Aller au contenu principal

Le relais mixte français du 4x100 m nage libre a éteint le Foro Italico de Rome, ce lundi soir en fin de session, en s'emparant du titre européen devant les Britanniques et les Suédois, laissant l'Italie au pied du podium. Sensationnel !

Ils avaient, pour la plupart sinon pour tous, un goût de revanche. Le résultat est ébouriffant, avec une médaille d'or qui clôt la soirée de la meilleure des manières. Mais les Bleus venaient, quoi qu'il en soit, avec des arguments pour gagner. « On a un relais plutôt solide », estimait ainsi Max Grousset à la sortie du podium. « Avec Charles, on n’a pas fait nos meilleurs temps mais on donne en tête, et les filles finissent merveilleusement bien. » Charlotte Bonnet appuie, pince-sans-rire, à l'arrière-plan : « Comme d'habitude ! » L'ambiance, forcément, est aux sourires. « J’aurais pu donner un peu plus d’avance », chipote Grousset, mais « ce qui compte, c’est de gagner ».

Le vice-champion du monde du 100 m puisera dans cette victoire un surcroît de confiance pour son 50 m à venir (mercredi 17 à 18h), même si « ce n'est pas du tout la même course. Il va falloir que je “switche” de fréquence, de force, de tout... Mais pour l'instant, c'est une première Marseillaise pour moi, comme pour Charles (Rihoux). C’est émouvant. J’avais du mal à chanter », avoue-t-il. Le second relayeur, justement, n'estime pas lui non plus avoir réussi le meilleur passage de sa vie. « Je m’attendais à faire un peu mieux au temps, mais avec l’ambiance dans la piscine, ce n’était pas forcément évident d’être relâché », juge-t-il. « Les derniers mètres étaient plus difficiles que d’habitude. Mais je n’ai rien lâché. Et cette fois le relais n’est pas disqualifié. On n’a pas pris trop de risques. On a assuré avec des prises assez “safe”. Premier podium, première Marseillaise, premier tout. Tout d’un coup. Je n’ai pas vraiment les mots pour décrire, mais je suis très, très heureux. »

Une autre actrice de ce relai peut légitimement l'être aussi : Charlotte Bonnet. « Je suis vraiment trop contente de gagner ce soir avec l’équipe », souffle la sprinteuse. « Je leur ai dit avant la finale : “comme il y a quatre ans (à Glasgow, en 2018), on fait le titre”. Ce n’est pas la même composition, pas le même relais, mais on va la chercher (la médaille d'or). Je suis très fière parce que j’ai réussi à “switcher” après ma déception d’hier. Marie (Wattel) était un peu déçue aussi, elle a réussi à “switcher” tout de suite – de toute façon, je n’avais pas de doutes, mais ce n’est jamais facile, une deuxième course dans l’après-midi. Le temps, peu importe. Ce ne sont pas nos meilleurs “splits” mais on s’en f... : on a la médaille d’or, on a la Marseillaise. Franchement, c’est trop bien ! », déguste la médaillée de bronze olympique.

Difficile néanmoins de mesure l'élan donné, ce soir, par le sentiment de revanche. « Je ne sais pas si ç'a joué, on a voulu se concentrer sur cette course-là et pas forcément avoir un sentiment de revanche », jauge Charlotte Bonnet. « On donne tout, ce soir, on savait que le podium était accessible, qu’on allait se battre pour la première place. Ça ne s’est pas joué à grand-chose, mais je suis trop fière de nous quatre et des deux qui ont nagé ce matin. C’est pour ce relais que je me suis vite remobilisée, ce matin, justement. Hier (dimanche), j’avais laissé quelques larmes après le 200 m. Je me suis réveillée, je me suis dit que la semaine n’était pas finie, qu'il restait trois relais, possiblement deux médailles. On y va, on ne lâche rien pour l’équipe », se remémore-t-elle.

La Francilienne n'en est pas à sa première course mais savoure d'autant plus. « C’est vraiment cool. Ce n’est pas mon premier podium, c'est vrai, mais j’ai toujours la même émotion. C'est ce que je disais à Marie (Wattel) hier : quand on a connu des galères, des moments vraiment difficiles, on arrive sur ce championnat et on ressort avec des médailles, que ce soit du bronze, de l’argent, de l’or, on se rend compte de la valeur qu’elles ont. Il faut passer par ces moments-là pour se rendre compte à quel point ça fait du bien. C’est pour ça qu’on était émus aujourd’hui ! » Et à plusieurs, l'émotion est multipliée. « Les garçons ont été magnifiques », leur rend hommage Charlotte Bonnet. « Pour Charles (Rihoux, disqualifié avec le relais messieurs la veille), ça ne devait pas être évident. Première course où on joue un titre... Mais ils ont super bien géré. Max (Grousset) est en pleine forme, je sais qu’il est déçu de son temps au départ mais, franchement, on s’en fiche. Le temps, on ne le regarde même pas : on voulait juste cette médaille ! »

À Rome, David Lortholary

Photos KMSP/Stéphane Kempinaire

 

Partager la page