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A peine atterri à Lima, Fabien Gilot (33 ans) se projette déjà vers Paris 2024. Co-président de la commission des athlètes de haut niveau du CNOSF avec Gwladys Epangue, l’ancien capitaine de l’équipe de France de natation pense d’abord et avant tout à ceux qu’ils représentent. Un art de vivre !

Si le suspense n’est plus vraiment d’actualité, Fabien Gilot ne bascule pourtant pas, à l’image de tout le camp français, dans l’euphorie : « Bien évidemment, je suis très fier de faire partie de cette délégation, de cette équipe olympique constituée pour 2024. Au-delà d’être fier de représenter la natation, je suis très fier de représenter la France. Nous avons tous hâte de découvrir le verdict. Mais en même temps nous ne nous rendons pas vraiment compte de ce qui est en train de se passer. L’attente de cent ans fut si longue… Enfin, nous arrivons au bout ! »

Fabien Gilot en compagnie de Teddy Riner, Gwladys Epangue et Ghani Yalouz (KMSP/Philippe Millereau).

Cent ans après les derniers Jeux Olympiques d’été à Paris, les athlètes français vont devoir répondre présent, comme aime à le rappeler Fabien Gilot, quatre olympiades au compteur (de 2004 à 2016, ndlr) : « Pour accompagner au mieux des athlètes, à ce jour, encore mineurs, il va falloir –dès demain- une grosse réflexion. Recevoir une compétition internationale à la maison liquéfie ou booste. Donc, il ne faut pas se rater. Ces Jeux, il faudra les réussir comme nous avions réussi, par exemple, les championnats du monde d’athlétisme en août 2003 au Stade de France (3ème au classement des nations avec trois médailles en or, trois en argent et deux en bronze, ndlr) ».

Fabien Gilot en compagnie de ses partenaires du relais 4x100 m nage libre médaillés d’argent aux Jeux de Rio en 2016 (KMSP/Stéphane Kempinaire).

En attendant les médailles françaises entre le 02 et le 18 août 2024, tous les membres de la délégation tricolore présente à Lima avancent prudemment. Invité lui aussi, David Douillet (48 ans), un temps responsable de la commission des athlètes de haut niveau comme aujourd’hui l’est Fabien Gilot, ressent encore le souvenir douloureux du 06 juillet 2005 à Singapour : « Avant Lima, nous avons échoué, re-échoué, re-re-échoué à Singapour, battu par Londres. Alors aujourd’hui, même si les jeux sont faits, je n’arrive pas encore à y croire… vraiment pas ! Toutes les frustrations des anciennes candidatures avortées sont au fond de moi. Enfermées, mal cicatrisées, elles m’interdisent encore d’y croire. Là, on va sortir de cette attente interminable de cent ans dont on ne voyait pas le bout : que ce fut douloureux ».

David Douillet et Teddy Riner prennent la pose pour notre envoyée spéciale (FFN/Sophie Greuil).

A ses côtés, son successeur sur le tatami, Teddy Riner, affiche sa légendaire bonne humeur mais, sans euphorie, non plus : « Le jour de la dernière élection à Singapour, avec tant d’autres athlètes, j’étais devant la télévision à l’INSEP. Waouh, ce fut une déception im-men-se ! Dans les heures qui ont suivies, même les jours qui ont suivis, l’INSEP était un village fantôme. Alors aujourd’hui, nous sommes prêts à cette victoire. Mais tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, comme tout bon sportif que je reste, comme toute la délégation composée de beaucoup d’athlètes ou ex-athlètes, personne ne va crier victoire avant l’heure. Une chose est sûre, ces Jeux 2024, portés par un athlète, des athlètes handicapés et valides, seront vraiment… vraiment ceux des athlètes ».

A Lima, Sophie Greuil

Teddy Riner (KMSP/Philippe Millereau).

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