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Le samedi 4 juin, le Canal Saint-Martin (10e et 11e arrondissement de Paris) a accueilli la seconde édition de la SwimXperience, course de natation à obstacles organisée par la Fédération Française de Natation. Un événement aquatique grand public dont Raphaël Rieumal, responsable des événements au sein de l’institution fédérale, a accepté de dresser le bilan.

Que retenez-vous de cette édition 2022 de la SwimXperience ?

De manière générale, nous sommes satisfaits de cette seconde édition (108 participants contre 82 en 2021, ndlr). Malgré tout, parce qu’il importe d’être ambitieux, je retiens que nous ne sommes pas encore parvenus à complétement exploiter le potentiel de cet événement ainsi que celui du Canal Saint-Martin. Le constat, c’est que le public était nettement plus nombreux que l’année dernière (entre 15 000 et 20 000 personnes tout au long de la journée du samedi 4 juin, ndlr). C’est le signe que les événements grand public de la fédération séduisent et que la natation en eau libre séduit. Cependant, il faut aussi dire que, pour l’instant, nous rencontrons des difficultés à communiquer largement sur cette opération…

Qu’entendez-vous par-là ?

Disons que les nageurs non licenciés qui ont une pratique irrégulière et plus particulièrement estivale échappent encore trop souvent à nos flux de communication. Ces gens-là, nous avons du mal à les toucher. Il importe, à présent, d’entrer en contact avec eux par de nouveaux biais. A nous de relever ce défi qui sera décisif dans les prochaines années !

(Photo : FFN/Philippe Pongenty)

Au-delà de l’enjeu de la communication, le grand public a-t-il encore des réticences à nager dans le Canal Saint-Martin ?

Il est vrai que les Parisiens d’une quarantaine d’années et au-delà, ceux qui connaissent l’historique du Canal Saint-Martin, ne se bousculent pas pour venir nager. Cependant, nous avons constaté que les trentenaires sont de plus en plus nombreux. De manière générale, leur rapport à l’environnement urbain est très différent. A nous désormais de rompre avec certaines idées reçues et de faire la démonstration que les eaux du Canal Saint-Martin ou du bassin de la Villette, dans lesquelles nous organisons en septembre une étape de l’EDF Aqua Challenge, peuvent accueillir des nageurs sans risques.

A deux ans des Jeux de Paris, la Mairie de la capitale multiplie les actions de communication et les opérations pour soutenir cette démarche. Avez-vous le sentiment d’en avoir bénéficié à l’occasion de la swimXperience ?

Les effets de cette campagne ne sont pas encore perceptibles. Malgré tout, nous travaillons de concert avec la Mairie de Paris et je crois sincèrement que les choses progressent dans le bon sens. Il faut du temps pour faire évoluer les mentalités. Nous participons à cet effort et j’espère que d’ici les Jeux de Paris, les dernières réticences auront été levées. Pour être tout à fait complet, j’ajouterais que le week-end du 4-5 juin était particulièrement chargé en évènements, comme c’est d’ailleurs souvent le cas en période estivale. Nous devons également apprendre à composer avec cette donnée pour tirer notre épingle du jeu.

(Photo : FFN/Philippe Pongenty)

Vous êtes donc persuadé que la natation peut parfaitement trouver sa place en milieu urbain.

Absolument ! Les espaces aquatiques parisiens comme ceux des grandes villes de province auront à l’avenir une place de choix dans l’environnement urbain. Et cela en raison du réchauffement climatique. Je crois aussi que le nombre de piscines ne permettant pas d’accueillir tous les passionnés de natation, il importe de trouver des alternatives. La SwimXperience, au même titre que l’EDF Aqua Challenge, en est une !

Qu’en est-il, à présent, de la course en elle-même ?

Le dispositif était sensiblement le même que l’année dernière (octobre 2021) avec quatre obstacles à franchir disséminés au fil d’un parcours de 600 mètres de natation. D’abord, l’échelle, puis le franchissement de la passerelle Richerand, le mur d’escalade et enfin un sprint final jusqu’à l’arrivée, seule modification notable puisque l’an passé un retour dans le canal figuré au programme. L’année prochaine, en revanche, nous avons à cœur de faire évoluer le parcours en profitant davantage de l’architecture urbaine. Cela permettra également au public rassemblé sur les berges de suivre plus facilement la course. L’idée étant vraiment de créer une symbiose entre les participants et le public parisien.

(Photo : FFN/Philippe Pongenty)

Quels retours avez-vous eu des participants ?

Les retours sont très positifs ! Les participants sont contents de découvrir l’eau libre, une pratique qu’ils ne connaissent pas forcément, et de s’essayer aux obstacles qui viennent pimenter la course. De manière générale, on sent une envie de vivre des sensations fortes en toute sécurité. Je crois aussi que les nageurs engagés étaient heureux d’évoluer à proximité du public. Cette dimension est d’ailleurs un axe fort de la SwimXperience. Il s’agit véritablement de sortir de nos habitudes de compétition pour proposer un événement aussi fédérateur et plaisant que possible !

L’an passé, la SwimXperience s’est tenue début octobre. Cette année, début juin. Doit-on en déduire que cet événement se cherche encore une place dans le calendrier ?

C’était encore le cas jusqu’à cette seconde édition, mais force est de constater que le début du mois de juin est propice à ce type de rendez-vous grand public. D’autant que la température de l’eau et la météo permettent de favoriser la baignade en maillot, ce qui pourrait contribuer à élargir notre audience.

(Photo : FFN/Philippe Pongenty)

La dimension écologique nettement mise en avant l’année dernière semble avoir été reléguée au second plan cette année. Etait-ce volontaire ?

Elle demeure fondamentale, mais il est vrai que nous avons été pris dans des impératifs organisationnels. En clair, il a fallu faire des choix de communication. Pour autant, je considère que cette question environnementale est naturelle. Les enjeux sont suffisamment importants pour qu’elle s’impose d’elle-même. J’ajouterais que le Canal Saint-Martin et ses berges ont été scrupuleusement nettoyés après notre passage à l’instar de la première édition.

Quelle serait la jauge maximale pour la SwimXperience ?

En prenant en compte les conditions de sécurité et les règles établies par la Mairie de Paris, je dirais que nous pouvons monter jusqu’à 800 participants. De fait, avec un peu plus de cent engagés cette année, nous sommes à peu près à 20% de notre potentiel de développement, ce qui nous laisse une belle marge de progression.

Recueilli par Adrien Cadot

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