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À 16 ans, Arthur Germain-Hidalgo va tenter de devenir le plus jeune nageur français à traverser la Manche à la nage. Fin juillet, il s’élancera après une année où il a enchaîné les kilomètres en piscine et les sorties en milieu naturel.

Comment est né ce projet de traversée de la Manche à la nage ?

C’est un rêve d’enfant et un désir de changer mes habitudes. Je nage en piscine depuis l’âge de 4 ans et j’avais besoin de sortir des bassins en me focalisant sur de nouveaux défis. J’avais vu pas mal de reportages sur cette traversée mythique et j’ai suivi notamment l’aventure de Philippe Croizon. C’est aussi lui qui a fait naître ce rêve en moi. Et je me suis dit à ce moment-là que ce serait exceptionnel que je réussisse ce défi.

Tu as commencé la natation à l’âge de 4 ans. Quelles sont tes spécialités ?

J’étais d’abord spécialisé dans le 200 m dos et ensuite je me suis tourné vers les épreuves de demi-fond et notamment le 1 500 m nage libre.

Tu as également participé aux championnats de France d’eau libre de Gravelines sur le 25 km. Est-ce une discipline qui te plait ?

Pour changer des bassins, j’ai voulu me mettre à l’eau libre et ça me permet également de préparer la traversée de la Manche. Toutes les deux semaines, je sors en lac ou en mer pour m’entraîner. J’ai commencé par Jablines, lors de la coupe de France. J’ai participé au 2,5 km. Ça m’a beaucoup plu et ensuite, j’ai été à Martigues en augmentant la distance au fur et à mesure. J’ai ensuite participé au 25 km aux championnats de France de Gravelines.

Comment as-tu vécu cette course ?

J’avais déjà réalisé un six heures non-stop avec la combinaison en néoprène et j’avais réalisé 26 km 600. Je connaissais un peu les difficultés et je savais que je tiendrai la distance. Mais ce qui m’a fait peur c’est que nous sommes partis sans néoprène parce que l’eau était à plus de 20 degrés. J’avais pris une pilule avant la course parce que nous réalisons des expériences afin de connaître l’évolution de la température de mon corps et je suis descendu à 33 degrés au bout de trois heures. Ce sont des moments difficiles à surmonter et qui apprennent beaucoup de choses. C’était une sacrée expérience.

Les succès des nageurs tricolores t’ont-ils donné davantage envie de découvrir cette discipline ?

Ça donne envie de voir tout ce monde mais je nage pour moi et pour me faire plaisir. C’est le cadre qui m’a donné envie parce que le plaisir d’évoluer en extérieur est incomparable.

Arthur Germain-Hidalgo lors des championnats de France d'eau libre de Gravelines en juin dernier. (Photo: Arthur Germain-Hidalgo / traverserlamanchealanage.wordpress.com)

Prendras-tu le départ de l’EDF Aqua Challenge de Paris en septembre ?

Oui, il y a de fortes chances que j’y participe. C’est l’occasion d’évoluer dans de magnifiques cadres en plein cœur de la capitale. Nager en voyant tout Paris, c’est extraordinaire. D’autant que les Jeux Olympiques de 2024 seront à Paris et que c’est forcément un rêve d’y participer. Mais je n’ai que 16 ans et beaucoup de choses peuvent se passer dans les six prochaines années. J’y pense mais je n’en fais pas un objectif prioritaire pour le moment.

Quand as-tu débuté ta préparation pour la traversée de la Manche ?

J’ai débuté ma préparation en septembre et j’ai rencontré énormément de personnes. C’est ce que je trouve très intéressant dans cette aventure. En augmentant ma charge de travail je savais que la distance ne serait pas un problème parce que j’ai l’habitude de nager au long cours. Mentalement, je sais aussi que je suis capable de tenir. C’est plus le froid qui me fait peur.

Vas-tu prendre le départ en combinaison néoprène ?

Normalement, nous avions prévu de la faire sans néoprène mais nous avons effectué des calculs avec la pilule que j’ai prise et il faudrait que je prenne 15 à 20 kg pour résister à une eau à 16 ou 17 degrés. Ce ne serait pas possible. Mais nous attendons encore de connaître précisément la température de l’eau parce qu’apparemment, cette année la Manche va être assez chaude. Mon objectif principal est de réussir la traversée et s’il y a des risques que je n’y arrive pas en raison de la température de l’eau, j’enfilerais ma combinaison néoprène.

Quand est prévu ton départ ?

J’ai un créneau entre le 20 juillet et le 3 août. Nous sommes quatre à pouvoir partir dans ce créneau là et je pense prendre le départ aux alentours du 26 juillet.

Si tu réussi ce défi, tu deviendras le plus jeune nageur français à accomplir cette traversée. Est-ce une source de motivation ou un stress supplémentaire ?

Je n’ai pas envisagé de réaliser cette traversée pour être le plus jeune. C’est un bonus plus qu’une motivation. Je n’y pense pas tant que ça même si ce serait une sacrée performance. Ça ne me stresse pas plus que ça. Je sais que si j’ai l’entraînement nécessaire et que si je prends le départ de la course, j’arriverais de l’autre côté !

Qui t’accompagnera dans cette aventure ?

Il y aura un médecin avec qui nous allons venir, le pilote qui connait le parcours et les courants et ce sera très utile, mon père qui sera là pour réaliser les calculs et me donner mes ravitaillements. Il y aura sûrement mon coach, ainsi qu’une ou deux personnes de ma famille. Un autre nageur m’accompagnera aussi et nagera à côté de moi pendant une heure toutes les deux heures. Ce sera un soutien psychologique et il pourra me donner une allure.

Recueilli par J. C. 

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