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Deuxième temps des séries du 800 m nage libre (7’57’’86), Joris Bouchaut est passé tout près d’une qualification pour les Euro de Glasgow. À vingt-quatre centièmes précisément. Mais alors qu’il n’est arrivé à Montpellier que depuis six mois, le Guadeloupéen est en toujours en phase d’adaptation. En fin d’année dernière, il a quitté son club de toujours, les Dauphins du TOEC, pour rejoindre l’écurie de Philippe Lucas où il s’entraîne aux côtés de Marc-Antoine Olivier et David Aubry.

Tu manques les minimas pour vingt-quatre centièmes. Comment te sens-tu ?

À vrai dire, c’est bizarre de dire ça mais je suis vraiment content de ce 800 m. Je reste forcément déçu des conséquences et de la non-qualification aux Euro de Glasgow, mais de là où je reviens, c’est un très bon 800 m pour moi. Un de mes meilleurs au regard des conditions. À l’échauffement je n’ai cessé de répéter à Philippe (Lucas, son entraîneur) que je ne me sentais pas bien.

Comment analyses-tu tes difficultés ?

Ça ne répond absolument pas. Je n’ai aucune sensation de facilité. Même lorsque je pars en étant assez souple et relâché comme j’ai l’habitude de le faire, je me sens entamé physiquement. Ça correspond à une grosse fatigue. J’en ai discuté avec Philippe, que j’ai rejoint en janvier après mon départ des Dauphins du TOEC. J’y ai réalisé de très belles années mais je devais partir et voir autre chose. J’ai découvert autre chose à Montpellier avec des séances très intenses. Je réalise des choses que je ne pensais pas être capable de produire à l’entraînement. Je me suis surpris plus d’une fois.

Joris Bouchaut. (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)

Qu’en pense Philippe Lucas ?

Philippe n’avait peut-être pas mesuré l’étendue de cette fatigue. Je ne me plains pas beaucoup et je donne énormément, sans jamais me cacher. S’il n’a pas senti les signes de cette baisse de régime, c’est parce que je ne les ai pas montrés. C’est pour cette raison que je suis satisfait de mon 800 m aujourd’hui. Je ne me pensais même pas capable de nager moins de 8 minutes. Je savais que j’allais souffrir. J’ai pu compter sur l’aide de David Aubry qui m’a bien poussé et je dois le remercier parce que sans sa présence j’aurais été bien moins bon sur cette course.

Comment vis-tu l’arrivée des nageurs d’eau libre sur les épreuves de demi-fond ?

On avait vu les prémices l’année dernière avec les titres de Marc-Antoine Olivier sur 800 m et 1 500 m nage libre. Logan avait réalisé de très bons chronos également. Avec Damien Joly et Nicolas D’oriano on avait vu la chose arriver. La première réaction, naturelle, est de se demander pourquoi ils viennent nous piquer nos places. Mais dès que l’on sort de cette réaction humaine, nous pensons au côté sportif et ça créé une véritable émulation. C’est une des raisons qui m’a poussé à rejoindre Philippe. Il y a un groupe exceptionnel à Montpellier et je savais qu’on se tirerait la bourre au quotidien. Ils sont parfois devant et d’autres fois c’est à mon tour de les devancer. Le premier qui craque a perdu et c’est très intéressant. Leur présence apporte une densité qui n’existait pas par le passé. Forcément ça complexifie la chose mais c’est porteur pour la suite.

Joris Bouchaut. (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)

Comment s’est passée ton adaptation à Montpellier ?

Je dois dire que sortir de mon quotidien à Toulouse où j’ai passé mon adolescence et mon début de vie d’homme a été compliqué. L’adaptation est différente à Montpellier. D’autant qu’aux TOEC, j’étais dans un pôle France et cela change la donne sur les conditions d’entraînement, même si elles sont très bonnes avec Philippe. Je suis content d’être à Montpellier et c’est une très jolie ville.

Penses-tu que ces sacrifices vont finir par payer ?

Je l’espère et j’y crois. Même si depuis quelques années je connais des échecs, je ne crois pas avoir perdu des années. J’ai beaucoup appris.

Recueilli à Saint-Raphaël par J. C. 

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