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« Never give up. Just try it one more time* ». Cette phrase, tatouée sur son avant-bras droit, résume parfaitement la carrière et le tempérament de Mélanie Henique. Médaillée de bronze sur 50 m papillon aux Mondiaux de Shanghai en 2011, la Marseillaise a ensuite connu des moments plus délicats. Mais abandonner ne lui a jamais traversé l’esprit. Au contraire, Henique a pris son destin en main et choisi de poursuivre sa carrière à Marseille en 2014, après de belles années passées avec Michel Chrétien à Amiens. Et la papillonneuse a travaillé très dur et essayé une fois de plus. Jusqu’à ce vendredi 28 juillet 2017. Partie à la ligne 6, au milieu d’une Duna Arena de Budapest chauffée à blanc, Henique a réussi son départ et notamment sa coulée. Son point fort. Tout en relâchement et en puissance, elle a terminé la course à la deuxième place en reprenant son record de France (25’’63), subtilisé pour quelques heures seulement par sa coéquipière Béryl Gastaldello ce matin en séries. Demain, l’élève de Romain Barnier vivra une nouvelle finale mondiale. Cette fois à la ligne 3 et avec la farouche ambition de se servir de son expérience pour goûter de nouveau à un podium international. 

Comment as-tu vécu cette course ?

Je suis contente de ma performance ce soir. J’étais relâchée, j’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cette demi-finale et j’avais pour ambition d’obtenir ma place en finale. Je savais que je pouvais espérer beaucoup mieux que ce matin, parce que j’avais raté mon départ alors que c’est mon point fort. J’ai corrigé ça ce soir et ça donne quelque chose de bien.

Tu réalises le troisième temps des demi-finales. Est-ce un bon présage pour demain ?

Rien n’est joué. C’est une demi-finale et demain ce sera une nouvelle course. C’est sûr que je pense à un podium, mais pour réussir une belle finale, il ne faudra pas trop cogiter. Je dois rester calme et concentrée.

KMSP/Stéphane Kempinaire

Récupérer ton record de France était-il une motivation supplémentaire ?

Cela a aussi joué sur ma performance, mais l’objectif était avant tout de me qualifier pour la finale sans penser au chrono. À l’arrivée, ma première réaction a été de regarder si le plot était allumé. Quand j’ai vu que j’étais deuxième, j’étais certaine d’avoir réalisé une bonne performance.

Après ta médaille de bronze à Shanghai en 2011, dans quel état d’esprit vas-tu aborder cette finale ?

Je vais me faire plaisir et je vais aborder la course en étant très concentrée et avec six ans d’expérience en plus. Cela va me servir pour demain. J’ai vraiment travaillé dur et améliorer le record de France, c’est très positif. Mais ce n’est pas un aboutissement. Demain le but sera vraiment de prendre du plaisir parce qu’une finale, c’est toujours un moment particulier dans une carrière. C’est un moment que je n’ai pas eu la chance de connaître il y a deux ans donc je vais vraiment savourer.

KMSP/Stéphane Kempinaire

Es-tu passée par des moments de doute ces dernières années ?

Je fonctionne en me disant que tout travail paie un jour. J’ai connu trois mois compliqués avant les championnats de France et même un peu pendant. Je n’ai jamais lâché et j’ai continué de travailler. J’espérais réaliser ce temps ce soir mais sans savoir si j’allais en être capable. Je suis vraiment contente et je sais que ça peut m’ouvrir des portes pour la finale.

Que t’a apporté ton arrivée à Marseille en 2014 ?

J’avais choisi de venir à Marseille pour changer d’environnement et de manière de m’entraîner. C’est ce que Romain (Barnier, son entraîneur) m’a permis de faire, alors qu’il n’était pas obligé de m’accepter. C’était un gros pari mais je suis vraiment contente parce que j’ai trouvé un équilibre là-bas. Avec Romain, on se connait très bien maintenant et on arrive à rigoler avant des courses importantes.

KMSP/Stéphane Kempinaire

Justement, que t’a dit Romain avant cette course ?

Il m’a dit que j’étais capable de le faire et que le 50 m papillon, c’était mon truc. J’ai toujours disputé cette course en grands championnats et ça a toujours à peu près fonctionné (sourire). Il m’a dit que la coulée était mon point fort et cela m’a donné beaucoup de confiance.

Vas-tu disputer le 50 m nage libre demain matin ?

C’est la question que l’on va se poser avec mon entraîneur. Si je prends le départ, je l’aborderais peut-être différemment en prenant ça comme un petit réveil musculaire, mais je ne sais pas encore.

Recueilli à Budapest par J. C.

* « Ne jamais abandonner. Juste essayer une fois de plus. »

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