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La première édition du championnat de France de nage hivernale organisée au Stade aquatique de Vichy Val d’Allier s'est ouverte le vendredi 1er février sous un grand soleil et dans une atmosphère plutôt douce pour la saison (entre 8°C dans l’après-midi). Reste que dans le bassin, les dix-neuf engagés du 1 000 mètres, la course emblématique de la natation en eau froide, ont mis leur organisme à rude épreuve dans une eau à 4,8°C. Immersion aux pays des « givrés » en compagnie de Stéphane Lecat, directeur de l’eau libre à la Fédération Française de Natation.

Le championnat de France de nage hivernale vient de faire son apparition dans le paysage aquatique français. L’idée ne date cependant pas d’hier.

Cela fait, en effet, trois ans que je propose d’organiser pareil événement. L’idée ne s’est pas imposée tout de suite, mais aujourd’hui, nous y sommes enfin! Pour cela, il a fallu que Jean-Paul Narce, Jacques Tuset et tous les acteurs de la discipline œuvrent conjointement.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de soutenir l’éclosion de cette compétition ?

Depuis plusieurs années, je constate que de plus en plus de nageurs s’adonnent à la natation en eau froide de manière un peu « sauvage ». Il m’a semblé que la Fédération était la mieux placée pour organiser cette pratique dans un cadre sécurisé. Je pense aussi que notre institution doit s’intéresser aux nouvelles tendances. Et puis, pour être tout à fait complet, je dois dire que l’an passé, lors d’une étape de coupe du monde à Doha, un représentant de la Fédération Internationale de Natation m’a demandé s’il était utopique d’imaginer qu’une épreuve de natation en eau glacée figure au programme des Jeux Olympiques d’hiver…

Vous êtes sérieux ?

Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’une plaisanterie, mais ensuite, j’ai compris que c’était un projet sérieux qui allait être présenté au Comité International Olympique. A partir de là, j’ai décidé de prendre les devants et d’anticiper plutôt que de réagir au dernier moment.

Stéphane Lecat (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Des épreuves d’« Ice Swimming » ont régulièrement lieu en Angleterre, en Scandinavie ou en Russie. Le format du premier championnat de France de nage hivernale est-il inspiré de ces modèles ?

Quand j’étais nageur, des amis m’avaient proposé de participer à des courses en eau froide. A l’époque, ça ne s’était pas fait, mais ça m’avait interpellé. Disons que j’ai toujours suivi l’évolution de mon sport, notamment dans cette voie un peu « extrême ». Toutefois, je suis assez prudent et méfiant avec les disciplines dites « extrêmes ».

Pourquoi ?

Lorsqu’un athlète est entraîné pour réaliser quelque chose d’extrême, ça ne me pose aucun problème, mais quand un sportif se lance dans une pratique à risques sans savoir où il met les pieds, ça me dérange. Voilà aussi pourquoi cette première édition de nage hivernale a mis autant de temps à voir le jour. Il fallait que toutes les conditions soient réunies et que la Fédération soit capable de bien organiser les choses. Pour autant, et il faut le souligner, nous sommes encore en phase d’apprentissage. Nous allons tirer des enseignements de cette première édition pour faire mieux la prochaine fois.

Marion Joffle (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Quel est le profil type d’un nageur en eau froide ?

Il s’agit souvent d’un athlète en quête de challenge qui a dépassé la trentaine. La notion de défi est fondamentale. Bien sûr, il y a des titres à conquérir, mais ce n’est pas la finalité.

Pour la Fédération, c’est en tout cas une occasion de faire parler d’eau libre.

A l’instar de la coupe de France et de l’EDF Aqua Challenge, c’est en effet une belle vitrine pour la discipline. A terme, j’aimerais que l’on puisse organiser le championnat de France de nage hivernale dans un lac de haut de montagne avec de la neige et un cadre qui évoque véritablement l’hiver.

Alexandre Fuzeau (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Sans négliger (évidemment) la sécurité des participants. Ce matin (vendredi 1er février), les engagés du 1 000 mètres ont d’ailleurs subi des tests physiques et rencontré des médecins avant d’être autorisés à prendre part à la course.

Nager en eau froide, ce n’est pas un challenge à prendre à la légère ! Il y a des risques et il est impératif de les mesurer. Les nageurs qui s’alignent au championnat de France de Vichy, cette année, se sont entraînés en conséquence. Pour la petite histoire, j’ai effectué un 100 mètres test dans le bassin vichyssois ce matin. Je peux vous assurer que c’est une épreuve à la fois physique et mentale (sourire)

Qu’attendez-vous de cette première édition ?

Que tout se déroule bien, sans incidents, tant pour les nageurs que du point de vue de l’organisation. Je veux que les gens repartent avec le sourire.

Recueilli à Vichy par Adrien Cadot

 

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