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Loïc Branda, ancien nageur de l’équipe de France d’eau libre aujourd’hui coordonnateur général de l’EDF Aqua Challenge, nous présente le format et le protocole sanitaire qu’adoptera tout au long de l’été la troisième édition du circuit de natation en milieu naturel inauguré en 2018 par la Fédération Française de Natation et son partenaire EDF.

La troisième édition de l’EDF Aqua Challenge devait être celle de la maturité. Malheureusement, la crise sanitaire du covid-19 a bouleversé cette ambition.

En effet ! L’engouement grandissant pour cette compétition, tant du côté des organisateurs que des participants, nous avait conduit à densifier le calendrier. Au point d’avoir dû choisir 13 étapes parmi 21 candidatures, entre mai et septembre : Quiberon, Annecy, Nice ou Paris qui étaient déjà présentes dès 2018 ; Cannes, Bordeaux, Toulouse, Marseille et Martigues qui avaient rejoint le circuit l’an dernier et les petites nouvelles : la Martinique, Lyon, Embrun – Savines-le-Lac et Millau. Plus six autres étapes labellisées, dont celle prévue en Corse le 14 juillet. Malheureusement, la pandémie du COVID est passée par là.

Une pandémie qui a obligé l’annulation de certaines étapes, mais pas du circuit que la Fédération Française de Natation et son partenaire privilégié EDF ont voulu maintenir coûte que coûte.

Dès le mois de mars, nous avons effectivement décidé de maintenir le plus d’étapes possibles. En essayant dans un premier temps de décaler celles qui étaient le plus tôt dans la saison (la FFN a annulé dès le mois d’avril les compétitions se déroulant avant le 15 juillet, ndlr) et directement touchées par un confinement dont on ne savait pas combien de temps il allait durer. Si ça a été possible pour Quiberon, Lyon et Marseille, d’autres n’ont pas pu y arriver. Et pourtant, je vous assure que les organisateurs ont tout essayé ! Mais entre le manque de dates disponibles, la difficulté de disposer des sites ou de réunir suffisamment de bénévoles à un autre moment, ça a été un vrai casse-tête. Malheureusement insoluble pour la Martinique, Cannes, Toulouse, Bordeaux, Millau et Martigues.

L’étape quiberonnaise de l’EDF Aqua Challenge se tiendra, cette année, les 8 et 9 août 2020 (FFN/Philippe Pongenty).

Six étapes sont donc maintenues, mais avec un protocole adapté, non ?

Depuis le début de la crise sanitaire, nous travaillons avec Stéphane Lecat, le directeur de l’eau libre à la FFN, sur un protocole permettant la reprise des épreuves d’eau libre tout en assurant évidemment la sécurité des participants et des bénévoles.

Pouvez-vous nous en présenter les grandes lignes ?

Je tiens à dire, au préalable, que ce protocole s’est déjà assoupli depuis le début du mois de mai. La vérité du 19 juin ne sera peut-être pas celle du mois de juillet et encore moins – je l’espère - celle des mois d’août et de septembre ! A ce jour, les mesures de distanciation sociales se traduisent en particulier par la mise à disposition de gel hydroalcoolique et l’obligation du port du masque à l’intérieur du village de départ et/ou lors des phases techniques, au moment du retrait des dossards, par exemple. Au plan purement sportif, le principal aménagement concernera le départ prévu pour s’effectuer par vagues de dix coureurs. Le protocole des ravitaillements a dû lui aussi être modifié avec le respect d’une distance de sécurité entre les entraîneurs et l’utilisation – même si ça nous met en difficulté par rapport à l’éthique environnementale de l’EDF Aqua Challenge – de matériel à usage unique. Quant aux cérémonies protocolaires, elles sont pour le moment prévues pour être réduites à leur plus simple expression.

De quoi selon vous rassurer ceux qui souhaitent participer aux épreuves ?

C’est en tout cas ce que nous souhaitons ! J’en profite pour féliciter et remercier les organisateurs pour qui ces mesures sont des charges supplémentaires, mais qui se sont attelés à la tâche avec une très grande détermination. Pour tenir compte de la situation particulière dans lequel nous nous trouvons depuis plusieurs mois – et en particulier une pratique sportive réduite - certains ont même décidé de modifier leur programme ou leurs parcours pour les rendre encore plus accessibles à des nageurs qui seraient un peu à cours d’entraînement. A Quiberon, le 7,5 km du dimanche qui relie habituellement Port Maria à Port Haliguen s’est ainsi transformé en deux nouvelles courses (les défis de Port Maria), un 6 et un 10 km avec respectivement trois et cinq boucles de deux bornes dans la baie en face de la grande plage quiberonnaise. A Nice, un relais 3x500 mètres a été ajouté pour permettre de nager entre amis même si l’état de forme n’est pas au top.

L’EDF Aqua Challenge fera escale à Paris les 5 et 6 septembre 2020 (FFN/Philippe Pongenty).

L’esprit de ce circuit ouvert au grand public a-t-il été sauvegardé ?

Oui, c’était sans conteste l’une de nos priorités ! Les courses dites "grand public" (500 mètres pour les enfants, 1 000 ou 1 500 mètres pour les « débutants ») seront bien au programme des six étapes. Et si on n’a pas l’assurance d’avoir autant d’internationaux - dont la préparation a été perturbée par le confinement - que les années précédentes, je peux sans trop m’avancer dire que certains devraient être malgré tout présents sur l’étape de Paris et que le groupe de Fabrice Pellerin (avec Charlotte Bonnet, entre autre) sera une nouvelle fois au départ à Nice.

Pour conclure, vous encouragez donc tous ceux qui ne l’auraient pas encore fait à s’inscrire sur une ou plusieurs des six étapes que comptera finalement l’EDF Aqua Challenge 2020.

Oui, bien sûr, puisque la reprise du sport est incontestablement une bonne thérapie après la période que nous venons de vivre ! D’autant plus en milieu naturel et au sein de quelques-uns des plus beaux sites de France propices aussi pour passer quelques jours de vacances. La première étape, sur le lac de Serre-Ponçon, où l’EDF Aqua Challenge ne s’était encore jamais rendu, en sera une magnifique illustration.

Recueilli Jean-Pierre Chafes

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