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Quatrième de la finale du 50 m dos des championnats du monde d’Abu Dhabi en petit bassin (16-21 décembre), Analia Pigrée, 20 ans, n’éprouvait cependant aucune frustration à l’issue de sa course (ou alors modérée si on s’en tient à ses larges et généreux sourires). Quatre mois après ses deux médailles continentales raflées aux Euro de Kazan en petit bassin (l’argent sur 50 m dos et le bronze sur 100 m dos, ndlr), la jeune protégée de Philippe Schweitzer à Font-Romeu s’est offert, cette fois, le record de France du 50 m dos (25’’96 contre 26’’00 à Béryl Gastaldello, ndlr). Une référence nationale qu’elle avait ciblée en atterrissant dans la nuit de mardi à mercredi dernier (14-15 décembre) aux Emirats Arabes Unis.

Enfin, ça y est, tu casses la barre des 26 secondes sur 50 m dos !

Oui et ça fait du bien (sourire)

Ça va d’un coup plus vite, non ?

Ouais, je commence à être au niveau. Je visais un top 4, c’est fait !

N’est-ce malgré tout pas frustrant d’échouer si près du podium ?

Oui et non ! Ce sont quand même de grandes nageuses devant moi et puis il y a un record du monde (la Canadienne Margaret MacNeil a signé 25’’27, ndlr). Je ne suis pas loin des meilleures et ça, c’est un plus, donc non, ce n’est pas frustrant.

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

Pas loin, mais pas encore tout à fait au contact.

Oui, il me reste encore du travail pour atteindre une autre vitesse, mais c’est sur la bonne voie. Déjà, le record de France, c’est fait (sourire)

En suivant ta finale on a eu le sentiment que ton départ était un peu « mollasson », voire raté. Partages-tu notre observation ?

Oui, il n’était pas très bon ! J’ai senti que je partais un peu sur le côté. Du coup, j’ai ressenti un gros frein. J’ai essayé de me rattraper dans la nage et ça a marché puisque je bats le record de France de Béryl (sourire)...

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

En tout cas, quelle progression depuis le début de la saison.

Depuis le mois d’octobre, j’ai abattu beaucoup de travail. Avec mon coach (Philippe Schweitzer, à Font-Romeu), on a vu que j’étais loin. Il a fallu faire plus d’intensité, me donner à fond tout le temps. Et ça a payé. Maintenant, je dois continuer à me transformer.

Tu as la réputation d’aimer l’entraînement et notamment d’aimer « souffrir ». Qu’est-ce que cela te procure exactement ?

C’est une forme d’accomplissement…

Comment ça ?

J’aime repousser mes limites, aller plus loin, faire mieux et me surprendre. Après, quand je sors de l’entraînement, je suis heureuse, vraiment heureuse. Je me sens bien. Et puis quand j’ai mal après une séance, je me dis que j’ai bien travaillé. C’est satisfaisant !

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

Quels seront tes objectifs individuels en 2022 ?

Il y aura, bien évidemment, les championnats de France à Limoges, en avril, où se joueront les qualifications pour les championnats du monde de Fukuoka (Japon, mai 2022). Après ça je basculerai sur les Euro de Rome (août 2022).

Avec quelles ambitions pour ces deux échéances internationales ?

Le grand bassin, c’est mon terrain de jeu parce que je suis vraiment plus forte dans la nage. Je me dis qu’avec deux records de France en petit bassin, ça peut être très cool en grand bac. On verra, mais je suis impatiente (sourire)

A Abu Dhabi, Adrien Cadot 

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