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A trois jours du FINA Marathon World Series 10 km de Doha (Qatar), entretien avec l’un des leaders de l’équipe de France d’eau libre, David Aubry. Le Montpelliérain affiche une grande sérénité et se montre pressé d’en découdre avec l’élite internationale de la discipline.

David, dans quel état d’esprit abordes-tu cette première épreuve de Coupe du Monde de la saison ?

Je l’aborde avec sérénité. J’ai déjà validé ma pré-qualification pour les championnats d’Europe de Glasgow grâce à mes performances en grand bassin sur 400 m (3’49’’) et 1500 m nage libre (15’10’’) lors des championnats du Monde militaires à Rio, en décembre dernier. A Doha, je nagerai donc sans pression du résultat, mais avec beaucoup d’ambition. Je suis en progrès à l’entraînement ces derniers mois, j’ai vraiment à cœur de faire un « beau truc ».

Un « beau truc », ça serait quoi ?

Gagner !

La concurrence sera rude samedi dans la Baie de Doha…

J’ai vu la start-list, on découvrira un petit nouveau, l’Italien Gregorio Paltrinieri, champion olympique en titre du 1 500 mètres. Je suis curieux de voir ce qu’il pourra faire en eau libre. Pour le reste, il y a effectivement un très beau plateau, avec notamment le Hollandais Ferry Weertman, champion olympique et du monde sur 10 km. Il a tout gagné ces dernières années, mais pour moi, il n’est pas invincible.

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

Quelle sera la meilleure stratégie à adopter pour battre ces grands champions ?

Il faudra être vigilant dès l’entame de la course, rester placé à l’avant. Surtout que le parcours est tracé en huit boucles de 1 250 mètres, ce qui favorise les relances et les attaques, avec de nombreux passages de bouée, où l’on peut perdre la course à cause d’un mauvais placement. Il ne faudra jamais reculer. J’aimerais profiter de cette course que j’aborde sans pression pour tenter des stratégies audacieuses, ne pas rester spectateur, mais être un acteur de la course, montrer de quoi je suis capable à mes concurrents pour les futurs grands rendez-vous. Accumuler encore de l’expérience, tout en se faisant plaisir.

Est-ce que l’absence de Marc-Antoine Olivier, convalescent, change quelque chose pour toi ?

Ça ne change pas mon approche de la course, ni ma stratégie. La seule différence, c’est qu’à nous deux qui nous connaissons bien, nous avons plus de chances de distancer nos adversaires en partant de loin.

Tu as évoqué les championnats d’Europe de Glasgow. Quels sont tes objectifs pour la suite de la saison ?

J’aimerais me qualifier à Glasgow sur le 5 km et le 10 km. Pour cela, il faudra terminer à l’une des trois premières places sur ces épreuves aux championnats de France (Gravelines, 31 mai-03 juin). Selon mes résultats et les possibilités, j’aimerais aussi me qualifier sur des épreuves en bassin, sur 400, 800 ou 1 500 m nage libre. Et à plus long terme, je me projette principalement sur la qualification aux Jeux Olympiques de Tokyo sur 10 km.

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

As-tu mis en place de nouvelles choses cette saison pour atteindre tes objectifs ?

Ces derniers mois, j’ai surtout amélioré mon hygiène de vie, concernant l’alimentation, l’hydratation, le sommeil. J’ai mis en place des routines hebdomadaires, pour instaurer une régularité, un équilibre. Ça m’aide à me sentir mieux au quotidien à l’entraînement, et donc à m’entraîner mieux. J’avais tendance à choisir un peu mes séries, désormais je suis à bloc du début à la fin de la séance.

Parle-nous de l’émulation qui règne dans le groupe d’entraînement de Philippe Lucas à Montpellier.

Avec Marc-Antoine et l’arrivée récente de Joris Bouchaut, le groupe est plus fort que jamais. Philippe devient donc plus exigeant, les séances sont plus dures. On se tire la bourre constamment. C’est ce qui m’a fait passer un cap à la fois physiquement et mentalement.

Pour finir, un mot sur l’émulation présente ici à Doha avec ce mélange des générations en équipe de France.

C’est important de partager ces moments avec les plus jeunes, ce que nous avions déjà fait pendant deux semaines en stage de préparation en Turquie au mois de février. Ça permet de côtoyer des jeunes talents qui progressent, et c’est bien pour eux de pouvoir s’inspirer des seniors. A nous les plus anciens de donner l’exemple.

A Doha, Florian Lucas

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