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Quelle journée, une nouvelle fois ! On pourrait se perdre à répéter cette expression, mais mercredi 18 juin, à l'occasion de la cinquième journée des championnats de France de natation course à Montpellier, les nageurs ont une nouvelle fois réservé un magnifique spectacle. Et des performances de haut vol. Sur un 50 m nage libre où quatre nageurs sont passés en dessous des 22 secondes, Maxime Grousset et l'invité surprise Nikita Baez se sont disputés la gagne pour un centième en des temps canons de 21"68 et 21"69, soit dans le top dix des performances de l'année. Nouveau venu aussi dans une sélection singapourienne désormais à hauteur de dix-sept nageurs ayant réalisé les critères de sélection désormais, le capitaine Damien Joly a répondu présent une nouvelle fois pour valider son ticket sur 1500 m nage libre (14'58"78). Autrice de son record personnel, Pauline Mahieu s'offre le doublé 100-200 dos, avec une performance majuscule de 2'08"28.

 

Maxime Grousset, champion de France du 50 m nage libre (21"68) : "Ça fait plaisir cette concurrence"

"C'est Nikita qu'il faut interviewer, c'est lui qui a fait un truc de fou ! Je suis content, je me rapproche de mon meilleur temps, à un dixième à peine. C'est toujours bon de faire 21" et 21"6 en plus, ce n'est pas 21"9. Je suis content, je fais à peu près pareil que ce matin, même si ce n'est pas du tout la même course. Il y a pas mal de choses à améliorer, mais ce soir je suis content. Parce que j'ai gagné et un centième, c'était chaud. Ça fait plaisir cette concurrence. Je ne les ai pas du tout mis de côté. J'ai vu 22"0 ce matin, c'était quand même très solide. Moi j'ai fait le choix de faire ces championnats à fond le matin et le soir pour voir ce dont je suis capable et je suis content de m'améliorer le soir. On va retenir que le positif. Je fais une reprise de nage sous l'eau, je perds toute ma vitesse et c'est la pire chose à faire sur un 50 m. Bravo ! Merci ! Je suis content (rires). J'étais très étonné de voir le chrono. Je touche et avec mon bras droit, donc je ne le vois pas du tout. Je me lève, je vois premier, je vois qu'il est très content, qu'il y a trois mecs en 21 et là, 21"60, je vois un centième de différence. C'était chaud !"

 

Nikita Baez, vice-champion de France du 50 m nage libre (21"69) : "J'ai eu une marge de progression d'un gamin de 12 ans"

"Pour moi, c'est tout à fait inédit. Cette année, j'ai eu une marge de progression d'un gamin de 12 ans, alors que j'en ai 25. Là, je suis légèrement submergé par les émotions, j'essaie de me recentrer sur mon moment présent, de continuer à faire ce que j'ai à faire, prendre le temps de remercier tout le monde, prendre du temps avec les collègues. C'est beaucoup d'émotions. Quand on dédie de plus en plus sa vie à quelque chose de façon positive, on progresser dans ce champ-là. J'ai connu des périodes très, très difficiles la saison dernière. Je n'arrivais pas à marcher plus de 150 mètres. J'ai un peu touché le fond et je me suis servi de ces moments-là pour rebondir le mieux possible et me concentrer à fond sur la natation. Je me suis rendu compte que ça représentait une grande partie de ma vie et que j'étais très performant. Je m'attendais à rien et j'ai tout obtenu. Je ne me mets pas de limites. Dès l'instant où on s'en met, on est moins bon à l'entraînement, on s'exprime moins, on est moins créatifs dans ce que l'on fait. Je suis submergé et je ne réalise pas, mais je sais aussi que j'ai toujours eu confiance en moi et que je récolte le fruit du travail que j'ai accompli. C'était très très très intense en chambre d'appel. J'ai dû faire un gros effort sur moi pour me canaliser. Les nageurs le savent mais l'atmosphère d'une chambre d'appel, surtout avant un 50 m, c'est très très intense. J'ai su canaliser cette énergie et la mettre pendant la course. J'ai senti que je pouvais battre Maxime, mais l'essentiel n'est pas là. J'ai fait mon meilleur temps et j'ai fait une très très grosse performance. 

