Ils n’ont jamais réussi à rentrer dans leur match. Dimanche 1er juin, en début de soirée maltaise à l’occasion du Final 4 de Ligue des champions de water-polo, le Cercle des nageurs de Marseille s’est incliné face à Barceloneta, supérieur en tout point et qui inflige un lourd score de 19-9 aux protégés de Milos Scepanovic. Une dernière rencontre à oublier, mais qui n’enlève pas la fierté du parcours de cette année.
A sens-unique. Voilà comment on pourrait résumer la petite finale de Ligue des champions entre le Cercle des nageurs de Marseille et les Espagnols de Barceloneta. Inexistants et impuissants, les Phocéens n’ont pas pu batailler pour ne serait-ce qu’espérer titiller leurs rivaux du jour. Maladroits en attaque, laxistes en défense, les Marseillais sont aussi tombés sur un gardien adverse des grands soirs, et un Granados au bras de feu. Peut-être usés par les émotions de vendredi, dépassés par l’enjeu, les poloïstes du Cercle n’ont pas été au niveau et se classent donc quatrième meilleure équipe européenne de l’année. Un résultat historique pour le club, malgré l’amertume de vendredi et la déception de dimanche. Du positif il y en a dans l’expérience qu’ils ont vécu sur ces quatre jours à Malte et, malgré un effectif qui devrait changer, ils ont pris rendez-vous pour l’année prochaine.
Ugo Crousillat : « Ça gâche un peu la saison de finir comme ça »
"Je suis très déçu, franchement, ça gâche un peu quand même, je trouve... Il ne faut pas, mais ça gâche un peu la saison de finir sur un match comme ça. Je pense que ce n'était pas le match qu'on a voulu faire, sincèrement. On était vraiment dans l'état d'esprit d'aller chercher cette médaille. Je n'ai pas d'explications, mais je pense qu'il n'y a pas eu la bonne approche. Après c'est difficile de faire une analyse à chaud, mais ça fait un peu chier de finir comme ça parce que ce n'est pas du tout l'image qu'on a montrée, le niveau qu'on a eu toute l'année. Donc ça fait chier. Si je retiens le positif, c'est-à-dire le match contre Ferencvaros, je pense qu'on a montré qu’on n'était vraiment pas loin, je pense, en ayant vu l’analyse vidéo. À un moment donné quand on est à 10-10, ça se joue à des petits détails. Ce sont ces petits détails qui font la différence au très haut niveau. Mais ça ne s'est joué à pas grand-chose. Je pense qu'avec un peu plus de réussite avant-hier, on aurait pu se retrouver à jouer la finale aujourd'hui. Alors c'est dur à imaginer quand on voit la performance qu'on a fait là pour la 3ème place. Il y a eu ce match aujourd'hui, mais malgré tout, si on regarde le match phare, c'est-à-dire la demi-finale, il y a quand même vachement de positif. Et je suis persuadé que si on revient l'année prochaine, ça nous servira de leçon."
Thomas Vernoux : « Je ne sais même pas pourquoi on a joué ce soir »
"Ce n'est même pas le podium la déception, c'est l'attitude qu'on a montré ce soir. Je ne sais même aps quoi dire, on n'a pas joué. On était là pour jouer la troisième place, bien finir la saison et finir sur une bonne note tous ensemble, devant notre public et on ne joue pas. De toute la saison, on a bien joué, on est restés soudés tout le long et juste à la fin, on finit comme ça donc c'est dommage. On termine sur une mauvaise note. C'est sûr que ça n'efface rien à notre saison, mais c'est beaucoup de déception. On aurait voulu ramener quelque chose à la maison et surtout bien finir, en jouant à fond avec nos armes. Avec notre coeur et pour nous-mêmes. Alors quand on joue chacun pour soi-même, ça ne marche pas. Je ne sais même pas pourquoi on a joué ce soir, j'ai l'impression qu'on n'avait même pas envie."
Michael Bodegas : « C'est la fin d'un cycle »
"Le match de la troisième place après une défaite, c'est le plus compliqué dans une compétition. Surtout dans un Final 4. L'Espagne, ce sont des habitués de la troisième place, sans leur manquer de respect, mais ils ont cette habitude de se relever d'une défaite, d'une déception. On avait à coeur de faire bien, mais il nous a manqué ce feu intérieur, cette énergie. Et ça s'est vu dès le début du match. Ils ont vraiment des joueurs de qualité qui profitent des moindres petites erreurs. C'est une équipe qui joue ensemble depuis plus de quinze ans, nous ça fait que quatre-cinq ans. C'est la fin d'un cycle, c'est triste de terminer comme ça, mais ça n'efface pas ce qu'on a fait pendant ces quatre ans et surtout sur cette belle saison. Le match de la demi-finale, on s'est rapprochés des plus grands. Maintenant il faut rester humble et revenir travailler pour garder un niveau minimum pour pouvoir toujours atteindre ce top quatre sur les prochaines années."
Milos Scepanovic : « Je suis fier de mes garçons »
"Pour jouer ce match, on a eu besoin d'un niveau de gestion d'émotions élevé, je savais que ça allait être compliqué, beaucoup plus compliqué même. Barceloneta a trouvé ce niveau émotionnel avec beaucoup plus d'expérience à ce niveau de la compétition. Ils sont mieux rentrés dans le match, on a eu du mal dans toutes les phases d'attaque et de défense, à s'organiser, à s'imposer. Le match a été rapidement terminé. C'est un peu dur, mais ce que j'aimerais dire, c'est que je ne suis pas du tout déçu de mes garçons. Je comprends très bien l'effort qu'ils ont mis toute la saison pour arriver ici. Cette fois, on doit être content d'arriver dans ce Final 4, à la quatrième place, c'est une réalité que l'on doit accepter. Je suis fier de mes garçons et de tout ce qu'ils ont fait. Il y a beaucoup plus de positif que de négatif. On a fait l'analyse de match de la demi-finale et on a vu toute la puissance de cette équipe, l'énergie, la qualité de jeu et beaucoup de choses dont on peut être fier. Le match s'est joué à pas grand-chose, quelques duels, quelques shoots. Il n'y a pas de secret, il faut continuer avec la persévérance, l'éthique et l'attitude qu'on a eu cette saison."
À Malte, Louis Delvinquière