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Ouvert en 2009 et d’une capacité maximale de 5000 places, le centre aquatique de Chartres s’est fait un nom dans l’univers des piscines 3.0. Alors que les Championnats de France juniors s’y dérouleront du 5 au 10 avril 2023 avant d’accueillir les Championnats de France 2024 qualificatifs pour les JO de Paris, coup de projecteur sur un complexe très apprécié des nageurs du dimanche et du haut-niveau. Bien plus qu’une piscine, une vitrine pour tout un territoire.

A proprement parler, l’Odyssée est un voyage maritime, très long et riche en péripéties, un voyage riche d'aventures et d'enseignements. Et dans l’agglomération de Chartres (140 000 habitants), depuis 14 ans, ils sont désormais nombreux à pouvoir en profiter : 600 000 entrées les 2 premières années puis 900 000 par an avant le Covid et à peu près le même volume de nouveau après une baisse liée à la pandémie. Pour comprendre le cheminement de ce voyage aquatique, il faut remonter plusieurs années en arrière. « Il y avait 3 piscines sur le territoire, une créée en 1946 et les 2 autres dans les années 1960 et 70. On avait des piscines de plus de 50 ans avec des problématiques différentes selon les équipements, de travaux ou de modernisation, et on arrivait à la limite », précise d’emblée Karine Dorange, vice-présidente de Chartres métropole en charge des Grands équipements.  L’audit est donc lancé et débouche sur le projet de l’Odyssée, d’une nouvelle piscine pour l’agglomération. Le projet élaboré en 2004 – 2005, l’Odyssée ouvre en 2009 avec 2 bassins de 50M, un de 25M, une fosse à plongée et un bassin ludique. « L’équipement, on l’a construit pour le grand public, l’associatif, et les scolaires. Du CP au CM2, on a un cycle annuel et on est fier que nos enfants apprennent à nager. Aujourd’hui, on a malheureusement en France des endroits où les enfants ne peuvent pas apprendre à nager », poursuit l’élue. « Et puis, quand on crée un équipement, on part du principe que cela nous apporte de la visibilité. Cela nous fait plaisir d’accueillir à Chartres de grands évènements : des étapes du Tour de France, être ville départ de la course cycliste Paris-Tours, les Championnats de France de squash et des compétitions de natation. » Avec ses 2 bassins de 50M, un en indoor et l’autre en extérieur, l’Odyssée a déjà accueilli des Championnats de France et d’Europe, des étapes de Coupe du Monde, et organise du 5 au 10 avril les Championnats de France juniors puis seniors en 2024, qualificatifs pour Paris 2024. Une fois dans l’eau, le retour des nageurs est-il à la hauteur ? « Sur les Championnats de France, certains ont eu l’impression d’aller à “Disney“ » s’emballe Renaud Chaillou, directeur de l'Odyssée depuis 2013. « Quand vous arrivez et que vous voyez 2 bassins de 50M, c’est grand et il y a de la place. On n’est pas à 18-20 nageurs sur une ligne d’eau de 25M. Et on a ici un traitement de l’eau à l’ozone et non au chlore pour moins piquer les yeux. Notre technologie est novatrice, avec des bassins en inox contrairement au carrelage classique, un aspect qui rend l’équipement plus moderne ». Au point d’accueillir le nec plus ultra de la natation mondiale : l’équipe d’Australie qui a fait de l’Odyssée sa base arrière pour la préparation des Jeux Olympiques 2024.

Mélanie Henique lors des championnats de France en petit bassin en octobre dernier à Chartres (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Venus pour la 1ère fois s’entraîner en juillet 2022 sur un mois avec au total 22 médaillés de Championnats du Monde ou de JO, tous les grands noms étaient là (McKeon, Titmus, O'Callaghan, Chalmers…). « Ils ont été très ouverts, que ce soit les nageurs ou le staff, et ont trouvé un service correspondant à leurs attentes et à leur cahier des charges. On leur a privatisé les 2 bassins de 50M le matin et le soir, et le grand public pouvait ainsi les regarder nager. Ils étaient sérieux à l’entraînement, mais ne se prenaient pas forcement au sérieux », ajoute Chaillou. « Quant aux Français venus quasiment tous les ans faire des compétitions, ils sont ici chez eux. » Comme tous les habitants du coin finalement, tellement à l’aise et chez eux dans leur piscine qu’ils peuvent y voir leur ville tout en faisant des longueurs. L’une des clés du succès de l’Odyssée réside dans son architecture : un complexe ouvert de 300M de long en forme d’aile d’avion pour rappeler l’aérodrome situé juste à côté. Et le bâtiment tourné vers la Cathédrale de Chartres permet de l’apercevoir, accompagnées de touches de rappel autour des bassins : le vert de la toiture de la Cathédrale, des éléments de couleur proches des vitraux et d’autres en lien avec le patrimoine de l’agglomération. La ville a décidé de miser sur la natation, avec tout un tas de retombées sportives bien évidemment, mais aussi économiques : des hôtels et restaurants remplis pendant les compétitions, la mise en avant d’un territoire. 

Antoine GRYNBAUM

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