(À l'annonce que c'est une 10e performance mondiale, juste derrière Kyle Chalmers) Ah oui, quand même. Voilà... Ce sont des noms que l'on mentionne comme ça et à force de s'inspirer d'eux, de travailler en ce sens, si on croit en nous, on finit par atteindre leur niveau. C'est ma première équipe de France A, j'ai fait des équipes jeunes auparavant. Finalement, c'est un cheminement assez progressif et cohérent. Ça doit être la troisième ou quatrième fois que je serre la main de Florent (Manaudou, venu remettre les médailles). Je dois être taré pour me souvenir de ça, mais les deux premières fois, ça m'a vraiment impressionné. Il a une présence qui est très forte, une certaine prestance et là, je m'y fais. Ça fait toujours quelque chose de le voir, mais c'est toujours plaisant de voir des sportifs comme ça."

 

Damien Joly, champion de France du 1500 m nage libre (14'58"78) : "Dans mes souvenirs, les 14'58 étaient plus faciles que ça"

"Les 1500 m s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. J'ai travaillé un peu différemment cette année avec la fédération et la création d'un groupe eau libre/demi-fond et on passe beaucoup de temps en altitude à Font-Romeu. Je me suis dit 'Allez, on tente d'aller nager avec les jeunes', toujours en accord avec mon coach en Italie, Fabrizio Antonnelli. Ça s'est goupillé un peu bizarre parce que j'ai essayé de faire de l'eau libre aussi et j'ai peut-être pris un peu trop à la légère les championnats de France. Au final, c'était dur. À 33 ans, on ne récupère plus comme à l'époque. J'étais un peu déçu sur le 800 m et après j'ai fait deux jours de récupération et là, ça passe sur le 1500 m. Mais dans mes souvenirs, les 14'58 étaient plus faciles que ça (rires). L'objectif est rempli, je suis qualifié sur 1500 m, ma nage de spécialité, donc maintenant place à la récupération. Il me reste six semaines jusqu'au 1500 m pour récupérer et faire un travail spécifique sur les semaine qui arrivent avec mon groupe et David (Aubry). Je suis content que l'on se soient qualifiés tous les deux. J'ai eu la chance d'avoir Marc-Antoine Olivier qui m'a tiré aussi et il enchaîne pas mal. C'est incroyable, je ne sais pas comment il fait. J'ai fait un 5 km aux championnats d'Europe et j'étais cuit et lui il fait tout. On a un bon groupe de longue distance et on s'entend bien tous ensemble."

 

Pauline Mahieu, championne de France du 200 m dos (2'08"23) : "J'ai senti l'évolution que j'ai eu sur moi-même"

"Je suis contente d'avoir une deuxième qualification. C'est la première fois que je vais pouvoir nager deux courses, voire plus avec le relais, donc je suis très contente de ça, du record aussi. L'objectif était de nager un petit 2'08 ou 2'07, donc c'est rempli. Je sens que j'ai encore mieux dans les jambes, mais déjà de pouvoir me libérer sur une finale de championnats, ce n'est pas tous les jours que je peux le faire, donc je suis contente. J'ai senti l'évolution que j'ai eu sur moi-même de lâcher prise, de profiter des copains, de mon copain qui était présent et de ne pas penser au 200 m. Je n'y ai pensé que cet après-midi, même ce matin ça a été dur de passer en finale et le faire, mais je l'ai fait parce que je savais que ça allait être beau. (Sur l'absence d'Emma Terebo) C'est triste... Ce sont mes premiers championnats sans elle. Cela faisait depuis 2014 que l'on était ensemble. Nos premiers Euro juniors, on était ensemble et après elle est partie aux Etats-Unis, moi c'était un peu compliqué, mais on s'est retrouvées en même temps en équipe de France et, du coup, cela fait très bizarre. Je lui ai même envoyé un message avant les petit bain. Ça me force à me concentrer sur moi, mais j'avoue qu'avoir quelqu'un avec qui batailler comme on a au 100 m, c'est sympa aussi."

 

À Montpellier, Louis Delvinquière

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