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Sixième temps des demi-finales du 200 m nage libre des championnats du monde de Gwangju (1’56’’19), Charlotte Bonnet, championne d’Europe en titre de la spécialité, a arraché au mental son ticket pour la finale qui se disputera demain (mercredi 24 juillet). Bien que diminuée par une inflammation de l’épaule depuis la fin mai, la Niçoise de 24 ans a trouvé les ressources pour assumer son rang tout autant que ses ambitions.

Quel est ton sentiment à l’issue de cette demi-finale ?

Je suis contente de passer en finale. C’était l’objectif ce soir (mardi 23 juillet). Ça a été une course très difficile. Ma fin de saison est compliquée, mais c’était ce que je voulais faire : aborder les championnats du monde avec le plus de sérénité possible compte-tenu de ce qui m’est arrivé…

On te sent rassurée.

Je suis rassurée de passer en finale. Le temps et la place, je m’en moque un peu. L’idée, c’était d’être dans les huit. Malgré les forfaits, c’était une course très relevée qui progresse d’année en année. Je fais partie des meilleures, mais il faut se battre chaque année pour entrer en finale. Je n’ai pas une marge de progression, comme les filles devant moi. Demain (mercredi 24 juillet), j’aurais aussi mes chances.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

La finale sera donc ouverte ?

La concurrence est forte, mais une finale est toujours différente. Ce n’est pas toujours la meilleure qui gagne. Ça me laisse des opportunités. Mais là, pour le moment, j’ai besoin de repos…

Tu sembles particulièrement éprouvée.

Ça a été très dur ! Je n’ai retrouvé mes appuis dans l’eau que depuis trois semaines. Je n’ai donc pas pu refaire de la musculation sur les bras. Je nage aujourd’hui avec les armes dont je dispose. Voilà aussi pourquoi je suis vraiment contente de passer en finale.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Durant ta course, les vingt-cinq derniers mètres ont paru très difficiles.

Je vous le confirme… En termes de sensations, ça arrive même un peu avant les derniers 25 mètres. La dernière longueur est très difficile, mais comme je vois que je suis encore dans le paquet, je m’accroche. Je lâche un peu à la fin, mais je reste dans la course jusqu’au bout.

N’as-tu pas pris un risque en partant si vite ?

C’est ce qu’il fallait que je fasse. Je n’ai pas les atouts pour revenir contrairement à d’autres nageuses, donc il fallait que je mise sur ma vitesse.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Ça a été dur mentalement ?

Oui, ça a été dur ! Dur de se dire que l’année dernière j’étais dans un état de forme incroyable, peut-être le meilleur pic de ma vie pour l’instant, et qu’aujourd’hui ce n’est pas le même état. Il faut se battre avec ce qu’on a le jour J. Ce n’est pas facile.

Comment vois-tu la course de demain ?

Un 200 m nage libre ça se gagne souvent à l’expérience. C’est pour ça que Federica Pellegrini est revenue. Ça sera une belle course demain. Je suis content d’en faire partie.

Recueilli à Gwangju par A. C.

Fabrice Pellerin (entraîneur) : « Ce n'est pas une journée exceptionnelle en termes de dispositions. Charlotte traîne des fragilités liées à son parcours cette saison. Elle a eu deux passages un peu compliqués, elle le paie mine de rien même s'il y a beaucoup de bonne volonté et qu'elle a tout fait pour compenser ce virus du mois de février, puis son épaule un peu récalcitrante. Ce matin, c'était bien compliqué, elle a construit une sorte d'appréhension par rapport à la douleur qu'elle a eu à l'épaule, elle était un peu cadenassée. Cet après-midi, elle a su rectifier le tir. Il y avait une partition, elle n'a pas 100 000 outils cette semaine, c'était de passer assez vite et surtout d'assurer un 100 m en osant un peu. C'est ce qu'elle a fait. C'est sûr que ce n'est pas mirobolant, mais passer en finale, c'était une réaction vraiment valable. Ça va être une finale très difficile pour elle physiquement. Le profil d'une championne, ce n'est pas seulement celui qu'on affiche quand tout va bien et qu'on est devant, c'est aussi dans ces situations là qu'on se construit, en allant au-delà des cartes qu'on a en main sur le moment. C'était une démonstration de force quelque part cet après-midi de la part d'une championne en puissance. Demain, si elle pouvait aborder les choses de la même façon, ce serait une petite victoire. »

Fabrice Pellerin (KMSP/Stéphane Kempinaire)

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