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Le score est lourd, sans appel. Face à la Chine, un adversaire que l’on pensait pourtant à leur portée, les Françaises se sont inclinées 13-5. De quoi tergiverser. Pas pour le sélectionneur de l’équipe de France féminine de water-polo, Florian Bruzzo, qui voit dans la première mi-temps équilibrée de la rencontre matière à optimisme. Qu’on se le dise, les Bleues progressent et l’aventure ne fait que commencer.

Peut-on considérer que les Chinoises ont pris l’ascendant physique sur les Françaises ?

Nous avons réalisé une superbe rencontre, notamment dans les premiers quart temps. On a bougé, on a provoqué et les filles sont rentrées dans leurs adversaires, mais physiquement, nous n’avons pas l’habitude de produire ce genre de prestation. C’était sans conteste la meilleure mi-temps à laquelle j’ai assisté depuis que j’ai pris l’équipe en main (septembre 2016). Mais sur la fin de la rencontre, les Chinoises, qui nous rendent quelques kilos, ont pris le dessus. Les Bleues étaient érodées et elles ont perdu leur lucidité.

Ce n’est donc qu’une question de physique.

Notre projet de jeu repose sur une condition physique optimale. Pour l’heure, comme on l’a vu face à la Chine, nous soutenons la comparaison pendant deux périodes, mais après, il faut le reconnaître, ça devient trop dur. Après le match, les filles avaient la tête dans le seau. Elles ont l’impression que ça ne paye pas alors qu’elles y ont mis tout leur cœur. Je vais attendre qu’elles aient récupéré pour les féliciter parce que c’est l’état d’esprit que je veux voir. Si on continue dans cette direction, je suis persuadé que d’ici deux ou trois ans, nous aurons une équipe compétitive.

Marie Barbieux et ses partenaires tricolores ont résisté aux Chinoises pendant deux quarts temps avant de céder en fin de partie (Deepbluemedia).

Quel sera le mot d’ordre pour le dernier match de mercredi ?

Il est le même que pour les autres confrontations : tu enfiles le bonnet tricolore pour gagner ! Même si les filles sont fatiguées, il ne faut pas dévier de la ligne que l’on s’est fixée. Là où on veut aller, c’est-à-dire le tournoi de qualification olympique, ce sera un match tous les jours, avec parfois seulement quelques heures de récupération entre chaque partie. Il faut être prêt ! On fait un sport difficile qui n’autorise aucun relâchement, tant physiquement que mentalement.

Mentalement justement, dans quel état sont les Françaises à l’heure de clore ce championnat du monde ?

Elles sont cuites, mais je sens qu’elles ont appris beaucoup de choses. Dans ce genre de compétition, on passe par des hauts et des bas, c’est la vie. Il faut apprendre non pas à les intérioriser, mais à solliciter les personnes ressources pour en discuter et améliorer les choses. En revanche, ça ne sert à rien de faire étalage de ses émotions. C’est contre-productif. Malgré tout, je sais que les filles subissent de la pression. Elles sont observées, critiquées et je sais qu’elles y attachent de l’importance, trop à mon sens, mais on ne peut pas les empêcher de vivre pleinement leur compétition. Elles doivent savoir que nous sommes dans le même bateau et que nous assumons tout, ensemble !

Recueilli à Budapest par A. C.

CHINE – FRANCE : 13-5 (3-2, 3-2, 4-1, 3-0)

France : Counil, Millot (1), Bachelier, Sacre Aurore (2), Guillet (1), Mahieu, Valverde, Battu, Sacre Adeline, Deschampt, Barbieux, Daule (1), Derenty.

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