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Il lui aura fallu 57 minutes 57 secondes et pas un centième de plus pour boucler le 5 km des championnats du monde. Un joli clin d’œil à sa Moselle natale (département 57). En sortant de l’eau, Aurélie Muller a jeté un regard au tableau des résultats. Avant de se tourner vers son clan en brandissant le poing. Après sa onzième place au 10 km qui la privera des Jeux Olympiques de Tokyo, la nageuse tricolore a su trouvé les ressources pour décrocher cette médaille d’argent. Mais plus elle réalisait ce qu’elle venait d’accomplir, plus elle était submergée par l’émotion. Les larmes ont alors coulé. Une première fois aux côtés du directeur de la discipline Stéphane Lecat, non loin de la zone mixte où les athlètes rencontrent les journalistes. Une deuxième fois en montant sur le podium. Puis une troisième fois au moment de se confier aux médias présents.

On sent beaucoup d’émotion.

Oui, c'est dur, je fais une super course, je suis 2e et je me demande pourquoi je n’ai pu faire pareil dimanche (Aurélie a pris la 11èmeplace du 10 km, manquant sa qualification olympique pour un dixième, ndlr). J’ai fait ma course, je me suis un peu plus cachée que sur le 10 km, je suis contente.

Es-tu fière de t’être remobilisé de la sorte ?

Oui, c'était dur de revenir comme ça, honnêtement je ne savais pas si je pouvais le faire, j'ai tout tenté, et je suis fière de moi.

Aurélie Muller a décroché la médaille d'argent du 5 km des championnats du monde (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Comment as-tu réussi à te remettre dans la compétition ?

Je me suis dit que ce serait peut-être la dernière course de ma carrière en individuel (elle pleure). Si tel est le cas, j’avais envie de finir sur quelque chose de positif. Je n’ai rien à regretter, je termine 2e, j'ai fait une super course. Si c'était la dernière, je l'ai bien réalisée. Il y a encore le relais demain et on a des médailles à aller chercher jusqu’à la fin de la compétition. Je n'abandonne pas, je suis là pour l'équipe. Si on peut terminer ces championnats en beauté, on va le faire. À la fin de la compétition, je prendrai mes vacances et je réfléchirai.

C’était important aujourd’hui de montrer que tu étais encore présente ?

Oui, c'était important. J’échoue pour un dixième sur le 10 km. Ce n’est rien, mais c’est assez pour ne pas décrocher ma qualification. Je devais montrer que je suis toujours présente, que je ne suis pas coulée. Et si jamais je décide de continuer, il faudra compter sur moi. 

Le soutien que tu as reçu ces deux derniers jours t’a-t-il aidé à te remobiliser ?

Mes proches en France, les gens de l’équipe également, savent ce que je vaux au-delà de la performance et de la médaille. Je me suis accrochée à ça, c’est important. Hier soir encore, je ne savais pas trop où j’en étais. J’avais des doutes et je me posais des questions. Est-ce que j’allais être à la hauteur aujourd’hui ? Les messages que j’ai reçus aident à positiver.

Recueilli à Yeosu par J. C. 

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