Après deux défaites sur ses deux premiers matches, l'équipe de France féminine de water-polo a redressé la barre, mardi 15 juillet, à l'occasion de sa dernière rencontre de phase de poules des championnats du monde de Singapour. Opposées à une équipe sud-africaine plus faible sur le papier, les Bleues n'ont pas tremblé et ont su faire déjouer leurs adversaires dès le début de la rencontre pour l'emporter (13-6). Avec ce succès, les joueuses de Lucas Heurtier se qualifient pour les huitièmes de finale du tournoi, où elles affronteront jeudi 17 juillet à 13h10, leurs bourreaux olympiques grecques, une équipe en pleine ascension.
Lara Andres, capitaine de l'équipe de France : "On ne va rien lâcher"
"C’était le dernier match de poules, après deux autres matches assez difficiles. Forcément, on s'est senties mieux, on avait beaucoup de contre-attaques. On était supérieures face à elles. On n'a pas su terminer les actions comme on devait les terminer. On doit les gagner et concrétiser plus que ça. On est aussi un nouveau groupe. On est une équipe très jeune, avec nouveau staff, nouveau tout (sourire). Donc c'est bien de gagner des matches et on commence par cette victoire et j'espère qu'il y en aura d'autres. On est vraiment toutes jeunes, donc en fait on a un peu les mêmes délires, etc. Tout le monde qui s'entend bien, tout le monde est bien intégré. Les nouvelles, qui n'ont fait aucun championnat international, s'intègrent bien. Certes, elles ont un peu plus de stress que nous les expérimentées, on va dire (rires), mais tout se passe bien, on essaye de les mettre en confiance au maximum et franchement ça se passe bien, vu qu'on a une moyenne d'âge d'à peu près 20 ans. Pour beaucoup d'entre nous, on a l'esprit de revanche (face à la Grèce qui pour un but les avait privées d’une qualification en quart de finale olympique), on n'a toujours pas digéré ce qui s'est passé aux Jeux. Cela va être compliqué, on ne va rien lâcher, c'est sûr que c'est une équipe qui s’améliore sans cesse, de par leur championnat aussi, mais dans tous les cas on va tout donner comme on a tout donné à chaque match et on verra le résultat final."
Lucas Heurtier, entraîneur de l'équipe de France : "Il faut construire notre projet, répéter notre plan de jeu, peu importe l'adversaire"
"Le contexte du match, c'était d'essayer de remporter un premier match officiel sur cette jeune équipe et l'histoire de cette nouvelle équipe, on a tourné une page depuis les JO et on essaye de reconstruire un projet. L'objectif, c'était d'essayer d'entrer dans les 2-3 du groupe. On a échoué au premier match, mais là on savait que ce serait un match difficile. L'Afrique du Sud progresse et nous on est sur une jeune équipe, on doit remettre en place notre projet de jeu. Effectivement, on a fait un bon début de match et puis ensuite, on a laissé un petit peu espérer l'Afrique du Sud parce qu'on a eu un relâchement où on doit être capable, sur le haut niveau, de maintenir l'intensité haute et il faut qu’on apprenne encore. Je retiens quand même que l’on a produit beaucoup de jeu et ça, j’en suis plutôt satisfait. On n'a pas simulé, on n'a pas attendu des fautes et ça c'était le principal aussi que l’on souhaitait.
La Grande-Bretagne était un objectif (défaite 9-12 lors du premier match), mais on savait aussi que ce serait un match difficile. On a fait pas mal d'oppositions avec elles sur la préparation des championnats du monde. On a vu que c'était une équipe qui avait progressé, qui avait aussi des joueurs d'expérience, qui a récupéré 2-3 joueurs qui jouaient aux Etats-Unis et qui ne jouent pas d'habitude pour la Grande- Bretagne. Donc on savait que c'était une équipe qui prenait de l’expérience par rapport à ça. Notre objectif c'est d'essayer d'aller chercher la deuxième place. On a essayé de remobiliser les filles tout de suite après la défaite, où, à mon sens, et tout le monde le sait, on n'a pas réussi à jouer notre jeu, on aurait pu faire mieux. Contre l'Espagne, on a proposé un jeu plus intéressant et plus dynamique. On a réussi à résister deux périodes. On est à 11-5 à la mi-temps contre le champion olympique, ce n'est pas rien. Donc, pour une nouvelle équipe, c'est plutôt satisfaisant. Maintenant, il faut qu'on arrive à tenir plus le rythme et que l’on travaille encore dur pour la suite.
La deuxième partie de la compétition va commencer et on va jouer des matches de plus en plus serrés. Le croisement va être très difficile contre la Grèce après-demain et ensuite on verra où est-ce qu'on peut atterrir sur notre valeur à l'heure actuelle. Il faut prendre conscience qu'on a tourné la page, il faut reconstruire et essayer d'oublier le passé. Il faut s'en servir, ok, mais il faut surtout reconstruire. On n'a pas du tout la même équipe qu’aux Jeux olympiques et sur les trois dernières années. On a une équipe différente, donc il faut jouer différemment, il faudra adapter notre jeu. Et il faut essayer aussi de construire notre projet, de répéter notre plan de jeu, peu importe l'adversaire. On sait que la Grèce, c'est une équipe qui joue très, très bien au water-polo et ça peut être un modèle pour beaucoup de monde. Nous, on essaye de faire avec nos forces et nos faiblesses et de constituer un projet. Donc on va essayer avant tout d'être sérieux et de jouer le mieux possible. Si la Grèce l'emporte parce qu'elles sont plus fortes, tant mieux, mais on va essayer de se battre pour avancer sur ça."
À Singapour, Louis Delvinquière