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C’était un peu le "retour du héros" des championnats de France de Saint-Raphaël ! En mai 2018, Théo Bussière s’offrait la minute sur 100 m brasse (59’’46) et des rêves pour les Euro de Glasgow. Moins de deux mois plus tard, le Marseillais était contraint de renoncer à ses ambitions pour soigner une épaule douloureuse. Opéré en octobre, Théo n’a finalement repris l’entraînement qu’en janvier dernier. Depuis, les douleurs n’ont pas complètement disparu, elles se rappellent encore de temps en temps à lui, mais le brasseur est plus déterminé que jamais. D’aucuns diraient que cette épreuve l'a "forgée". Il répond en souriant, humble, comme toujours. Ce qu’il y a de certain, en revanche, c’est que l’envie de performer continue de l'habiter.

Comment analyses-tu ta finale ?

Je suis déjà très satisfait de revenir à la compétition. Je n’avais plus nagé en compétition depuis mai 2018, c’est donc vraiment appréciable. La performance est correcte, mais franchement, je n’avais pas trop d’attente sur mon chrono aujourd’hui (28''12).

Depuis combien de temps as-tu repris l’entraînement ?

Je me suis fait opérer en octobre 2018. J’ai ensuite dû prendre un peu de repos, et puis j’ai repris l’entraînement début 2019. C’est compliqué de se remettre dedans. J’ai enregistré une perte de force conséquente. Ça revient, mais petit à petit. Il ne faut pas être pressé (sourire)… Malgré tout, j’ai rapidement réussi à faire des choses intéressantes à l’entraînement. Ça montre que je vais revenir au moins aussi fort qu’avant et si possible plus fort.

Il y a moins d’un an, lors des championnats de France de Saint-Raphaël (mai 2018), Théo Bussière claquait un impressionnant 59’’46 sur 100 m brasse. De quoi se projeter sur les Euro de Glasgow avec de sérieuses ambitions. Reste que le brasseur marseillais ne verra jamais l’Ecosse, contraint d’annuler sa participation en raison de douleurs récurrentes à l’épaule (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Avec le recul que retiens-tu de l’année 2018 ?

Disons que ça a été légèrement frustrant… Oui, c’est le mot : frustrant (sourire)… Après avoir signé un gros temps aux championnats de France de Saint-Raphaël, j’avais de grosses ambitions pour les Euro de Glasgow. Je me disais que le plateau allait être moins relevé et qu’il y aurait peut-être de la place. Pas forcément pour une médaille, mais au moins pour m’amuser. Et puis, j’aurais bien aimé faire partie de cette équipe de France. Mais bon, ça me donne encore plus envie de revenir.

En début de saison, tu as retrouvé au CNM Anna Santamans (blessée à l’épaule également) et Clément Mignon (parti à Montpellier avant de signer son retour à Marseille). Une solidarité particulière s’est-elle installée entre vous trois ?

Pour Clément, c’est un peu différent. Il s’est arrêté quatre mois pour souffler et il est encore plus fort qu’avant, mais c’est vrai qu’avec Anna, nous avons développé une belle entente. On se challenge chez le kiné, on se serre les coudes. C’est vraiment sympa de ne pas être tout seul dans la galère. Elle voulait à tout prix reprendre avant moi, mais finalement nous faisons notre retour le même week-end. C’est encore plus appréciable. Maintenant, il faut continuer à rattraper le retard accumulé tout en se montrant prudent. Une rechute est vite arrivée.

Théo Bussière a pris la cinquième place du 50 m brasse au Golden Tour-Camille Muffat de Marseille en 28’’12, soit « seulement » trente centièmes au-dessus de son record personnel sur la distance (27’’80 aux championnats de France 2018 de Saint-Raphaël) (KMSP/Stéphane Kempinaire).

As-tu appréhendé ton retour à la compétition ?

Un petit peu… Pas tellement à cause de la compétition, mais bien en raison de mon épaule. De temps en temps, des douleurs reviennent et me rappellent qu’il ne faut pas précipiter les choses. Là, je reviens, mais je sais aussi que je ne suis pas complétement guéri.

Quelles seront tes ambitions aux championnats de France de Rennes (16-21 avril 2019) ?

Je n’en ai aucune idée ! Il est encore trop tôt pour me projeter. Les sensations reviennent, mais après, une fois aux championnats de France, j’espère que ça va répondre. Pour les Mondiaux en Corée, ça risque d’être un peu juste, mais je me dis que les Universiades, c’est aussi une belle échéance. Et puis, mon objectif, c’est d’être fort l’année prochaine.

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

As-tu le sentiment d’avoir pris de la maturité ces derniers mois ?

Quand on est à deux doigts de perdre quelque chose auquel on tient énormément, ça fait réfléchir ! Quand on m’a dit, l’année dernière, que j’allais me faire opérer de l'épaule, je ne savais pas comment les choses allaient tourner. Tout devient très instable, c’est assez étrange comme période. Du coup, je m’aperçois que je suis revenu à mon sport dans un état d’esprit différent. J’ai vraiment envie…

Envie de quoi ?

Envie de comprendre ce que je fais, pourquoi je le fais. Envie de le faire de mon mieux, de progresser et de continuer de grandir.

Florent Manaudou lors de la course des journalistes organisée pendant les championnats du monde 2017 à Budapest (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Et que penses-tu du retour de Florent Manaudou (il l’a annoncé dans le journal L’Equipe le mardi 19 mars, ndlr) ?

Je trouve ça super ! C’est un mec que j’adore. Il a laissé planer le doute, même nous, on ne savait pas. Ça fait deux ans que des rumeurs tournent, mais là, c’est officiel (sourire)

Peut-il retrouver son meilleur niveau ?

Florent, c’est un champion ! Avec le talent qu’il a, il peut battre n’importe qui ! C’est le plus fort qu’on est vu, je ne me fais pas de souci pour lui. S’il retrouve du bonheur à nager, que demander de plus ? J’ai vraiment hâte de le croiser dans un bassin de compétition (sourire)...

Recueilli à Marseille par A. C.

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