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Championne de France du 100 m brasse, Fanny Deberghes a cependant échoué à se qualifier pour les championnats du monde de Gwangju. En difficulté en série ce matin (mercredi 17 avril), la brasseuse tricolore voulait absolument relever la tête en finale pour terminer cette journée sur une note positive. 

Es-tu satisfaite de ce titre de championne de France ?

Au vu des circonstances de la journée, je prends ce titre de championne de France et je retiens le positif. C’était important de remporter cette course, même si je reste déçue de mes temps. 

Que s’est-il passé en série ?

Je n’étais pas à l’aise dans l’eau. En fait, je n’étais pas à l’aise tout court ce matin. Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais dans un état d’esprit assez négatif. C’est une des rares fois où j’avais l’impression de ne pas trop y croire. C’était difficile ! Ça s’est confirmé pendant ma course. J’ai manqué mon départ et je me suis faite surprendre à la sortie de coulée. J’étais dans la précipitation et je me suis crispée. Je suis sortie de ma course très déçue. Je savais que le temps de qualification pour les championnats du monde était très difficile à atteindre et ce n’était pas forcément mon objectif. Mais entre le temps à réaliser et le mien, il y avait vraiment un monde. J’ai mis du temps à me remettre de cette déception matinale.

Dans ces conditions, comment as-tu abordé la finale ?

Ce midi, mon coach et deux ou trois nageuses à côté m’ont parlé de résilience et je me suis dit que je ne pouvais pas me laisser abattre de cette manière. Je savais que ce ne serait pas facile en finale et que ce serait la guerre dans l’eau, mais je voulais à tout prix la gagner. Je n’avais pas envie de rester sur quelque chose de négatif et je me sentais mieux dans l’eau cet après-midi. J’ai gagné, c’est le principal !

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Ta préparation s’était-elle bien déroulée ?

La préparation s’est bien passée. J’ai bien travaillé. La saison a été un peu compliquée parce que j’ai eu quelques soucis d’ordre privée. J’ai dû faire face à ça. Le problème, c’est que dans des moments de doute comme ce matin ou cet après-midi, on a tendance à oublier le travail accompli et les sacrifices de la saison. Je pense que c’est notre gros défaut à tous. 

Justement, tu n’es pas la seule à avoir manquer ta qualification aujourd’hui. On pense notamment à Mathilde Cini. Comment est l’ambiance au bord du bassin ? 

On en parlait avec Charlotte (Bonnet). L’ambiance est très pesante parce qu’il y a de l’enjeu. C’était le cas également en 2016 avant les Jeux Olympiques de Rio.

Si on essaie de retenir le positif, est-ce bénéfique de se mettre dans de telles conditions un an avant la qualification olympique ?

Une année avant, c’est compliqué parce que les temps de qualification sont relevés. Ce matin, on n’a pas réussi à qualifier le relais quatre nages. On l’a su après mon 100 m brasse. Et comme le relais ne sera pas aux championnats du monde, il ne sera pas non plus aux JO de Tokyo. C’est un gros coup dur. Pour moi, mais aussi pour Mathilde (Cini). 

Quels sont tes objectifs pour le reste de la semaine ?

L’objectif ne sera pas forcément le temps de qualification sur le 50 et le 200 m brasse, mais je sais me déconnecter de ces objectifs chronométriques pour essayer de faire de mon mieux. 

Recueilli à Rennes par J. C. 

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