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Championne du monde du 200 m nage libre, six ans après son dernier sacre mondial à Shanghai, l'Italienne Federica Pellegrini a infligé à Katie Ledecky la première défaite en finale de sa carrière. Un exploit immense, que le public hongrois a apprécié et que les nageurs tricolores engagés aujourd'hui (Bonnet et Metella) n'ont pas manqué de mettre en avant. 

À 17h32, lorsqu’elle se présente à la ligne 6 de la Duna Arena de Budapest aux côtés de l’Australienne Emma McKeon et de l’Américaine Katie Ledecky, Federica Pellegrini a un immense défi à relever. Gagner de nouveau un titre mondial, à bientôt 29 ans (elle les aura le 5 août prochain), six ans après son doublé 200 m-400 m des Mondiaux de Shanghai. Car depuis, Katie Ledecky est arrivée et n’a rien laissé à ses adversaires. Douze finales mondiales en individuel pour douze succès. Comment pouvait-elle passer à côté d’un treizième titre en autant de tentative après son succès sur 1 500 m hier et le meilleur temps des demi-finales du 200 m à peine quarante minutes après ? Mais le sport à ce côté irrationnel qui soulève les foules et donne des frissons en un instant. Ce côté imprévisible qui rend l’exploit sportif si beau et si intense.

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

Après 1 minute 54 secondes et 73 centièmes d’effort, la plus Française des nageuses italiennes, qui s’est entraînée avec Philippe Lucas en 2011 touche le mur la première. Devant Ledecky et McKeon. Le sourire aux lèvres et le point serré, Pellegrini vient d’entrer un peu plus dans l’histoire de son sport. La championne olympique de Pékin (en 2008 !) vient donc d’infliger à la talentueuse américaine sa première défaite. Le public hongrois, formidable depuis le début de la compétition, ne peut s’empêcher de l’acclamer pendant de longues minutes, oubliant presque la présence de Katinka Hosszu, star locale et septième de cette course d’un niveau impressionnant. En tribune de presse, les journalistes italiens exultent. L’un d’eux fait même tomber sa chaise dans les allées en se levant brusquement. Il se précipite vers la zone mixte pour recueillir les premières impressions de la nageuse.

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

Avant elle, la Française Charlotte Bonnet, huitième, se présente devant nous et ne peut s’empêcher de féliciter l’Italienne. « Je suis super contente qu’elle ait gagné ce soir » commente-t-elle. « La course était relevée et elle a réussi à battre Ledecky. C’était assez inattendu et sa course est parfaite. Je ne suis pas sûre que son départ soit très rapide mais elle a un retour de folie. C’est quelqu’un que j’apprécie qui a toujours un mot gentil et qui m’encourage à chaque fois. » Et visiblement, la Niçoise n’est pas la seule à apprécié la nouvelle championne du monde du 200 m nage libre. À peine sorti d’un 100 m nage libre remporté dans un chrono stratosphérique (47’’65), Mehdy Metella s’est permis d’interrompre Pellegrini, alors en pleine discussion avec les médias italiens. Une accolade et des félicitations avant de revenir sur sa course. « Je la félicite ! C’est normal ! Elle a réussi quelque chose de très grand ! » Ce genre de chose qui marque l’histoire à tout jamais.

A Budapest, J. C. 

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