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Jules Bouyer, 18 ans, Lyonnais pur sang, est un fervent supporter de l’Olympique Lyonnais. Outre sa passion pour l’OL, il est plongeur au Lyon Plongeon Club et pratique plusieurs spécialités de sa discipline ce qui témoigne de sa polyvalence. Un mètre, trois mètres avec de belles places à la clé comme en 2019 à Kazan et une troisième place aux championnats d’Europe Juniors. Il a même eu l’opportunité de disputer les Jeux olympiques de la Jeunesse en 2018 à Buenos Aires, où il parvient à décrocher une 11e place, alors qu’il est loin d’être le plus âgé des participants. Alors qu’il a récemment intégré l’INSEP, Jules a accordé une interview aux Reporters incrédules dans laquelle il parle de son intégration dans sa nouvelle structure, de sa technique de plongeon ou encore du confinement.

Quels sont les 3 adjectifs qui décriraient le mieux ta personnalité ?

Je suis quelqu’un de drôle, intéressé et passionné par ce qu’il fait.

As-tu pratiqué d’autres disciplines auparavant et comment as-tu découvert le plongeon ?

Oui, j’ai pratiqué le football et le basket-ball auparavant, un an chacun. Comme mes 2 frères faisaient du plongeon en loisir, je me suis inscrit juste pour faire comme eux au départ. Après plusieurs années, j’ai intégré le groupe compétition et c’est à partir de ce moment-là que cette passion pour le plongeon a réellement vu le jour.

Quelle est ta plus belle émotion ressentie, une sensation particulière lors d’un saut, une médaille…

Ma plus belle émotion est ma 3e place lors des championnats d’Europe Juniors à Kazan (Russie) en juin 2019 (NDLR : tremplin 3 m). Une médaille au niveau européen, ça marque forcément. Plus que cela, c’est le suspense pour l’obtenir qui la rend encore plus belle (NDLR : il devance de rien l’Espagnol Adrian Giovanni Abadia Garcia en récoltant 514,7 points contre 514,3). Cette médaille était pour moi la récompense de tous les efforts consentis mais pas une finalité, c’était juste une étape de franchie me permettant de voir encore plus haut.

Tu viens tout juste de rentrer à l’INSEP. Quels changements t’apportent cette institution au quotidien dans ta progression ?

J.B : Grâce à l’INSEP, je peux m’entraîner 2 fois par jour, soit le matin et l’après-midi. De plus, les infrastructures sont sur place donc je ne perds pas de temps pour les trajets. Tout est vraiment mis en place pour nous aider dans notre quête du haut niveau, c’est vraiment agréable. J’ai la chance de m’entraîner avec l’élite, certains ont participé aux Jeux Olympiques ou ont même été champions du monde. C’est très gratifiant d’évoluer avec de tels athlètes, on ne peut que progresser à leur contact !

Comment arrives-tu à jumeler cette pratique avec tes études et peux-tu nous décrire une journée type ?

Lors d’une journée classique, je commence par des cours de 8 h à 9 h 30. J’ai ensuite un entraînement qui débute à 10 heures pour se finir entre 12 h 30 et 13 h selon l’échéance préparée. Après ma pause déjeuner, je reprends les cours de 14 h et 15 h 30. Puis j’entame mon deuxième entraînement de la journée qui se finit entre 18 h et 18 h 30. La journée est alors terminée et je peux profiter de mon temps libre. Pour résumer, j’ai un emploi du temps assez chargé mais avec une bonne organisation, j’arrive pour le moment plutôt bien à jumeler les deux.

Le temps de plongeon en compétition demeure très restreint. Comment se répartit ton entraînement entre préparation physique, étirements, temps passé dans l’eau…

En compétition, j’ai peu de préparation physique. En revanche, le temps d’entraînement dans l’eau est long, environ 2 heures. Vu qu’il y a souvent deux entraînements par jour, il faut être concentré en permanence pour ne pas laisser passer cette chance. En effet, il y a beaucoup de plongeurs à l’entraînement et il faut donc planifier et gérer le temps en conséquence.

As-tu déjà eu une appréhension au moment de l’atterrissage et comment fais-tu pour y remédier ?

Oui, il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir des appréhensions. Cependant, de nombreuses personnes pensent que la principale peur du plongeon est le plat, alors que la vraie appréhension n’est pas là, mais plutôt d’arriver sur la plancher ou la plate-forme et se faire mal. Pour y remédier, j’en discute avec mon entourage, mon entraîneur ou d’anciens plongeurs. Cela me permet d’avoir des retours d’expérience et de ne pas reproduire certaines erreurs.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaiterait commencer le plongeon ?

Je lui dirais de ne rien lâcher même si c’est dur et que cela fait peur au début. Au fur et à mesure de la progression, les sensations extrêmes provoquées par le plongeon n’ont plus la même saveur et deviennent même très intenses et agréables.

Malgré son statut de sport olympique, le plongeon peine à se médiatiser. Est-ce que selon toi, il y a une progression ces dernières années et qu’est-ce qui pourrait faire davantage bouger les choses ?

Selon moi, il n’y a toujours pas une grande avancée d’un point de vue médiatique pour le plongeon. Pour cela, il faudrait je pense créer une chaîne de télé diffusant toutes les compétitions de tous les sports olympiques avec notamment le plongeon. Cette chaîne pourrait retransmettre en direct les compétitions de plongeon et ainsi, ce sport deviendrait forcément plus médiatisé.

Avec le confinement, de nombreuses échéances se sont envolées. Quels sont tes objectifs à plus ou moins court terme ?

J’ai un seul objectif en tête, à savoir participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour cela, il faut faire un bon score à la fois aux Championnats du Monde et en Coupe du Monde.

Quel est ton rêve absolu ?

Encore une fois, c’est de faire les Jeux Olympiques, j’en rêve depuis que je suis né. En plus, avoir la possibilité de les faire à domicile, c’est vraiment une opportunité énorme qu’il ne faut pas rater. J’ai déjà participé aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (NDLR : Buenos Aires en 2018, 11e place sur plongeon à 3 m) donc je suis sur la bonne voie. Néanmoins, participer à l’échéance olympique « chez les grands » est vraiment quelque chose d’unique.

As-tu un rituel particulier avant une compétition ?

Je n’ai rien de très original mais lors des compétitions, il m’arrive souvent d’écouter de la musique entre chaque plongeon. C’est vraiment utile pour moi, cela me permet de me calmer, réduire mon stress et ainsi moins appréhender le plongeon à venir.

Texte : Mathias De Vernejoul

Photos : Jules Bouyer, FFN et INSEP

Retrouvez l'interview de Jules Bouyer sur le site des Reporters Incrédules !

 

 

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