour décrocher sa première médaille en compétition internationale depuis ses débuts en équipe de France en 2012. Dix années de travail acharné avec Frédéric Barale, Fabrice Pellerin, Franck Esposito ou encore Philippe Lucas. Dix années pendant lesquelles le spécialiste du 1500 m nage libre était persuadé que son heure arriverait et qu’il pouvait encore progresser. À 30 ans, le voilà donc sur le podium de la plus longue course du programme de natation course derrière l’Ukrainien Romanchuk et l’Italien Paltrinieri. Une immense fierté pour celui qui quittera Martigues en septembre pour préparer les Jeux de Paris du côté de Livourne (Italie) avec Stefano Morini qui entraîne notamment l’Italien Gabriele Detti.

Comment as-tu vécu cette course ?

J’ai essayé de rester concentré sur moi parce que je connais cette course et mes adversaires. Je nage contre eux depuis 10 ans. Wellbrock n’était pas en grande forme, il a eu le COVID récemment, il n’a pas nagé le 800 m cette semaine non plus. Je n’ai pas voulu me mettre de pression, mais je savais que j’avais une belle carte à jouer. Je n’ai pas essayé de partir avec Paltrinieri et Romanchuk parce qu’ils sont trop rapides et je n’aurais pas pu tenir. J’ai fait ma course. À 500-600 mètres, j’ai vu l’Allemand craqué. Je suis resté concentré et j’ai maintenu mon allure. C’était difficile jusqu’au bout mais j’ai ma médaille. C’est extraordinaire.

C’est ta première médaille internationale. Qu’est-ce que cela représente ?

À 30 ans, tout est possible. Cela a nécessité énormément de travail. Je nage entre 16 et 18 km par jour à l’entrainement avec une certaine intensité. Avec Philippe (Lucas), ce n’est pas simple, mais je n’y serais jamais arrivé sans lui. Je suis satisfait du travail accompli et d’atteindre enfin ce podium. Ça présage de bonnes choses jusqu’aux Jeux de Paris. Ça me conforte dans l’idée que ce n’est pas l’âge qui compte. Tant que le corps et la tête suivent, rien n’est impossible. Cette médaille est la récompense de beaucoup d’années d’entraînement, de sacrifices, de kilomètres avalés. J’ai toujours fait passer la natation avant tout le reste parce que c’est ma passion. Je ressens beaucoup de joie ce soir.

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Qu’est-ce qui t’a permis de continuer à y croire toutes ces années ?

Je sais que je peux progresser encore, m’améliorer sur certains points et nager encore plus vite. Je sais ce que je dois travailler pour être encore plus performant et c’est ce qui me permet d’être encore en équipe de France aujourd’hui. J’ai toujours essayé de m’améliorer au quotidien en étant dans cette recherche de performance.

Il y a aussi forcément une notion de plaisir pour assurer une telle longévité.

J’ai toujours obtenu des résultats corrects et j’aime ce que je fais au quotidien. Je m’entraîne dur mais mon boulot est d’aller à la piscine. C’est une chance. Je prends beaucoup de plaisir. Je pense que c’est ce qui me permet de poursuivre ma progression et de décrocher cette médaille aujourd’hui.

Tout au long de la semaine l’équipe de France a obtenu de magnifiques résultats. Ça donne forcément des idées.

C’est sûr que ça pousse. On a une magnifique équipe avec des jeunes qui ont envie de performer. Certains ont dix ans de moins que moi. La plus jeune Giulia (Rossi-Bene) a même la moitié de mon âge (rires). Ça apporte énormément de fraîcheur dans l’équipe. Pour un ancien comme moi, c’est très agréable d’évoluer dans cette atmosphère là.

Recueilli à Rome par Jonathan Cohen

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