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C’est une image qui a de quoi surprendre : Florent Manaudou, champion olympique du 50 m nage libre à Londres en 2012, double vice-champion olympique de la distance à Rio en 2016 et Tokyo, l’année dernière, éliminé en demi-finale de SA course de prédilection des championnats du monde de Budapest (18-25 juin). Pour tout dire, ça secoue ! Certes, le capitaine de l’équipe de France avait annoncé en début de saison - au moment de rejoindre Quentin Coton et Yoris Grandjean à Antibes -, qu’il s’engageait dans une année de transition, mais il n’empêche, on s’était presque convaincu qu’en dépit de ses 31 ans et d’une année « allégée », il saurait puiser dans sa longue et fructueuse expérience de quoi combler certaines lacunes pour entrer en finale des Mondiaux hongrois et signer une performance dont il a le secret. Lucide, il a reconnu sa déception et admis que son niveau actuel ne lui aurait pas permis de se mêler à la lutte pour le podium.

Quelle impression te laisse cette demi-finale du 50 m nage libre ?

Je suis à mon niveau du jour. Quand on travaille moins, on nage forcément moins vite. Le talent ne suffit pas. J’espérais faire des miracles, mais ça n’a pas été le cas. Malgré tout, je veux retenir du positif. Cette expérience va me servir pour la saison prochaine.

Cette élimination est-elle facile à accepter ?

Non, c’est dur ! Ce matin surtout, cela m’a déplu. Ce soir (jeudi 23 juin), je donne tout, mais ça ne passe pas.

Qu’est-ce qui t’a déplu ce matin (jeudi 23 juin) ?

J’ai eu un peu honte de moi. Quand on domine une discipline pendant quatre ans et qu’on se bat pour aller en finale, 22’’04 (son temps des séries, ndlr) ce n’est pas simple à accepter. Après, je n’oublie pas que je suis dans une année de transition, mais à chaud, cela reste dur.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

En effet, tu avais annoncé la couleur en début de saison, mais on te sent quand même contrarié…

Oui, parce que lorsqu’on enfile la combinaison et qu’on se rase, on espère toujours nager vite. Dans quelques jours, ça ira déjà beaucoup mieux, mais là, ce soir, prendre une demi-seconde, c’est dur !

C’est plutôt bon signe de te voir réagir de la sorte, non ?

Oui, bien sûr, mais franchement, ce matin, c’était dur ! Il m’a fallu beaucoup d’énergie pour essayer de renverser les choses et ça n’a pas fonctionné. Je n’ai juste pas le niveau pour jouer une médaille. Il faut le prendre comme une piqûre de rappel. Ça me donnera envie de nager plus vite l’année prochaine.

A Budapest, Adrien Cadot

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