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De Shanghai 2011, où il a enfilé pour la première fois le survêtement de l’équipe de France, à Rio 2016, où il a mis un terme à sa carrière, Florent Manaudou a tout gagné sur son 50 m nage libre. Absent des bassins depuis trois ans, le grand brun a décidé de revenir sur son terrain de jeu favori pour reconquérir l’or olympique à Tokyo en 2020. 

Shanghai 2011

Cadet de la fratrie Manaudou, Florent connaît sa première sélection en équipe de France à l’occasion des Mondiaux de Shanghai en 2011. Vice-champion de France du 50 m papillon à Strasbourg quelques mois plus tôt, le jeune sprinteur est sélectionné pour disputer le relais 4x100 m 4 nages. Une course particulièrement éprouvante qu’il a eu du mal à finir. « Le lien de la course est enregistré dans mes favoris sur mon téléphone »,nous a-t-il confié lors d’un entretien en novembre 2018. Je la regarde deux fois par an. Ça a été un vrai traumatisme, mais paradoxalement, cela m’a aussi aidé tout au long de ma carrière. Ça m’a notamment permis de m’entraîner plus dur. Il n’y a pas de bons ou de mauvais moments dans une carrière, tout doit servir. »

Florent Manaudou en conférence de presse à la veille des Mondiaux de Shanghai en 2011 (Franck Faugère/DPPI)

Londres 2012

Vice-champion de France du 50 m nage libre à Dunkerque en 21’’95, Manaudou a ainsi décroché son ticket pour les Jeux Olympiques de Londres. Un objectif qu’il s’était fixé avec sa sœur Laure, sortie de sa retraite pour vivre cette compétition avec son frère cadet. A la surprise générale, Florent Manaudou, parti au couloir numéro 7 en finale, touche le premier et devient champion olympique alors qu’il n’a jamais été champion de France ! Un destin hors du commun qui a permis d’entretenir le mythe des Manaudou dans la natation tricolore. « En 2012, si j’avais pris la cinquième place, ça aurait été super. Je n’avais aucune pression. C’était plus facile à aborder. J’aurais dû perdre en 2012 et gagner en 2016, mais c’est l’inverse qui s’est produit et c’est mon histoire. »

À Londres en 2012, Florent Manaudou devient champion olympique du 50 m nage libre alors qu'il n'a encore jamais été champion de France (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Chartres 2012

Les championnats d’Europe de Chartres en petit bassin restent un souvenir fabuleux pour l’équipe de France de natation et les supporters tricolores. Fêtés comme des héros après leur razzia londonienne, les Bleus surfent sur la vague, à l’image de Florent Manaudou, quintuple champion d’Europe (50 m nage libre, 4x50 m 4 nages, 4x50 m nage libre, 4x50 m 4 nages mixte et 4x50 m nage libre mixte). 

Florent Manaudou a décroché cinq titres de champion d'Europe à Chartres en 2012. (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Barcelone 2013

Champion olympique en titre, Florent Manaudou est le grandissime favori du 50 m nage libre des Mondiaux de Barcelone. Sa quête du Grand Chelem passe par là. Qualifié pour la finale avec le meilleur temps, le sprinteur tricolore échoue finalement à la cinquième place (21’’64). « Je pense que j’ai perdu cette course en chambre d’appel », nous confiera Florent en novembre 2018. 

À Barcelone en 2013, Manaudou, pourtant favori en finale du 50 m nage libre prend finalement la cinquième place. (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Berlin 2014

Échaudé par son échec catalan, Florent Manaudou arrive à Berlin avec l’ambition de décrocher son premier titre européen en grand bassin. Champion d’Europe avec le relais 4x100 m nage libre le premier jour, Manaudou va vivre une semaine idyllique marquée par trois autres titres, dont le doublé 50-100 m nage libre (avec le 50 m papillon également). Quatre titres européens sur une même édition, une première pour la natation tricolore depuis sa sœur Laure Manaudou en 2006. 

Aux Euro de Berlin en 2014, Manaudou entre dans le cercle fermé des nageurs couronnés quatre fois sur la même édition. (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Doha 2014

L’année 2014 restera comme l’une des plus belles et des plus abouties pour Florent Manaudou. Après ses quatre titres européens à Berlin en août, le grand brun décroche six médailles à Doha dont trois en or (50 m nage libre, 50 m dos et relais 4x100 m nage libre). Au passage, Manaudou établit deux records du monde sur 50 m nage libre (20’’26) et 50 m dos (22’’22). « C’était mon premier titre mondial depuis les Jeux et ça a permis de gommer un peu l’échec des Mondiaux de Barcelone en 2013. »La moisson continue et le rêve de Grand Chelem cinq étoiles se rapproche, car il ne lui manque plus qu’un titre mondial en grand bassin pour réaliser cet exploit. 

Triple champion du monde, double recordman du monde, Manaudou achève l'année 2014 de la meilleure des manières. (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Kazan 2015

Cette fois, c’est fait ! En trois ans, Florent Manaudou aura tout gagné sur le 50 m nage libre. Champion olympique, champion du monde petit et grand bassin et champion d’Europe petit et grand bassin, le tricolore est véritablement le roi du sprint, « le Usain Bolt de la piscine »pour son entraîneur Romain Barnier. « J’ai l’impression d’avoir fait ce que je voulais »,déclarera Manaudou à l’issue de sa course. À Kazan, le champion olympique de la distance a réalisé le meilleur temps de sa carrière en bouclant la distance en 21’’19. 

Après avoir échoué à Barcelone en 2013, Florent Manaudou devient enfin champion du monde du 50 m nage libre. Il réussit le fameux Grand Chelem cinq étoiles dont il rêvait. (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Rio 2016

Alors qu’il n’a plus perdu un 50 m nage libre au niveau international depuis Barcelone 2013, Florent Manaudou est le grand favori à sa propre succession aux Jeux Olympiques de Rio. Qualifié sans encombre pour la finale, le Français va néanmoins prendre la deuxième place, un centième derrière le revenant américain, Anthony Ervin. Une déception, mais un scénario auquel il s’attendait finalement. « Toute l’année olympique a été compliquée et les choses ne se sont pas apaisées en arrivant au Brésil. J’ai senti qu’il fallait que je gagne pour apaiser la situation et c’était pesant. C’est pour cette raison que j’ai éprouvé un grand soulagement à l’arrivée du 50 mètres. »Le dernier de sa carrière pensions-nous à l’époque. Mais cette course restera finalement comme la dernière de sa première carrière. 

Après sa deuxième place à Rio, Florent Manaudou décide de mettre fin à sa carrière. Avant de revenir sur sa décision le 19 mars 2019. (KMSP/Stéphane Kempinaire)

J. C. (Avec A. C.)

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