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Deuxième temps des séries du 1 500 m nage libre (14’56’’96), Damien Joly a réussi le temps de qualification pour les Mondiaux de Gwangju. Un soulagement pour le Montpelliérain qui n’était pas forcément serein avant la course. 

Comment te sens-tu après ces séries du 1 500 m nage libre ?

Je suis détendu et relâché. Je n’étais pas serein avant la course parce que j’ai changé d’entraîneur, de ville et tout a été modifié dans ma vie au quotidien. Ce n’est pas évident d’accumuler tout ça en quelques mois. J’ai de la chance d’être avec Philippe Lucas, qui connaît très bien la natation et le demi-fond. Il sait adapter les entraînements en fonction des nageurs. Je pense que j’ai intégré un des meilleurs groupes de demi-fond au monde. Ce n’est pas tous les jours faciles à l’entraînement. Je suis souvent derrière d’ailleurs. J’étais bien dans l’eau mais je n’avais aucune garantie de réussir le temps de qualification. D’autant que j’ai nager un peu tout seul contre le chrono. Demain, il faudra encore être dans les deux premiers pour valider ce billet pour les Mondiaux de Gwangju. 

As-tu été surpris de finir la course tout seul alors que Marc-Antoine Olivier était à tes côtés jusqu’à la mi-course ?

C’est un nageur d’eau libre et il a déjà obtenu son billet pour les Mondiaux. Dans ma tête, je me disais que ça se passerait comme ça et j’étais préparé à faire une course tout seul. J’ai de l’expérience et je suis satisfait du résultat. 

Comment s’est déroulé ton passage à l’eau libre à l’occasion de la coupe d’Europe d’Eilat fin mars ?

C’était difficile. Je tire mon chapeau aux nageurs de 10 km. Les mecs sont vraiment costauds. Je me suis retrouvé au bout du troisième tour au milieu du groupe à prendre des coups de partout. C’est dur l’eau libre. J’en referai mais ça restera un complément de la natation. Une fois que tu as fait un 10 km, le 1 500 m c’est de la rigolade. Ça passe plus facilement physiquement et mentalement. Je pense qu’on est dans la bonne optique pour Tokyo. 

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

T’es-tu acclimaté à ton nouveau mode de vie à Montpellier ?

Ça se passe très bien avec le groupe. Physiquement, ça n’a pas été facile. Être cramé dès le lundi soir alors qu’il reste huit entraînements derrière, c’est dur… J’étais détruit physiquement mais c’est ce qu’il faut. On a eu un petit affûtage avant les championnats de France mais il va falloir repartir après et ça risque d’être encore plus dur. C’est le jeu. 

Sens-tu que tu progresses au quotidien ?

Je suis plus fort sur certaines choses, un peu moins sur d’autres. Dans l’ensemble, ça m’a été bénéfique parce que je réalise des entraînements que je n’étais pas capable de faire auparavant. 

Par exemple ?

J’ai tenu un 10x400 départ 4’30 en nageant entre 4’10 et 4’15 en nage complète. C’était quelque chose que je n’avais jamais fait. Et en plus je ne suis pas devant. David, Marco et Joris sont très forts. Je m’accroche. Je suis le plus ancien, mais je suis derrière à l’entraînement et j’essaie de tenir. Je pense que c’est bénéfique de réussir à me surpasser au quotidien. 

Avais-tu besoin de cette émulation collective pour continuer à progresser ?

Avec Franck, c’était top. Il m’a amené au plus haut niveau et c’est un super entraîneur. Mais j’étais un peu seul et quand on nage 18 km par jour, ce n’est pas évident. J’avais besoin d’un grand groupe et qu’on me tire vers le haut. 

Recueilli à Rennes par J. C. 

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