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Victime d’une fracture de la malléole externe de la cheville en décembre 2019, Mathilde Cini commençait à retrouver ses sensations dans l’eau avant que la crise sanitaire liée au coronavirus ne l’éloigne une nouvelle fois des bassins en raison du confinement. Désormais remise à 100%, elle patiente chez ses parents à Valence et tente de rester motivée en vue des échéances qui l’attende et notamment les Jeux olympiques de Tokyo l’année prochaine (23 juillet - 8 août 2021).

Tout d’abord, comment te sens-tu physiquement ? 

Oui ça va beaucoup mieux. Ça fait presque quatre mois que je me suis cassée la malléole de la cheville donc c’est désormais derrière moi. 

As-tu subi une opération ?

Oui, j’ai été opérée et on m’a posé une plaque et neuf vis. J’étais censée les enlever en novembre ou décembre mais je ne sais pas comment ça va se passer en fonction du nouveau planning. Parce qu’au moment du retrait, je ne pourrai pas aller dans l’eau pendant trois semaines en raison de la cicatrisation. Ça me rajoute une petite contrainte mais ce n’est pas très grave. C’est compliqué de se projeter.

Quand as-tu repris l’entraînement ? 

J’ai repris l’entraînement dans l’eau en janvier et j’ai pu participer aux séances collectives début février. J’avais des séances de rééducation presque tous les jours avec le kiné et dans l’eau, je réalisais les mêmes entrainements que mes partenaires. Il n’y avait pas d’adaptation et je savais que je devais tout le temps être à fond pour espérer me qualifier pour les Jeux parce que le timing était assez serré à l’époque. 

Comment as-tu vécu la fermeture du Cercle et l’arrêt des entraînements ? 

Quand on a appris la fermeture du Cercle, on ne savait pas si les Jeux allaient être reportés ou non. Personnellement, j’ai ressenti du stress à ce moment-là, parce que je m’étais déjà arrêtée un mois entre décembre et janvier. Je retrouvais juste mon niveau et ça m’embêtait de connaître une nouvelle coupure. Quand j’ai su que les Jeux étaient finalement reportés, ça a été un soulagement. Déjà par rapport à la crise sanitaire que le monde traverse actuellement et également parce que ça va laisser un an de plus à tout le monde pour être dans les meilleures conditions pour les Jeux. 

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Ta blessure te permet-elle d’aborder cette période particulière plus sereinement ? 

J’ai été éloignée des bassins et je sais que je suis capable de revenir avec de la volonté et le mental. Le corps suivra quoiqu’il arrive. 

D’autant que l’année prochaine, l’objectif sera de disputer les Jeux olympiques. 

Je ne sais pas à quel moment on pourra retrouver les bassins, mais j’ai déjà hâte et c’est sûr qu’on va tous revenir avec le couteau entre les dents et motivés comme jamais pour se venger de cette année. 

En raison de ce confinement, l’entraînement pourrait peut-être reprendre cet été. Ce qui ferait une longue saison. Es-tu préparée à ça ? 

Bien sûr, j’envisage tous les scénarios. Je ne sais tellement pas ce qui va se passer que je vis au jour le jour sans me projeter. Je pense que ça me permettra de ne pas être déçue quoiqu’il se passe. 

Te tiens-tu informée de la situation régulièrement ? 

Je reste forcément à l’affût. On a un staff qui est très présent et qui nous tient informés de la situation. Je suis du coup plus détendue et j’essaie de m’aérer l’esprit le plus possible. 

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Comment t’entretiens-tu physiquement ? 

Notre préparateur physique nous a fait un programme et on a aussi des petits challenges avec le groupe en réalisant des sortes de crossfit en se donnant le temps toutes les semaines. C’est assez varié et on n’a pas le temps de s’ennuyer. 

FInalement, en cinq mois, tu n’as jamais aussi peu nager. 

Oui, ça fait bizarre (rires). Mais le corps doit sans cesse s’adapter. J’ai eu un mois compliqué, puis je suis bien revenu et là mon corps prend encore un coup sans vraiment comprendre ce qu’il se passe. Il faut s’adapter, on n’a pas le choix. 

As-tu une routine particulière pour préparer la reprise de l’entraînement ? 

Je fais de la mobilité de hanche, des épaules, des chevilles. J’en fais tous les jours parce que je pense que c’est important pour prévenir les blessures éventuelles à la reprise. Je m’étire également quotidiennement. Il ne faut surtout pas perdre cela parce qu’on peut vite être moins souple et c’est très important pour nous. 

Pour vous qui avez l’habitude d’avoir un planning précis, est-ce perturbant de vivre une telle situation ? 

C’est vraiment difficile en tant que sportif parce que nos plannings sont très précis et calibrés en fonction des compétitions et des objectifs. On marche à ça et là il y a l’objectif des Jeux l’année prochaine mais sans savoir de quelle manière on va pouvoir s’y préparer pour l’instant. Le plus dur est de rester motivée. 

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Comment tentes-tu de conserver cette motivation ? 

Je me dis que j’ai connu une période difficile avec ma cheville et que j’ai réussi à me relever. J’ai tellement tout donner pour revenir que je n’ai pas envie de perdre mon niveau après ce confinement. Je me donne à fond et c’est ce qui me permet de rester motivée. Et puis quoiqu’il en soit, il y aura les Jeux au bout. 

Comment occupes-tu tes journées en dehors des séances de sport ? 

J’ai commencé la saison 4 de Casa de Papel, je me suis remise à regarder Gossip Girl. En termes de séries on n’est pas mal (rires). Je m’amuse à faire à manger à mon frère. On fait de la peinture à la maison. Tout est bon pour occuper le temps. Je travaille aussi un peu mes cours. 

Recueilli par Jonathan Cohen

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