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Onzième des demi-finales du 50 m dos des Mondiaux de Gwangju (24’’98), Jérémy Stravius a vécu sa dernière course aux championnats du monde. Une prestation décevante, à l’instar de sa semaine coréenne, qui ne l’empêchera pas de se projeter sur la saison olympique qui s’annonce. L’occasion malgré tout d’évoquer son ultime apparition sur la scène des championnats du monde, où il a toujours réussi à s’illustrer, notamment en 2011. Cette année-là, à Shanghai, il était devenu le premier champion du monde de l’histoire de la natation française sur 100 m dos, ex-aequo avec Camille Lacourt.

Raconte-nous ta demi-finale ?

J’avais dit que si je ne passais pas en finale ce serait une grosse déception. C’en est une ! C’était accessible, il fallait « juste » réaliser le temps de ce matin (24’’78) pour passer en finale. J’ai commis plein de petites erreurs, notamment ma sortie d’eau. Moi qui, d’habitude, en tire un petit avantage... c’est dommage ! Sur ma fin de course, je me suis un petit peu désuni. Ça me coûte deux dixièmes et une place en finale.

Quelles sont ces « petites erreurs » dont tu parles ?

J’étais concentré, je voulais faire le job. D’ailleurs à l’entraînement, je n’ai pas fait une seule sortie d’eau aussi mauvaise que celle que j’ai faite en demi-finale. J’ai le bras droit qui sort de l’eau. Peut-être que j’étais trop concentré sur ce qu’il fallait faire précisément et pas assez sur le reste. Et puis après, tout de suite, on cogite un peu et les centièmes s’envolent. Après, réaccélérer, c’est compliqué.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

As-tu conscience qu’il s’agissait de ta dernière course aux championnats du monde ?

Je n’étais pas prêt ! Je pensais vraiment être en finale cet après-midi. Je pensais que ce serait moins dur que ça. Je sais que la saison prochaine, quand j’arrêterai, ce sera la fin de tout, mais je garderais énormément de souvenirs de l’équipe de France. La seule chose dont je peux me vanter, aujourd’hui, c’est d’avoir passé autant de temps en sélection et d’avoir honoré autant de capes.

D’avoir aussi été le premier champion du monde de la natation tricolore ?

Oui, avec Camille (Lacourt). C’est la plus grosse fierté de ma carrière. Certains ont signé de gros chronos, mais moi, je retiens vraiment ça parce que ce n’est pas donné à tout le monde. D’avoir duré aussi longtemps sans être blessé. Et puis, même si ça va de moins en moins bien et que je viens de vivre mes pires championnats, même si on a disputé une finale avec le relais 4x100 m nage libre. Pour le reste, c’était très pauvre en termes de résultats par rapport à ce que j’ai connu.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Comment vas-tu aborder la saison olympique qui s’annonce ?

Je ne m’entraîne pas pour le 50 m dos, mais pour le 100 m papillon et le 100 m nage libre. D’ailleurs, j’ai hâte d’être à la saison prochaine. A Nice, plusieurs nageurs ont le niveau mondial. Je vais me servir de ça et je suis sûr que ça va fonctionner l’année prochaine car les saisons olympiques sont toujours différentes. J’espère que je ne serai pas le même l’année prochaine.

Quels souvenirs conserveras-tu des championnats du monde ?

Ils sont forcément meilleurs qu’aux Jeux, où je me suis toujours illustré en relais. C’est aux Mondiaux que j’ai remporté le plus de médailles et que j’ai connu mes meilleurs moments. Il y en a eu pas mal : le 50 m dos, le 100 m dos... Il y en a eu aussi des mauvais comme l’arrêt du 100 m dos en 2015. Après ma demi-finale, je savais que c’était fini. Et puis, il y a de très bons souvenirs avec Camille (Lacourt). Là, j’ai lu un article de Natation Magazine où il en parle. En me les remémorant, ça fait chaud au cœur. Je me dis que j’ai quand même marqué une page de la natation française. Je n’aime pas trop parler au passé parce que je me construis pour l’année prochaine, mais pour ce qui est de cette partie de ma carrière, c’est bel et bien fini.

Recueilli à Gwangju par A. C.

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