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La natation ne se résume pas seulement aux lignes d’eau qui délimitent les couloirs d’un bassin. Ce serait trop réducteur. Elle regorge également d’acteurs et de personnages haut en couleur, d’histoires et d’anecdotes, de rencontres improbables ou inattendues et d’initiatives personnelles ou collectives.

Sans ignorer complètement la performance de haut niveau et les résultats emblématiques des cinq disciplines fédérales, le podcast ENTRE LES LIGNES ambitionne de s'attarder sur les facettes moins connues de la communauté aquatique tricolore pour mieux révéler l’envers du décor.

Retrouvez le septième épisode du podcast ENTRE LES LIGNES consacré au triple médaillé olympique de bronze Hugues Duboscq sur YouTube, SoundCloud ou sur notre site !

Hugues Duboscq (DPPI/Franck Faugère).

Triple médaillé olympique de bronze sur 100 et 200 m brasse, champion d’Europe avec le relais 4x100 m 4 nages à Budapest, en 2010, Hugues Duboscq fait partie du « Hall of Fame » de la natation française. A 39 ans, l’Havrais a rompu avec le sport de haut niveau et mène une vie d’homme accompli, loin des bassins.

Bientôt dix ans qu’Hugues Duboscq a mis un terme à sa carrière. Sans regrets. Le médaillé olympique suit désormais de loin les performances de l’équipe de France. Impératifs personnels et professionnels obligent, il essaie de trouver le temps de s’informer des résultats des Bleus lors des grandes compétitions, celles qui comptent, qui font chavirer les cœurs et marquent les esprits. Gendarme maritime, il assure au quotidien la sûreté du port du Havre. La plupart de son temps, il le passe sous l’eau à inspecter les coques des navires et à réaliser des missions subaquatiques. A croire que l’ancien brasseur n’a jamais quitté son terrain de jeu préféré. Un passage de l’eau chlorée à l’eau salée qui lui permet de continuer à s’épanouir aux côtés de sa femme et ses deux fils de neuf et six ans et demi.

Le rythme est différent. Forcément. Son ancienne vie de sportif de haut niveau est déjà loin. Il n’empêche, le champion d’Europe continue de faire du sport. Il ne nage plus, mais « barbote » comme il aime à le dire, pour se maintenir en forme, garder la santé et porter le lourd matériel de plongée qui lui sert d’équipement de travail. « Mes entraînements ne dépassent pas les deux kilomètres », indique-t-il. « Je me programme des séances une à deux fois par semaine sur le temps du midi. » Le natif du Havre est également investi au sein du Team Normandie qui rassemble de jeunes potentiels. Hugues Duboscq discute, échange avec les nageurs de son club havrais dans lequel il assume quelques responsabilités. Chaque année, il assiste aux interclubs avec eux, même si le métier d’entraîneur ne l’intéresse pas pour l’instant. Bien qu’il ait passé son BEESAN, le Normand ne se sent pas l’âme d’un coach et ne pense pas disposer de la pédagogie nécessaire à la transmission de son expérience acquise dans toutes les compétitions et sur tous les continents de la planète.

Hugues Duboscq souhaitait écrire un nouveau livre de sa vie. Il éprouvait le besoin de vivre une « existence normale ». Un besoin d’apaisement et de repos afin de se concentrer sur d’autres priorités. Les voyages qu’il appréciait en tant que nageur ont laissé place à la rencontre de personnes venues du monde entier lorsqu’il contrôle les navires de commerce dans le port du Havre. Cette diversité lui permet de casser la routine et de garder cette ouverture qu’il a su cultiver au fil des compétitions. La preuve, il a récemment réalisé la traversée Deauville-Le Havre à la nage. Un défi de 25 km relevé en six heures pour soutenir une association œuvrant en faveur des jeunes issus des quartiers du sud du Havre. Hugues Duboscq évolue aujourd’hui à des encablures du bassin hongrois qui le consacra en 2010, mais son histoire d’amour avec l’eau est loin d’être terminée.

Issam Lachehab

 

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