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A force de le voir aligner les médailles, on va finir par manquer de superlatifs. Après le titre mondial du 400 m 4 nages (samedi 18 juin), l’argent du 200 m papillon (mardi 21 juin), Léon Marchand, 20 ans, s’est adjugé la médaille d’or du 200 m 4 nages (1’55’’22), assumant au passage la lourde étiquette de favori. L’Américain Foster et le Japonais Seto ont bien tenté de le pousser dans ses derniers retranchements en attaquant d’entrée, mais voilà, il était dit que sur ces championnats du monde de Budapest, au cœur d’une Duna Arena assourdie par les acclamations des supporters magyars, le nageur de Bob Bowman et Nicolas Castel serait le plus fort, le plus endurant, mais surtout le plus déterminé. Résistant à l’assaut de ses concurrents, le jeune Léon, vingt-quatre ans après l’argent de son père Xavier sur la même distance aux Mondiaux de Perth (Australie, 1998), a une nouvelle fois crevé l’écran.

Troisième médaille ! Deuxième titre mondial après celui glané sur 400 m 4 nages en début de compétition ! Qu’est-ce que cela t’inspire ?

C’est excellent ! Qu’est-ce que je peux dire d’autre ? Je ne réalise pas. Ce soir (mercredi 22 juin), j’avais quand même moins de pression que sur le 400 m 4 nages (samedi 18 juin) parce que j’étais déjà champion du monde. Quand je réfléchis comme ça, tout se passe bien, alors autant en profiter (sourire)

Que retiens-tu de cette troisième finale ?

La course était vraiment cool. C’était super dur à la fin, en crawl, mais j’ai tenu (sourire)

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

Au petit jeu des symboles, il faut aussi rappeler que ton père Xavier avait décroché l’argent sur 200 m 4 nages aux Mondiaux de Perth en 1998…

Oui, il a été vice-champion du monde il y a vingt-quatre ans. Mais cette année, je suis champion du monde. Je l’ai battu, cette fois (rires)

Ce soir, tu étais le grand favori de la finale du 200 m 4 nages. De quelle manière as-tu vécu ce changement de statut ? Est-ce que cela t’a mis davantage de pression ?

Nager en ligne 4, c’est forcément un stress supplémentaire parce que, d’une certaine manière, tout le monde te scrute. Mais je me suis focalisé sur ma course en gardant malgré tout un œil sur mes concurrents.

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

As-tu seulement conscience de ce que tu es en train de vivre ?

C’est clair que depuis samedi (18 juin), je me réveille tous les matins au paradis. Je suis trop content d’être là, à Budapest, avec l’équipe de France. Malheureusement, c’était ma dernière course individuelle. J’espère que ça se passera bien avec les relais.

Dans quel état de forme as-tu pris le départ de ta troisième finale de la semaine ?

Ce matin, j’étais quand même fatigué parce que ça fait plusieurs jours que j’enchaîne de gros efforts. J’ai pu récupérer un peu, me reposer. Cet après-midi, je n’étais pas particulièrement frais, mais voilà, quand on dispute une finale mondiale, il faut tout donner.

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

Ne crains-tu pas de voir ta vie changer après tes exploits hongrois ?

Non, pas forcément ! Je reçois des messages, mais ça s’arrête là !

Et au sein de l’équipe de France, as-tu le sentiment d’entraîner les nageurs tricolores dans ton sillage ?

Je sens que nous sommes dans une spirale positive depuis trois-quatre jours. Je crois que cela tient au fait que nous avons commencé fort avec Marie (Wattel, médaillée d’argent sur 100 m papillon dimanche 19 juin, ndlr). Du coup, tout le monde pense qu’il peut réaliser quelque chose dans sa course. La preuve, on a remporté trois médailles cet après-midi (sourire)

Les regards des nageurs et du staff de l’équipe de France ont-ils changé ?

Non, ils savent qui je suis. Ce n’est pas parce que je suis champion du monde que je vais me transformer. De mon côté, j’essaie de jouer mon rôle au sein de l’équipe, de donner des conseils et de participer à la vie collective.

A Budapest, Adrien Cadot

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