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En dépit d’une huitième place en finale du 100 m papillon (51’’16), difficile de ne pas mesurer la nouvelle dimension qu’a pris Mehdy Metella aux championnats du monde de Budapest. Médaillé de bronze du 100 m nage libre, le Guyanais est devenu l’un des hommes forts d’un sprint mondial dominé, pour l’heure, de la tête et des épaules par l’Américain Caeleb Dressel, 20 ans et déjà quintuple champion du monde (50 et 100 m nage libre, 100 m papillon, 4x100 m nage libre et 4x100 m nage libre mixte, ndlr).

Que retiens-tu de ta finale ?

Elle a été formidable ! Même si je suis dernier, je m’en moque ! J’ai fait le temps que j’avais en tête. Bon, il me manque quinze mètres, mais c’est normal… Malgré tout, je ne repars pas de Budapest sans rien. Je rentre avec une magnifique médaille de bronze sur 100 m nage libre (et un impressionnant 47’’65 en demi-finale, ndlr). A présent, je fais partie des meilleurs sprinteurs de la planète et ça, ce n’est pas rien !

Tu n’as donc aucun regret ?

Non, je suis heureux ! Pour ma dernière course aux Mondiaux, j’avais à cœur de faire plaisir aux supporters tricolores ainsi qu’à ma famille.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

D’autant que c’était une finale particulièrement relevée.

Je me moquais un peu du résultat. Je savais que ça allait être très dur. L’essentiel, pour moi, c’était de participer et de me faire plaisir, de montrer que j’étais là, bien présent. J’ai tout donné. Je passe deuxième au premier 50 mètres, mais après il me manque quinze mètres pour bien finir. Je vais travailler ce retour et alléger un peu mon programme de musculation.

Etais-tu fatigué au moment d’aborder cette seconde finale mondiale en trois jours (il a disputé la finale du 100 m nage libre jeudi 27 juillet, ndlr) ?

Oui, il y avait un peu de fatigue, mais j’avais envie de bien faire. Au moment de prendre le départ de ce 100 m papillon, j’avais envie de me défoncer. D’ordinaire, je suis très relâché, mais là, j’avais envie de gagner, d’aller chercher les meilleurs. Non, vraiment, c’est formidable pour la natation française…

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Qu’est-ce qui est « formidable pour la natation française » ?

Il faut arrêter de dire que nous ne sommes que neuf nageurs engagés aux championnats du monde de natation.

C’est pourtant le cas.

Oui, mais ce sont les meilleurs ! Vous savez, ce n’est vraiment pas facile d’être sur le plot de départ avec une telle ambiance dans la piscine. Il faut être costaud face à ce public hongrois. Et puis, ça ne sert à rien de se comparer aux Etats-Unis, à la Chine ou à l’Australie. Ces nations disposent d’un vivier que nous n’aurons jamais. Il faut faire avec nos moyens et travailler pour s’améliorer. Les Américains ont tellement de nageurs. Quelque part, il est presque normal qu’ils sortent des mecs comme Dressel (quintuple champion du monde à Budapest, ndlr).

L'Américain Caeleb Dressel, 20 ans et déjà quintuple champion du monde (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Tu n’es donc pas inquiet quant à l’avenir de la natation tricolore ?

Pas du tout ! Il ne faut pas être pressé. Les jeunes s’entraînent dur. Le travail va porter ses fruits, comme pour nous. Si on peut tirer des jeunes dans notre sillage, on le fera.

Es-tu impressionné par les performances réalisées par l’Américain Caeleb Dressel à Budapest ?

Je ne suis pas là pour le regarder. Moi, je veux être le meilleur sur 100 m nage libre et 100 m papillon. Forcément, ça m’énerve un peu de le voir nager aussi vite, mais c’est aussi une source de motivation. Je travaille dur avec mon coach (Julien Jacquier, ndlr) et je donne tout pour arriver au plus haut niveau.

Recueilli à Budapest par A. C.

 

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