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A la veille des championnats du monde en petit bassin d’Abu Dhabi (16-21 décembre), le Directeur technique national Julien Issoulié a accepté de dresser le bilan des championnats de France de Montpellier (grand bassin, 9-12 décembre) et de se projeter sur le rendez-vous qui se tiendra jusqu’au mardi 21 décembre aux Emirats arabe unis.

Que retenez-vous des championnats de France de Montpellier ?

D’abord qu’il s’agissait de la première compétition en grand bassin après les Jeux olympiques de Tokyo. J’ai été heureux de revoir nager notre élite même si les états de forme des uns et des autres étaient très disparates. J’ai également trouvé intéressant de suivre les athlètes listés par la DTN dans la perspective des Jeux de Paris. Ils ont tous répondu présent. D’une certaine manière, on peut dire qu’il n’y a pas de « trous dans notre raquette » (sourire)

Ces championnats nationaux s’apparentaient donc à un état des lieux.

Oui, à ce stade de la saison et sans couperet chronométrique, c’était presque logique. Pour autant, nos têtes d’affiche (Maxime Grousset et Marie Wattel) et la jeune garde qui s’est révélée à Tokyo (Antoine Viquerat, Mewen Tomac et Yohann Ndoye Brouard) a tenu son rang. Je retiens surtout que Maxime (Grousset) a été très costaud alors qu’il a été blessé et malade en début de saison. J’apprécie sa fraîcheur mentale. Il aime nager et ça se sent. Il ne se pose pas de questions. Lui, ce qu’il veut, c’est nager en compétition !

Le DTN Julien Issoulié (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).

N’est-ce pas le cas de tous les nageurs ?

Je crois que d’une manière générale, on se pose trop de questions. Il faut retrouver le plaisir de nager en compétition. Si on fait le parallèle avec Florent (Manaudou), il a été beaucoup dans la technique et ce n’est qu’en arrêtant de se prendre la tête qu’il a réussi à décrocher l’argent à Tokyo (troisième médaille olympique après l’or de Londres en 2012 et l’argent de Rio en 2016, ndlr).

Qu’attendez-vous des Mondiaux d’Abu Dhabi en petit bassin ?

Ce qui m’intéresse, c’est de voir les nageurs français enchaîner après les championnats de France de Montpellier. Il me semble aussi intéressant de les voir retrouver l’élite mondiale. Bien sûr, tous les grands champions ne seront pas là, mais il est toujours bon de s’étalonner face à ce qui se fait de mieux avant de se projeter sur les championnats du monde de Fukuoka (Japon, mai 2022) et les Jeux de Paris en 2024. Après, s’il y a des médailles à prendre, on ne va pas s’en priver. Pour moi, Marie (Wattel), Max (Grousset), Béryl (Gastaldello) ou Yohann (Ndoye Brouard) ont des arguments à faire valoir.

Analia Pigree (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).

Qu’en est-il au niveau du staff tricolore ?

Nous continuons de travailler sur notre organisation, celle qui sera la plus efficiente pour préparer les Jeux de Paris. Les Euro de Kazan (Russie, novembre 2021) et ces Mondiaux doivent nous permettre d’améliorer notre fonctionnement, de le rôder pour ne rien laisser au hasard au moment d’aborder l’échéance parisienne. Jacco (Verhaeren, Directeur des équipes de France depuis septembre 2021, ndlr) continue d’affiner ses idées. Pour l’instant, je trouve que son intégration se déroule parfaitement. Les échanges avec les entraîneurs sont nombreux et fructueux. J’ai le sentiment que nous sommes en train de nous mettre en ordre de bataille.

Qu’attendez-vous des 10 km masculin et féminin (eau libre) de demain matin (jeudi 16 décembre) ?

Comme pour les nageurs, il s’agira surtout de se confronter face aux meilleurs. Moi, ce que je veux, c’est que nos nageurs prennent l’habitude du haut niveau. Pour être le meilleur, il faut se frotter aux meilleurs. Rester dans son coin, se cacher, ce n’est pas la bonne solution.

L'entraîneur Nicolas Castel (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).

Garderez-vous un œil sur les performances de Sacha Velly, 16 ans seulement, mais double champion de France la semaine passée à Montpellier sur 800 et 1 500 m nage libre ?

Sacha, ça fait un moment qu’on le suit. A mon avis, il peut aller loin, mais il faut qu’il reste concentré sur son objectif. Trois ans nous séparent des Jeux de Paris. C’est beaucoup et peu à la fois. Il va falloir ne pas se perdre en chemin. Reste que s’entraîner avec Philippe (Lucas, à Martigues depuis le mois de septembre, ndlr) va lui permettre de progresser. Le groupe avec lequel il travaille au quotidien est très solide. Entre Damien Joly, David Aubry, Charlotte Bonnet ou Jérémy Desplanches, il y a de sacrés clients.

Recueilli à Abu Dhabi par Adrien Cadot

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